06/09/2016 – 07H30 La Baule (Breizh-info.com) – En ce weekend du 3 et 4 septembre, se tenait à La Baule (Loire-Atlantique) l’université d’été du parti Les Républicains (autrement appelé Campus La Baule).
Ce sont quelques 3 500 personnes, militants ou sympathisants, qui se sont déplacées sur le site des Floralies lors de ces deux journées où neuf des candidats à la primaire de la droite et du centre sont venus expliquer leur projet politique à moins de trois mois du choix final, le premier tour ayant lieu le 20 novembre prochain. Pour l’occasion, de nombreux drapeaux Bretons (mais aussi des pays Bretons de Loire-Atlantique) étaient de sortie, ce qui, selon un responsable local des Républicains, constituait une première dans un rassemblement de la droite française.
Sur la pelouse du site transformée pour l’occasion en vitrine politique, différents stands et tables se tenaient autour de la tribune. Les étudiants de l’UNI mais également les équipes de jeunes soutenant les divers candidats affichaient leurs couleurs.
Fillon et Juppé classiques, Nadine Morano offensive contre l’Islam radical
Après l’ouverture de ces deux jours de rentrée politique en milieu de matinée le samedi par des élus et responsables locaux, notamment Yves Métaireau (Maire de La Baule) et François Pinte (Président de la fédération LR de Loire-Atlantique), le premier candidat à monter à la tribune fut François Fillon.
Moins incisif que lors de son discours de Sablé-sur-Sarthe il y a quelques jours, l’ancien premier ministre a ouvert la voie à Alain Juppé qui s’en est tenu à sa posture de « sage » en début d’après-midi. Trop sage d’ailleurs pour beaucoup d’observateurs sur place, le « calme nécessaire » à la gestion du moment politique masquant mal un manque de verve et un discours aux allures de déjà vu.
Peu après, Nadine Morano tiendra un discours volontaire très apprécié. Dans un style qui lui est propre, elle fera le bilan et le procès de l’islamisme et de l’islam radical.
Une des interventions les plus appréciées de la journée sera celle d’un non-politique, Frédéric Gallois, ancien commandant du GIGN. Hervé Mariton et Jacques Myard, malgré leur image de « petits candidats », firent deux prestations remarquées enchaînant bons mots, touches de sincérité et propositions innovantes. Ils seront suivis par le député des Français de l’étranger Frédéric Lefevbre.
Soutenu par des jeunes bruyants, visibles et relativement nombreux, Bruno Lemaire était un des hommes attendus en cette journée. Tranchant sur les questions économiques, ses conceptions sur l’identité et les problèmes d’immigrations furent beaucoup plus tièdes, notamment sur le principe d’acquisition de la nationalité française et les politiques d’assimilation.
NKM dans la course aux parrainages, Sarkozy en champion de l’identité
Le dimanche, ce sont les discours de Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez mais surtout Nicolas Sarkozy qui étaient attendus. Après l’appel de NKM à sa famille politique pour recueillir les parrainages nécessaires pour la primaire, ce fut au tour de Laurent Wauquiez de prendre la parole en tant que nouveau président du premier parti de l’opposition en France. Jouant clairement la carte de la rupture et du clivage, l’ancien maire du Puy-en-Velay a affiché un ton offensif sur les questions économiques et de l’identité. Le terrain était ainsi prêt et l’assistance chauffée pour l’entrée en scène de Nicolas Sarkozy.
Ayant décidé de ponctuer par son discours cette université d’été, l’ancien président de la République était clairement l’attraction du jour à La Baule. Passant les dix premières minutes de son discours à remercier les uns et les autres, il insista en même temps sur le travail effectué pour retrouver une unité, au moins de façade, dans la famille LR et se posa en rassembleur et en homme de la situation pour tenir tout le monde en ordre de bataille dans le parti.
Par la suite, le ton est ferme sur le sujet estival du burkini et il promet son interdiction sur les plages et dans les piscines en cas d’arrivée au pouvoir en 2017. Il se prononce également plus largement sur le voile et l’immigration, évoquant même le risque d’une guerre civile.
