Emmanuel Albach : « il n’y a pas de liberté pour celui qui refuse de combattre pour sa foi et/ou sa patrie. » [interview]

05/08/2016 – 05H30 France (Breizh-info.com)  – Emmanuel Albach est le président de l’Amicale des Anciens Volontaires Français du Liban. Il a combattu au Liban de janvier à juillet 1976 avant de faire une carrière de journaliste. Il a d’ailleurs écrit un ouvrage à propos de son engagement dans les Phalanges chrétiennes, que nous avions relaté ici.

Cet été, il publie « Le Grand rembarquement » aux éditions Dualpha dont voici le résumé :

En 2019, un président « consensuel » prétend mettre en œuvre une solution définitive et magistrale au problème devenu ingérable de la cohabitation des communautés.  Mais quel est ce projet, qui a pour nom de code « S.C.S.E. » ? Une version inversée de l’exode de 1962 ? Le Grand rembarquement ? Quand l’Histoire s’emballe et que les hommes politiques en ont perdu le contrôle, tout peut arriver…

Nous ne vous en dirons pas plus sur ce roman, si ce n’est qu’il est excellent, qu’il se lit vite, et qu’il s’annonce comme d’autres par le passé (et notamment Le Camp des Saints de Jean Raspail), visionnaire, ou tout du moins donnant de l’espoir aux Européens. Nous avons interrogé Emmanuel Albach.

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Le Grand rembarquement  – Emmanuel Albach – Dualpha – 26 € (commande ici)

Breizh-info.com : Le Grand rembarquement, qu’est-ce que c’est ? Un ouvrage visionnaire ? Un éloge de la remigration ? 

Emmanuel Albach : Il s’agit d’un roman de politique-fiction, d’une sorte de thriller ayant pour ressorts deux idées: d’abord la vision de ce que pourrait être une aggravation brutale de la situation migratoire et communautaire, provoquée par la folie d’une « solution » inventée par un président consensuel pour résoudre une situation sécuritaire qui lui échapperait complètement; ensuite la constatation d’un fait historique si banalisé qu’on ne voit pas pourquoi il ne pourrait pas se reproduire, cette fois au détriment des musulmans installés en France: l’expulsion brutale, en 1962, d’un million de Français d’Algérie -15% de la population!- sous les yeux d’une armée française paralysée et d’une police indifférente. En quelques mois, tout était joué, à une époque où le transport maritime était bien moins rapide et le transport aérien, embryonnaire. Qui aujourd’hui parmi les Algériens vivant en France en éprouve la moindre culpabilité?

Breizh-info. com : Votre livre est il plus un clin d’oeil sous forme de réponse, à Renaud Camus, ou à Jean Raspail ?

Emmanuel Albach : J’ai un grand respect pour Jean Raspail, et bien sûr Renaud Camus m’a inspiré, au moins pour le titre que j’ai trouvé à mon récit. Cependant, Raspail m’avait désespéré par l’issue de son histoire, quant au Grand Remplacement, j’en récuse l’inéluctabilité. Il n’y pas de sens de l’histoire. Rien n’est irréversible, même les situations apparemment les plus désespérées peuvent être retournées. L’histoire est entre nos mains. A nous de la faire. Duguesclin, un « bouseux » de Breton, avec une trentaine de gars, a réappris aux Français qu’ils pouvaient vaincre les Anglais, à un moment de notre histoire où notre perte semblait signée. Et Jeanne, un gamine « illuminée » a « gonflé à bloc » de grands capitaines qu’elle a conduit à la victoire.

Breizh-info.com : Pour vous, il est donc encore possible que des millions d’individus quittent le sol européen pour repartir de l’autre côté de la mer ? Cela peut il se faire sans violence ?

Emmanuel Albach : Aujourd’hui, on veut nous faire croire qu’il existe une situation irréversible. Irréversible? L’histoire ne connait pas ce mot, inventé par des gens qui changent d’ailleurs d’avis comme de chemise, au gré des humeurs des électeurs ou des consommateurs! Des migrations soudaines, il s’en est produit à toutes les époques. L’exemple algérien nous le prouve.

Quant à la violence… En Algérie, un million de gens ont été intégralement spoliés, dépouillés, des milliers de femmes enlevées ou violées, des milliers d’hommes massacrés.. Et 150.000 harkis trucidés. Nous ne ferions jamais pire…

Breizh-info.com : Vous avez combattu au Liban dans les Phalanges. Vous qui suivez de près l’évolution de la France, est-ce qu’on peut réellement parler de « libanisation » du pays ? En quoi le sort des deux pays vous semble comparable, ou pas ?

