26/07/2016 – 07H30 Saint-Malo (Breizh-info.com) – Les nageurs-sauveteurs CRS chargés de la surveillance des plages sont arrivés il y a quelques jours en Bretagne notamment. Quatre plages de la région innovent cette année : le chef de poste portera en effet une arme à feu, automatique, état d’urgence et menace islamiste obligent. Une arme à feu donc, pas de quoi faire la guerre à un commando déterminé. Les CRS seront présents sur les plages jusqu’au 29 août 2016.
A Saint-Malo, ils sont 11 CRS à se relayer sur 17 postes de secours pour surveiller les 11 plages que compte la ville sur près de 8 km. Seules 16 stations balnéaires du grand Ouest, réparties sur 2.000 km de littoral, sont concernées par ce dispositif. Celui-ci ne prend pas en compte d’autres patrouilles de CRS – ou de militaires, qui sillonnent eux aussi en armes les rues de nos villes actuellement. « Les autres années, les CRS n’étaient pas armés, car leurs missions étaient essentiellement du sauvetage ainsi que celle de la police d’État et de plan d’eau. Aujourd’hui, l’objectif est de mettre tout en oeuvre pour cesser les actions de tirs, si cela doit arriver » explique Alain Jeuland, directeur de zone adjoint des CRS de l’Ouest.
La population – vacanciers ou résidents à l’année – est partagée à la vue de ce dispositif très léger. « Ça ne change rien du tout » nous dit Christine, une Malouine rencontrée à côté d’un marchand de glaces de l’Intra-Muros. « Ça n’est pas une seule arme pour plusieurs policiers qui va arrêter des terroristes déterminés, et mieux armés qu’eux bien souvent » nous dit-elle. Philippe, qui se joint à la discussion, enchérit : « même sans armes, les terroristes ont une certaine folie et un fanatisme qui ne les fait reculer devant rien. Si ils veulent frapper, ils frapperont de toute façon. On ne va quand même pas mettre un policier derrière chaque individu, si ? ».
Alors que la discussion s’engage, Bernadette, une retraitée parisienne en vacances à Saint-Malo, râle : « de toute façon, quoi que fasse le gouvernement, les gens ne sont jamais contents. Pourtant, croyez-moi, ça ne doit pas être facile d’être à leur place ». Sa remarque a le don de faire rire Philippe, qui suggère : « si ils ne s’y sentent pas bien ou incompétents, ils peuvent démissionner. Ça n’évitera peut-être pas que les islamistes nous décapitent ou nous écrasent, mais on aura sans doute un peu plus l’impression que quelqu’un tente d’agir et de nous protéger ». Fin de la conversation. Deux mondes que tout semble opposer se côtoient sans visiblement pouvoir se comprendre ou communiquer plus que cela.
« Des attaques de bigorneaux sont à redouter ??? »
Nous avons également posé la question sur les réseaux sociaux, à propos de cette présence de quelques armes sur les plages. Valentin, sur Facebook, écrit : « C’est mieux que rien, même si clairement ça n’empêchera pas un attentat, puisqu’il y a plein d’autre lieux dans la région, comme la plage de l’Écluse (Dinard) ou même Cézembre qui attirent beaucoup de monde et qui ne sont pourtant pas plus protégées. A mon sens c’est plus un moyen de dire que l’État essaye de faire quelque chose qu’une vraie mesure de protection.». Maéliss reproche par ailleurs aux patrouilles « de se cantonner dans les coins à touristes » tandis qu’Alain se veut ironique : « Des attaques de bigorneaux sont à redouter ??? J’espère que les CRS sont armés et qu’ils ne les louperont pas… les bigorneaux ! ».
A de rares exceptions, plus personne ne semble faire confiance au gouvernement, quelles que soient les mesures prises, pour lutter contre l’islamisme radical. « Ils nomment déjà à peine l’ennemi, alors comment voulez vous le combattre ? » expliquait un internaute en commentaire alors que nous relations l’attentat de Nice. « Et pendant ce temps, c’est toute la population qui doit se plier à des mesures d’exception qui pourraient très bien ne concerner qu’une minorité ».
Impossible, puisqu’en France, l’État de droit prime – y compris lorsque le pays est « en guerre » – sur les libertés individuelles et le droit à la sécurité pour chaque citoyen. L’obsession des droits de l’homme, une arme pour l’islamisme ? C’est en tout cas ce que déclare Jean-Louis Harouel récemment, au Figaro, mais aussi dans nos colonnes.
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4 réponses à “Saint-Malo. CRS armés sur les plages : du bruit pour rien ?”
Mais qui protège l’arme ? Elle peut devenir un enjeu pour des gaillards déterminés : deux ou trois jeunes s’approchent du détenteur de l’arme, font mine de blaguer comme tous les jeunes sur une plage. Même si le CRS se méfie, il ne va pas dégainer face à de grands ados un peu remuants, n’est-ce pas ? Ce serait quasiment une bavure ! Un coup à subir une descente de l’IGPN.
Un bon coup de raquette de jokari sur l’occiput, et en trois secondes, voilà les jeunes armés sans personne dans les parages pour leur faire obstacle…
Bien vu, un pistolet automatique contre des kalachs……..
Ne dites plus terrorisme islamiste mais islamique ou coranique ou mieux encore musulman !
Je voudrais signaler un autre risque résultant à la fois de l’égoïsme et du manque de civisme des uns ainsi que du laxisme des autres : à Saint Malo les cyclistes roulent parfois à toute vitesse sur les trottoirs – certains même parfois avec une petite remorque. .
On court le risque d’etre happé par une bicyclette simplement en descendant de l’autobus, près de la porte saint Vincent, du centre Leclerc, etc.
La police municipale est invisible ou ne veut pas voir.