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Etats-Unis. L’échec du mouvement #NeverTrump ?

10/06/2016 – 07H10 USA (Breizh-info.com) – Tout au long des élections américaines de 2016, retrouvez chaque vendredi l’analyse de Pierre Toullec, spécialiste de la politique américaine, en exclusivité pour Breizh Info ! L’occasion de mieux comprendre les enjeux et les contours d’élections américaines finalement assez mal expliquées par la majorité de la presse subventionnée – sponsor démocrate de longue date. L’occasion également d’apprendre ce qui pourrait changer pour nous, Européens, suite à l’élection d’un nouveau président de l’autre côté de l’Atlantique.

L’échec du mouvement #NeverTrump ?

Le mouvement nommé #NeverTrump est né rapidement au cours des primaires républicaines de 2016. Les libéraux (Libertarians en anglais) et de nombreux conservateurs ont pris position pour bloquer son avance accumulée au cours du mois de février, celle-ci commençant à faire peur à de nombreux cadres du parti. Les abandons successifs de Rand Paul, Jeb Bush, Ben Carson et Chris Christie ont progressivement désespéré les militants de longue date. L’afflux d’électeurs historiquement démocrates fuyant devant le rouleau compresseur Hillary Clinton et se reconnaissant davantage dans le discours de Donald Trump a créé un véritable sentiment de panique, certains Etats voyant la proportion de militants républicains qui votaient dans les primaires républicaines à des niveaux historiquement bas face à l’arrivée massive d’électeurs indépendants et démocrates.

Début mars, le grand brans-le-bas de combat anti-Trump s’est lancé après les victoires spectaculaires de Donald Trump et de Ted Cruz, sénateur du Texas. Au matin du 2 mars, dix-sept Etats avaient voté et un seul avait été remporté – de justesse – par Marco Rubio, sénateur élu sous la bannière TEA Party en 2010 et dernier candidat de l’establishment. Cette débandade des dirigeants et des représentants historiques du parti républicain a déclenché un vaste mouvement, débuté par le gouverneur Mitt Romney lors d’un discours à Salt Lake City (Utah) le 3 mars. Le nominé républicain de 2012 a appelé à voter pour un « tout sauf Trump », appelant à voter dans chaque Etat pour le candidat le plus à même de battre Donald Trump.

A cette date, il y avait déjà urgence. Le mois de mars était très riche en scrutins et l’Etat de Floride, Etat d’origine de Marco Rubio, arrivait à toute vitesse (le 15 mars) avec Donald Trump en favori. La défaite du sénateur l’a obligé à abandonner une course dans laquelle il n’est pas parvenu à construire une base solide pour mener sa campagne. Le dernier espoir des républicains traditionnels était Ted Cruz, un jeune sénateur hispanique du Texas mais détesté par les dirigeants et les autres élus pour ses prises de positions économiques libérales radicales, refusant de négocier avec les démocrates et de nombreux républicains et défendant une diminution drastique de l’intervention de l’Etat dans l’économie, la fin de la banque centrale américaine (la FED) et la suppression de nombreux ministères dont le ministère de l’éducation, le ministère des finances et la mise en place d’une flat tax, c’est-à-dire un impôt unique à taux unique de 10% (une proposition très proche de celle que je proposais moi-même au mois d’octobre 2015 pour Hent ar Frankiz et publié sur Breizh Info https://www.breizh-info.com/2015/10/21/33188/hent-ar-frankiz-saison-2-episode-2-le-dumping-social-video).

Le 16 mars, les républicains traditionnels n’avaient plus le choix. Progressivement et à reculons, de plus en plus de cadres du parti se sont tournés vers Ted Cruz et lui ont apporté son soutien officiel. Le plus symbolique fut celui de Lindsey Graham, sénateur républicain de Caroline du Sud et l’un des pires adversaires du sénateur Cruz au sein du Sénat.

