26/09/2016 – 04H45 France (Breizh-info.com) – Selon l’Organisation des Nations unies, si rien n’est fait, la santé physique et économique de l’humanité pourrait sérieusement pâtir de la résistance aux antibiotiques. Selon un autre rapport de la Banque mondiale intitulé «Les infections résistantes aux antibiotiques : une menace économique de premier plan», les résistances infectieuses aux médicaments pourraient causer des dommages économiques équivalents à 3.5% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Les pays aux revenus les plus faibles, pourraient perdre 5% de leur PIB.
Une perte économique globale de 100 000 milliards $ pour 2050 est évoquée. Dans ce cas, aucun des objectifs de développement durable de l’ONU n’est envisageable : mettre un terme à la faim dans le monde, améliorer la qualité et la sécurité alimentaire, développer l’agriculture durable, réduire les inégalités au sein des états et entre les nations.
Les rapports sont alarmistes : dans le cas d’une haute résistance aux antimicrobiens, plus de 28 millions d’extrêmes pauvres s’ajouteraient d’ici 2050 dans les statistiques globales, la majorité dans les pays africains. Si ce scénario venait à se concrétiser, les quelques progrès réalisés pour éliminer la pauvreté à l’horizon 2030 seront réduits en poussière. Lorsque les antibiotiques ont été utilisés de manière massive il y a 70 ans, la prévalence des morts par infection a diminué de 80%. Une fois la fonctionnalité des antibiotiques perdue, la prévalence des maladies d’origine infectieuse pourrait retrouver son niveau d’il y a 70 ans.
Dans le contexte du boom démographique touchant les pays africains et asiatiques, les effets sur la santé de ces populations et les conséquences en terme migratoire, demeurent imprévisibles. Autres conséquences économiques et financières, les hausses des coûts globaux de santé humaine pourraient s’élever à 1000 milliards $, et celles des coûts de santé pour les animaux d’élevage feraient chuter la production mondiale de viande issue des méthodes industrielles de 7,5%.
C’est dans ce contexte que s’est tenu le 21 Septembre à l’ONU un grand colloque réunissant les principaux responsables de l’organisme international. C’est seulement la 4eme fois que se réunissaient les Nations Unies sur une question liée à la santé. Plusieurs chiffres ont été confirmés dont l’évaluation d’une surmortalité annuelle de 10 millions de personnes, les morts par infection dépassant alors dans ce cas les morts par cancer. Les Nations Unies ont annoncé s’appuyer sur le plan de lutte préparé en 2015 après la nouvelle d’une antibiorésistance observée sur les antibiotiques de dernier recours.
Les Nations Unies se sont positionnées sur une nouvelle politique mondiale, plus proactive, basée sur l’anticipation, la vaccination, des tests de diagnostic rapides, et un certain d’outils médicaux nécessitant de forts investissements. Le lecture des procès verbaux du colloque n’incite cependant pas à la sérénité, bien au contraire. Les appels vibrants et les constatations inquiètes s’y sont succédés à un rythme élevé.
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