11/06/2015 – 06H30 Brest (Breizh-info.com) – Fatima Moussa, 19 ans, toute récente bachelière (bac professionnel) ne s’attendait sans doute pas à devenir une star médiatique ; Ouest-France en a décidé autrement dans son édition du 9 juillet 2016.
Le journal n’a en effet pas tari d’éloge sur cette lycéenne – 19 ans tout de même – Mahoraise d’origine, simplement parce qu’elle a obtenu un baccalauréat professionnel avec 11,17 sur 20 de moyenne, sans aucune mention donc et après avoir obtenu 6 sur 20 l’an passé lors du bac de Français. Un modèle d »intégration, donc …
Si l’on regarde les statistiques du baccalauréat général 2016, l’académie de Rennes est arrivée en seconde position avec 94,2% de nouveaux bacheliers cette année.
Ouest-France dresse le portrait d’une élève – pourtant issue d’un département Français (Mayotte) – ne maîtrisant pas la langue française, et scolarisée en 3ème 8, sans doute le plus mauvais niveau existant dans l’académie Mahoraise. « L’équivalent d’une SEGPA » indiquait Patrick Floc’h, proviseur du lycée l’Amiral-Ronat’h de Brest, où la jeune fille est scolarisée.
« Promotion de la médiocrité »
Une classe Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté) accueille les jeunes de la 6e à la 3e ne maîtrisant pas toutes les connaissances et compétences attendues en fin de primaire. Intégrée dans un collège, la classe regroupe un petit groupe d’élèves (16 au plus) pour individualiser le parcours de chacun.
Dans son sillage, indique toujours le quotidien, la cousine de Fatima a , elle, obtenu le baccalauréat littéraire en candidate libre ; elle le repassait après deux échecs.
Pour Paul, le professeur qui dénonçait, en juin 2015, son malaise de continuer à travailler dans l’Education nationale et à qui nous avons fait lire cet article; « c’est l’exemple type de la promotion de la médiocrité, au nom d’une certaine intégration qui devient plus importante que des résultats scolaires – inquiétants – lorsque l’on regarde le niveau demandé aux élèves aujourd’hui au baccalauréat. Cette pauvre jeune fille ne méritait pas un tel écho médiatique au nom de l »intégration, car cela la dessert plus qu’autre chose ».
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3 réponses à “Brest. Elle obtient un bac professionnel sans mention : Ouest-France l’encense”
Une jeune fille a réussi à avoir son bac, dans une langue qu’elle ne parlait pas 4 ans plus tôt. Quelles qu’en soient les raisons, cela démontre juste qu’elle a bossé pendant 4 ans pour réussir à l’avoir, ce qui est méritoire.
Trouvez-vous juste de l’associer ainsi à un intertitre « promotion de la médiocrité » ?
Imaginons une jeune fille qui, pour quelque raison que ce soit, ait des difficultés scolaires, ne parle pas le breton mais intégre une école diwan en 3e, et bosse pour apprendre le breton pendant 4 ans, jusqu’à passer le bac dans cette langue et l’obtenir avec 11,7 de moyenne.
Ou une jeune fille ne parlant que le breton et qui en 3e commence à apprendre le français pour passer le bac 4 ans plus tard avec 11,7.
Auriez-vous parlé d' »éloge de la médiocrité » ?
Vous pouvez sans souci écrire un article sur le niveau du baccalauréat, sans pour autant vous moquer de cette jeune fille, là j’ai du mal à ne pas trouver ça très méprisant et un peu dégueulasse.
Ne pensez-vous pas plutôt qu’il s’agit de l’article d’Ouest-France qui est dégueulasse ? Tous les prétextes pour eux sont bons à mettre en avant des gens qui ne le méritent pas (comme ils ne méritent pas non plus d’être rabaissés).
Je ne vois pas en quoi l’article de OF est dégueulasse… une jeune fille obtient le bac dans une langue qu’elle ne maitrisait pas 4 ans auparavant. Ca ne me semble pas immérité que de l’en féliciter. Encore une fois tentez de transposer ça à une autre langue, le breton, le gallois ou n’importe quoi d’autre, est-ce que vous continueriez de trouver l’article injuste, au point de se servir de ce prétexte pour se moquer d’elle et tenter de la rabaisser ? Au final, à mes yeux ça rabaisse surtout les personnes qui se permettent le faire, au détriment du respect de la personne.