Loi Travail : 2000 manifestants à Rennes et des dizaines de vitrines taguées [photos]

24/06/2016 – 15H00 Rennes (Breizh-info.com) – Ce 23 juin avait lieu une nouvelle journée nationale de mobilisation contre la loi Travail. Selon les estimations, entre 70.000 (ministère de l’Intérieur) et 200.000 manifestants ont foulé le pavé ce jeudi. Près de 113 interpellations ont été réalisées dont 95 à Paris. Les syndicats avaient finalement obtenu  l’autorisation de tenir un « quasi rassemblement statique » sur 1.6 km, alors que le gouvernement leur avait donné au départ le choix entre rester place de la Bastille ou interdire  la manifestation. Une « Valls hésitation » qui témoigne du désarroi du pouvoir.

Près de 2000 policiers étaient déployés aux abords, et les sacs des manifestants étaient fouillés. Près d’une centaine a été interpellée pour détention d’armes (notamment de canifs et de couteaux à pain), de stupéfiants, pour interdiction de paraître ou car leur visage était masqué. Les vitres des abribus avaient été démontées au préalable. D’autres manifestations assez populeuses ont eu lieu au Havre – entre 3400 et 20.000 manifestants selon les sources – ou encore à Marseille – entre 2840 et 45000 manifestants selon les sources.

A Nantes, il n’y avait pas de manifestation – elle avait été interdite par le préfet – mais 150 à 200 personnes ont manifesté « en pointillés » dans la ville, notamment place Bouffay et devant la préfecture au Pont Morand. Les lignes de bus du centre-ville ont été déviées la matinée, les cars Lila du nord de la Loire terminaient au Cardo ou à Beauséjour au lieu de descendre jusqu’à la gare SNCF. Trois personnes ont été interpellées, dont une pour outrage. Pendant ce temps les syndicats faisaient des actions dans les entreprises ; la CGT a aussi bloqué les abords de la centrale EDF de Cordemais. A Guingamp, près de 80 personnes ont installé tentes et barbecues sur le parvis de la mairie qu’elles entendent occuper jusqu’au retrait de la loi Travail, à Morlaix et Lannion 150 personnes ont manifesté dans le calme. Il y avait 600 manifestants à Brest, 70 à Quimperlé, 400 à Saint-Brieuc, 800 à Lorient.

A Rennes, de 1500 à 2000 manifestants ont défilé dans le centre-ville. Près de 300 jeunes ouvraient le cortège, loin devant les syndicats, avec force drapeaux rouges et noirs, une cinquantaine étaient encagoulée. De nombreuses vitrines d’agences immobilières, de banques, d’agences intérim… ont été taguées sur tout le parcours, certaines détruites comme la MMA rue Janvier, au nord de la gare. Des façades ont aussi été recouvertes de tags, notamment le long de la Vilaine et près de la place de la République. Plusieurs banques ont aussi été visées, avec des distributeurs de billets détruits par les casseurs, notamment au Crédit du Nord bd de la Liberté. Les vitrines du promoteur Giboire ont aussi été brisées. En fin de manifestation une centaine d’activistes ont été encerclés rue Saint-Hélier où ils avaient commis des destructions et dressé des barricades, cinq ont été interpellés.

Les forces de l’ordre ont laissé faire les casseurs

La préfecture se félicite qu’il n’y ait pas eu d’affrontements… mais les forces de l’ordre ont aussi été tout à fait absentes des abords du cortège, y compris pendant la manifestation officielle, et ont laissé faire la casse. En revanche les accès à la mairie et au cœur du centre historique, ainsi qu’à la gare, ont été protégés par un fort déploiement policier avec des murs anti-émeutes.

Parmi les tags apposés à Rennes, Ça passe et ça casse »« Re-péter », ou « Et ma prime à la casse ? », « 1789, les casseurs ont pris la Bastille », #Bruleunyacht, « Tes casseurs ont du talent »,  « c’est les soldes, pillez Foot Locker et pratiquez l’émeute », « hommage aux familles des vitrines », « Léger, c’est pas ta caisse qu’on va cramer », « Cet été pas de vacances pour Valls », « Boom », « cé pété ». Cela se passe de commentaires…

Dans un communiqué adressé à la presse, le Front national dénonce l’inaction de la préfecture : « Une nouvelle manifestation contre la loi travail a eu lieu aujourd’hui, jeudi 23 juin et une fois de plus la ville de Rennes a été livrée aux mains des casseurs d’extrême gauche. L’image de la capitale Bretonne est désormais profondément ternie en France et même à l’étranger. Les autorités politiques qui dirigent les forces de police sont responsables de cette situation. L’absence d’ordres empêche la police de mettre hors d’état de nuire ces véritables milices qui se promènent dans le centre-ville de Rennes armés et en toute liberté. Le Front National met en cause la préfecture incapable d’assurer l’ordre public et demande que soient prises des mesures afin d’assurer la sécurité publique des habitants et des commerçants du centre-ville Rennais actuellement abandonnés à la casse généralisée et à la guérilla urbaine. Cette situation n’a que trop duré !».

Crédit photos  : Breizh-info.com
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