28/07/2016 – 05H00 Morlaix (Breizh-info.com) – Les médias subventionnés s’en donnent à coeur joie, attentat après attentat, en prenant très à coeur le rôle qui leur est attribué de protecteurs du pouvoir en place. Exemple type avec l’édition du Télégramme du mercredi 27 juillet 2016.
Après avoir fait sa une, successivement, sur le « phénomène Pokemon » et sur les « bikinis sur la plage », retour aux choses sérieuses après l’attentat de Saint-Etienne du Rouvray – où un prêtre a été égorgé mardi 26 juillet 2016.
« Jusqu’où ? » s’interroge la Une du Télégramme, avant de consacrer 4 pages aux attaques islamistes. L’édito d’Hubert Coudurier, intitulé « l’été meurtrier» donne le ton. « La guerre civile en Algérie communément appelée décennie sanglante a commencé comme cela » explique le directeur de l’information du quotidien subventionné. « Mais les situations ne sont pas exactement comparables » s’empresse d’ajouter celui qui dirige également Tébéo et Tébésud, histoire que le lectorat ne s’affole pas trop.
« Aussi peut-on encore éviter le pire en se dispensant d’acculer la communauté musulmane, au risque de voir se développer des réflexes d’auto-défense» poursuit-il. Ainsi, alors que l’intégralité des attentats – qui se multiplient ces dernières années en France – sont le fait d’individus se revendiquant de l’islam, Hubert Coudurier estime que le pire serait, non pas que les attentats et le massacre continue, mais que la communauté musulmane soit stigmatisée – notamment pour son incapacité à nettoyer ses rangs des islamistes.
« Nous n’en sommes pas au stade des chrétiens d’Orient et « la communauté catholique » selon le terme utilisé maladroitement hier, n’est pas menacée dans son existence ». Ainsi donc, pour le patron du Télégramme, l’égorgement d’un prêtre au coeur même d’une église, à la fin d’une messe, n’est signe d’aucune menace existentielle pour la communauté catholique. « Nos frères chrétiens d’Orient nous avaient pourtant prévenus mais nous ne voulions pas les entendre » a affirmé bien au contraire Marc Le Fur (LR) ce mardi 26 juillet.
Il est vrai qu’à la différence du Télégramme, Marc Le Fur n’a pas été de ceux qui – depuis des années, ont cloué au pilori successivement Saddam Hussein, Muammar Khadafi ou Bachar El Assad, trois chefs d’État qui étaient (et est encore pour le dernier) les protecteurs extérieurs des frontières de l’Europe, contre l’immigration et le terrorisme islamiste. Rappelons qu’Hubert Coudurier déclarait en mars 2015 que Bachar el Assad était responsable de la guerre civile qui avait déjà fait, à l’époque, 220 000 morts.
Mais pour Hubert Coudurier, la menace est ailleurs : « la formule de Marine Le Pen selon laquelle la France paierait ainsi trente ans de laxisme de ses gouvernements successifs est détestable car il ne s’agit que d’une poignée de criminels dont on pourrait désormais éviter de donner les noms.». Le danger, c’est Marine Le Pen ! C’est l’extrême droite ! Et cachons à nos lecteurs l’identité des terroristes, histoire de continuer à leur faire croire au paradis multiculturel et multiconfessionnel – en attendant que quelques uns d’entre eux finissent sous les roues d’un « camion fou » ou sous les balles d’un « déséquilibré ».
Hubert Coudurier s’aligne ainsi sur les propos du « chef de guerre international» Bernard Henry Levy, qui a presque ordonné aux médias subventionnés : « Urgence d’un « grand accord » entre les médias: ne plus donner ni le nom, ni la photo, ni l’itinéraire et la vie des assassins djihadistes.».
« Chacun doit garder son sang froid face à la gravité de la situation » conclut Hubert Coudurier – qui ne précise pas que le sang du père Hamel était lui bien chaud lorsque Adel Kermiche, Algérien et Français de papier âgé de 19 ans, lui a tranché la gorge pour conclure sa messe.
Rien d’étonnant alors à ce qu’ensuite, le quotidien se penche sur la réaction des catholiques, mais pas n’importe lesquels : « des fidèles sous le choc, mais qui refusent la division », en interrogeant une femme manifestement très Charlie : « ce qui l’inquiète surtout, ce sont les relations interreligieuses qui risquent de se dégrader ».
Certains lecteurs du Télégramme semblent de moins en moins goûter à une ligne éditoriale qui apparait trop militante pour un quotidien régional tout public. « Faire la une la semaine dernière sur les Pokemon dans la situation d’une telle gravité, ça a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase » nous confie un lecteur qui a envoyé sa résiliation tout récemment. « Je n’achète pas un quotidien régional pour qu’on me vante l’accueil des migrants ou qu’on me dise ce qu’il ne faut pas que je fasse d’amalgames par rapport au terrorisme. Si je voulais lire cela, je serai abonné à Libération ou à l’Humanité » enchérit-il.
Ce lecteur n’est manifestement pas le seul : entre 2011 et 2015, Le Télégramme est passé de 204 777 exemplaires payés par jour à 197 676 exemplaires – une baisse progressive et constante des ventes donc, tandis que la fréquentation Internet ne décolle pas depuis 2015.
Pour rappel, le contribuable finance en partie Le Télégramme, à hauteur de 0,02 centimes par exemplaire ( 1 414 371 euros alloués par l’Etat en 2014 : source : Ministère de la Culture et de la Communication). C’est le 39ème titre (sur 200) le plus subventionné en France, Ouest-France se classant en 5ème position.
Ces contributions de l’État – donc du contribuable – n’incluent pas, par ailleurs, les différents partenariats régionaux ou départementaux, passés avec de l’argent public, entre les différentes filiales de la Presse Quotidienne Régionale.
Yann Vallerie
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
2 réponses à “Pour Hubert Coudurier (Le Télégramme) « la communauté catholique n’est pas menacée dans son existence »”
Une presse de vendus , en quelque sorte …. Beurk !!!
Merci les subventions.
Du tirage, du tirage pour distribuer leur torchon auprès des lycéens, des étudiants payé par les contribuables.