Ted Cruz de son côté espérait que l’abandon de Marco Rubio lui permettrait d’unifier derrière sa candidature ce mouvement croissant se faisant appeler #NeverTrump. Problème, le gouverneur de l’Ohio, John Kasich, a refusé d’abandonner la course malgré son absence de victoire à l’exception de son Etat d’origine. Si Ted Cruz parvenait à attirer les anciens soutiens de Ron Paul et de la mouvance libérale mise en avant par les mouvements des TEA Parties de 2009 à 2011, la présence d’un ancien des administrations Bush dans la compétition a garanti que les républicains modérés plus proches de la ligne Bush/McCain/Romney se sont davantage tournés vers le gouverneur Kasich, conservant une division du vote #NeverTrump. Ted Cruz souhaitait un duel en un contre un face à Donald Trump, il ne l’aura jamais eu.

Après plusieurs semaines à chercher à regrouper les républicains traditionnels et les libéraux, cette division a bloqué tout consensus et permis, finalement, à Donald Trump de remporter l’Etat de New York avec pour la première fois plus de 50% des voix le 19 avril 2016. A partir de ce moment, Donald Trump devint impossible à arrêter, conduisant deux semaines plus tard à l’abandon de Ted Cruz et de John Kasich.

Pendant ce temps et depuis début mars, dans l’ombre, les premiers partisans du mouvement #NeverTrump travaillaient à trouver une alternative au nominé républicain.

Le « mouvement » #NeverTrump, un ensemble profondément divisé

La difficulté à trouver un autre candidat pour affronter Donald Trump et le ou la nominé(e) démocrate vient du fait que la victoire du milliardaire New-Yorkais a fait exploser la « coalition conservatrice ». Jusqu’en 1976, les républicains modérés sont parvenus à conserver le pouvoir sur le parti, en particulier avec les victoires de Richard Nixon et Gerald Ford. En 1980, la percée de Ronald Reagan s’est faite grâce à ce que l’on a appelé la « coalition conservatrice », c’est-à-dire l’alliance des libéraux, des conservateurs constitutionnalistes et des traditionnalistes religieux, trois branches historiquement divisées qui ont trouvé dans l’ancien gouverneur de Californie un compromis pour leur permettre de prendre le pouvoir. Les républicains modérés proches de Nixon et Ford sont alors soit rentrés dans le rang pour conserver leur poste, soit ont quitté le parti républicain pour rejoindre les démocrates.

Depuis 1980, au cours de chaque primaire républicaine, les différents candidats se sont battus pour démontrer qu’ils étaient les plus à même de conserver cette coalition reaganienne. George H W Bush s’est servi de sa position de vice-président de Ronald Reagan pour gagner la primaire de 1988 mais, ses politiques d’augmentation des impôts et l’augmentation des interventions militaires à l’étranger – une politique qui était alors davantage liée aux néo-conservateurs proches du parti démocrate – a créé en 1992 une révolte de cette coalition. Depuis, aucun candidat n’a fait la même erreur. Bob Dole, George W Bush, John McCain et Mitt Romney ont tous cherché à recréer cette coalition et satisfaire d’une manière ou d’une autre chacun de ces mouvements philosophiques.

2016 et Donald Trump ont explosé les cartes. Ce dernier est parvenu à attirer les voix des traditionnalistes religieux – à la très grande surprise des observateurs politiques – mais fait fuir les conservateurs constitutionnalistes et les libéraux.

Finie la politique de libre-échange prônée par tous les candidats républicains depuis 1980 : Donald Trump veut mettre en place une taxe de 45% sur les produits importés.

Finie la politique de diminution massive des impôts : Donald Trump veut augmenter les prélèvements sur les plus riches et sanctionner ceux qui placent leur capital à l’étranger pour payer moins d’impôts.

Finie la politique de diminution des redistributions : Donald Trump veut conserver et sauver le système de sécurité sociale tel qu’il existe aux Etats-Unis (un modèle très proche du fonctionnement Français) et propose de remplacer ObamaCare par un système, certes différent, mais qui implique toujours l’intervention de l’Etat Fédéral.

Finies les références religieuses : Donald Trump parle très peu de son rapport à la religion et, contrairement aux autres candidats, ne s’affiche pas en train de prier.

Finies les politiques de diminution des règlementations : au contraire, réglementer représente une bonne occasion pour sanctionner la compétition internationale et favoriser les entreprises américaines.