Pour résoudre le problème du chômage : la solution libérale
Les questions économiques trouvent quant à elles des réponses libérales avec Nicolas Sarkozy, notamment sur les allocations chômage. Proposant un système de dégressivité des indemnisations, il suggère par ailleurs un passage aux 37 heures dans la fonction publique assortit de meilleures rémunérations. Annonçant des droits de succession nuls jusqu’à hauteur de 400 000 euros par enfant, l’ancien chef d’Etat a également rappelé que les impôts avaient augmenté de 50 milliards d’euros en cinq ans.
Se proclamant porte-parole de la « France silencieuse », il promet de « tout dire avant pour tout faire après » et se pose en candidat de l’autorité. C’est ainsi qu’il émet l’idée de la création d’internats d’encadrement et de la suppression des aides sociales aux familles de mineurs délinquants. Evoquant Calais mais aussi la Nuit Debout, Sarkozy trouve la formule qui claque : « les gens qui sont debout la nuit et qui sont couchés le jour, ça ne m’intéresse pas tellement ».
Sur le plan international, la priorité est pour lui la Méditerranée. Il remet en cause la maîtrise des frontières européennes et menace de supprimer le regroupement familial en l’absence d’un deuxième Schengen. Quant à l’Afrique, Nicolas Sarkozy suggère une politique de co-développement notamment par un changement du Droit de la concurrence là-bas qui avantagerait les entreprises européennes plutôt que les firmes chinoises.
Trous de mémoire
Mais ces propositions concrètes masquent parfois mal une certaine amnésie. Annoncer fermement qu’il n’y aura pas d’ouverture à gauche en cas de victoire en ciblant en arrière-plan la ligne juppéiste tout en oubliant la composition de son gouvernement au printemps 2007 peut paraître étrange pour le moins.
Cependant, les quelques sarcasmes entendus ici et là dans l’assemblée furent vite balayés par un sujet bien plus dangereux, le paradoxe des questions syriennes et libyennes. En effet, fustigeant l’inefficacité voire l’incompétence de la diplomatie socialiste, l’ancien élu de Neuilly a visiblement oublié que la chute organisée de Kadhafi mais aussi que les actions de la France dans le chaos irakien et dans les prémices de la guerre civile puis internationale en Syrie eurent lieu avant le mois de mai 2012.
Plus généralement, tandis que François Hollande intervenait ce dimanche au G20 sur l’environnement, force fût de constater l’absence totale de questions environnementales dans les discours de ces deux journées . Les questions de la ZAD et de l’Etat de droit ainsi que de l’avenir de l’aéroport NDDL, ont elles aussi été très brièvement évoquées.
En conclusion, ce week end aura mis en évidence la diversité mais aussi les divergences du principal parti de droite en France, montrant ainsi l’étendue du travail qu’il reste à effectuer pour maintenir la machine LR en ordre jusqu’au printemps 2017. On ne risque pas de s’ennuyer.
Photos et vidéos : breizh-info.com
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2 réponses à “Campus La Baule 2016. Les Républicains : université d’été pour unité d’automne”
Pour que l’islam se « soumette à la république » (Nadine Morano), que ce soit en Algérie, en France, au Kazakhstan ou en Indonésie, il faudrait qu’il se réforme au point de ne plus avoir grand chose de commun avec ce qu’il était à l’origine.
belle brochette d’escroc !!! marre de ses bouffonnades ou le pouvoir est devenu une course à la monnaie, il n’y a pas un seul politique a droite qui n’a pas de casseroles au cul, peut être à part Fillon qui semble le plus honnête. Personnelement celui qui me semblerait un bon candidat c’est le général TAUZIN, les autres ont les a trop vu. que ce soi la gauche ou la droites les ailes sont au même vautour. http://www.lebreviairedespatriotes.fr/24/03/2016/a-la-une/le-projet-presidentiel-du-general-tauzin-en-10-points/