Emmanuel Albach : Les chrétiens du Liban vivent depuis mille ans les armes à portée de main, et sont prompts – très prompts!-  à tirer l’épée quand les musulmans empiètent sur leurs plates bandes, en cela fermement soutenus par leur clergé et leurs moines, des religieux « de combat ». Le moins que l’on puisse dire est que l’Église catholique en France, ne ressemble pas à ceux-là! Nous sommes plus proches dans notre clergé, de l’esprit dhimmi des chrétiens d’Irak ou d’Egypte…

Les Libanais nous ont pourtant ré-appris une chose importante : il n’y a pas de liberté pour celui qui refuse de combattre -pour sa foi et/ou sa patrie.

Breizh-info.com : Le peuple de France se révolte dans votre livre. Est-ce le même peuple qui chasse aujourd’hui les Pokemon ou qui adule les stars d’une équipe de France que beaucoup de nos voisins européens surnomment l’équipe d’Afrique ?

Emmanuel Albach : N’attendons pas des politiques, le plus souvent mus par la cupidité ou l’ambition, sinon simplement par l’orgueil – à l’exception probablement d’une jeune femme étonnante qui a nom Marion- qu’ils prennent des décisions terribles. Comme lors de la guerre de Cent Ans, ce seront des gens sortis de nos terroirs, des inconnus qui lanceront le mouvement, parce qu’eux n’auront peur que de perdre une chose: leur terre, leur honneur, et n’auront pour seul souci que de léguer aux générations suivantes une nation libre. Il faut des gens qui se fichent comme d’une guigne de leur retraite, de leur patrimoine immobilier, de leur carrière professionnelle, lorsque leur patrie est en danger. Rien ne sortira de nos soi-disant élites qui envoient leurs enfants étudier en Amérique ou en Australie, et les éduquent en apatrides. Il faudra des gens un peu fous et très courageux. Mais des caractères de ce genre, la France en regorge. Des jeunes – et des moins jeunes – capables de se dresser et de prendre des risques -physiques et sociaux- il yen a ici, croyez-moi. N’oubliez jamais que les Français et Bretons se sont couverts de gloire à toutes les époques. Les Gaulois sont une race de guerriers farouches et magnifiques, et leurs adversaires potentiels sont très loin d’être aussi redoutables que les légions romaines. Nous les avons vaincu, facilement, à toutes les époques.

Breizh-info.com : Que vous inspirent les attentats islamistes de ce mois de juillet ? On a l’impression de vivre une accélération de l’histoire ?

Emmanuel Albach : Hollande a lancé un guerre qu’il croyait « technologique » et sans risques (on bombarde à trois mille mètres d’altitude avec des Rafale qui balancent des bombes « intelligentes ») mais il ne savait pas que l’EI représente au Moyen Orient (où les chiites tentent de vaincre leurs frères ennemis pour la première fois dans l’histoire) le fer de lance du sunnisme, que nos immigrés musulmans sont sunnites à 95%, et que la Oumma sunnite est un seul et même corps sans frontières.

Or, nos bombes larguées de haut tuent probablement autant de civils que celles des Russes qui volent plus bas. Les sites djihadistes sont bourrés d’images de victimes de ces « frappes intelligentes ». De quoi enlever tout scrupule aux sympathisants en France de l’EI qui nous dit: vous tuez nos gens? On tue aussi les vôtres…

Par ailleurs, voyez que cet adversaire, même ignoblement brutal est beaucoup moins stupide et désarmé qu’il n’y paraît : Hollande avait annoncé en ouvrant les hostilités que l’on allait frapper l’EI « au portefeuille » en bombardant ses installations pétrolières et ses camions citernes. Qu’a fait l’EI? Avec un minimum de moyens ils sont parvenus en ce qui nous concerne, au même résultat : en mitraillant les terrasses à Paris, en écrabouillant les estivants à Nice, ils ont provoqué pour l’industrie française du tourisme – celle sur laquelle on comptait pour recréer de l’emploi – une catastrophe historique. Notre portefeuille souffre à son tour vilainement.

Les hôtels, les restaurants attendent des étrangers qui ne viennent plus. On se croirait en Egypte, en Tunisie! Les plages d’Anne Hidalgo sont aussi vides de touristes que celles de Sousse!

Quant aux attaques contre les policiers ou un prêtre, elles ressemblent à de l »‘incentive » pour salafistes à cours d’idées. C’est leur indiquer des cibles faciles, et monter d’un cran dans l’intimidation -qui en compte quelques uns encore heureusement- avant d’atteindre l’objectif final : la conquête par la soumission préparée par la « dhimmisation » des esprits.

Breizh-info.com :  avez vous d’autres projets d’écritures ?

Emmanuel Albach : Oui. J’ai un compte à régler avec un  « grand »menteur historique. Ce sera aussi drôle (moi, en tout cas, j’ai bien rigolé en me relisant) et plausible que « Le Grand Rembarquement »…

Je vais aller plus vite cette fois (le Grand Rembarquement m’a pris quatre ans). Je commence à avoir bien en mains la mécanique des histoires que j’aime écrire!

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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