27/07/2016 – 06H30 France (Breizh-info.com) – Sur le marché international du charbon, énergie fortement émettrice de gaz à effet de serre, l’hypocrisie règne chez les acteurs économiques et financiers. Les Européens ne sont pas en reste.
Lors du Climate Finance Day organisé le 25 mai 2015 à Paris, le message était pourtant clair : abandonner le charbon conditionne la réussite des engagements internationaux sur la diminution des pollutions atmosphériques et la montée des eaux océaniques. Les organismes financiers, comme les assureurs, sont en première ligne.
Second message très clair : l’engagement de désinvestir la totalités des expositions au charbon d’ici la fin de l’année 2015 a été annoncé sur un ton martial par Henri de Castries d’AXA dès mai 2015, suivi par les français Natixis, BNP et même la Caisse des Dépôts en automne 2015.
Une année après les premières annonces, la décarbonation des portefeuilles est ambigue en Europe. Le mouvement est lancé : le financement de nouvelles centrales à charbon ou à lignite est devenu dificile. Cependant, le rachat de l’existant, très polluant, est finançable.
Ainsi lorsque le Suédois Vattenfall n’a pas fermé ses centrales allemandes au charbon mais les a vendues à l’énergéticien tchèque EPH : cette opération qui concerne 25% de la consommation de lignite en Europe centrale a été facilement financée. A tel point qu’EPH s’est lancé dans un business model décomplexé : tout racheter, dès qu’une “bonne affaire” se présente.
Cette petite entreprise n’a pourtant que dix ans d’âge! Mais elle profite de solides soutiens financiers. Voici venu le temps des “charognards climatiques” : ils opèrent partout dans le monde mais aussi en Europe avec des fonds européens.
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