03/07/2016 – 08H00 Dublin (Breizh-info.com) –David Cameron, premier ministre du Royaume-uni, a assuré à Enday Kenny, Premier ministre irlandais, que tout serait fait pour que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ne perturbe pas les relations entre Irlande du Nord, Grande Bretagne et République d’Irlande.
L’Irlande est en effet particulièrement inquiète en raison de l’impact que pourrait avoir le Brexit sur la libre-circulation sur l’île et sur le processus de paix en Irlande du Nord. « Il est très clair : il fera tout ce qu’il peut pour protéger la zone de circulation commune et la situation de la frontière nord-irlandaise, étant donné le processus de paix », a déclaré Enday Kennt. « La zone de circulation est en place depuis 1922 et l’UE elle-même est impliquée dans le processus de paix. ».
Tout comme le Brexit ne changera absolument rien aux vagues migratoires et au changement progressif de population au Royaume-Uni, il ne devrait rien changer aux relations entre l’Irlande et le Royaume-Uni. Ces règles de circulation sont en effet indépendantes des règles européennes. Par ailleurs, aucun gouvernement anglais ne prendra le risque de rétablir une frontière entre Irlande du Nord et République d’Irlande, sous peine de se voir porter la responsabilité d’un retour d’un éventuel conflit armé entre groupes paramilitaires (loyalistes et républicains) mais également avec l’Angleterre.
Le 24 juin – au lendemain de l’annonce du Brexit – Martin McGuinness, Premier ministre d’Irlande du Nord et membre du parti républicain Sinn Fein, s’est déclaré en faveur d’un référendum sur la réunification de la nation avec la république d’Irlande. Le Premier ministre irlandais a par ailleurs qualifié les relations avec Londres « de plus étroites que jamais auparavant », tout en déplorant les conséquences du Brexit sur le commerce avec l’Irlande.
En Irlande, d’autres observateurs ont estimé que le Brexit pourrait représenter une manne financière pour l’économie irlandaise. Martin Shanahan, qui dirige l’agence irlandaise des investissements étrangers, a ainsi indiqué à EurActiv que la sortie du Royaume-Uni de l’UE « conduirait probablement à une augmentation des investissements en Irlande ». Selon lui, des entreprises basées en Angleterre, au Pays de Galles ou en Ecosse pourraient se délocaliser vers l’Irlande, et rejoindre Apple ou encore Google. À 12,5 %, le taux d’imposition des entreprises en Irlande est le plus bas d’Europe. Toutefois, le Brexit pourrait entrainer un possible abaissement de l’impôt sur le sociétés au Royaume-Uni (17% d’ici 2020), ce qui le rendrait particulièrement attractif, lui aussi.
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