Finie la politique d’augmentation de l’immigration. Le président George W Bush avait tenté de régulariser les (environ) douze millions d’illégaux présents sur le territoire américain. Donald Trump veut qu’ils soient déportés en intégralité puis qu’ils soient obligés de candidater légalement s’ils veulent revenir. Il souhaite aussi diminuer les quotas d’immigration légale.

De fait, avec son programme en rupture radicale avec les dirigeants républicains de ces quarante dernières années, Donald Trump a fait exploser la coalition conservatrice de Ronald Reagan et, consciemment ou non, rendu particulièrement difficile la candidature indépendante d’une alternative #NeverTrump. La perte du pouvoir sur le parti par ceux qui étaient marginalisés avant 1980 mais étaient devenus l’élite dirigeante américaine depuis a fait que les vieilles rivalités philosophiques entre conservateurs, traditionnalistes et libéraux se sont réveillées.

Les conservateurs et l’échec de l’alternative David French

Depuis le mois de mars et l’avance rapide de Donald Trump dans sa prise de pouvoir sur le parti républicain, deux hommes et leurs réseaux travaillent activement à trouver un candidat alternatif capable de représenter la droite américaine traditionnelle : Mitt Romney et Bill Kristol. Au cours des dix derniers jours, ils pensaient avoir trouvé leur candidat et, dans une opération de communication solidement organisée avec la montée du suspense et l’annonce de leur candidat, ils sont parvenus à créer un « buzz » médiatique et sur les réseaux sociaux, annonçant la candidature de David A French, vétéran de la guerre en Irak et journaliste pour le journal très conservateur « National Review ».

Le pari était risqué. En effet, tout candidat indépendant qui n’aurait pas le soutien d’un parti n’a plus la possibilité d’être candidat au Texas depuis la fin du mois de mai, limitant fortement les chances de l’emporter en novembre prochain. De plus, l’annonce de la candidature d’un homme comme David French, avec un réseau mais très peu connu en dehors des intellectuels conservateurs américains annonçait déjà la couleur : une candidature fragile pour laquelle tout était à construire.

Enfin le pire dans cette annonce fut que, bien que David French avait effectivement discuté avec Bill Kristol, Mitt Romney et nombre de leurs proches de cette candidature, l’annonce a été faite alors même que French n’avait pas pris sa décision finale ! Le 6 juin, ce dernier a annoncé que malgré les soutiens importants qu’il a reçu pour sa candidature, il a pris la décision de ne pas se présenter. Cette décision démontre que cette annonce fut précipitée pour un potentiel candidat peu connu, avec peu de réseaux comparé aux autres candidats et pas de soutiens financiers. Il ne s’agissait pas là d’un candidat idéal, et cette annonce prématurée, qui semblait calculée mais en réalité réalisée de manière précipitée, a démontré davantage de désespoir de la part des conservateurs #NeverTrump que de capacités à proposer une alternative crédible. Pire, cette annonce risque d’avoir condamné toute possibilité d’un candidat conservateur indépendant : après le Texas, dans les prochaines semaines, près de vingt autres Etats auront passé la date limite pour qu’un candidat dépose suffisamment de signatures pour y être sur les bulletins de vote.

Mitt Romney ayant encore confirmé cette semaine qu’il ne souhaitait pas se lancer dans la course et considérant le temps de trouver un candidat ayant le réseau pour recueillir suffisamment de signatures pour être présent dans ces Etats, ce candidat potentiel serait dans l’incapacité de se présenter dans pratiquement la moitié des Etats-Unis, rendant sa candidature de fait caduque car il lui serait alors impossible de remporter l’élection présidentielle.

Le départ massif des libéraux

Depuis la victoire de Donald Trump, l’exode des militants libéraux présents au sein du parti républicain ressemble davantage à une hémorragie qu’à un phénomène limité. Ces partisans de la suppression des frontières, de la légalisation de toutes les drogues et de la prostitution, de la suppression de la quasi-totalité des impôts et des règlementations sur les entreprises ont leur candidat. Pour la première fois depuis la création de ce parti, un mouvement de masse se crée autour de Gary Johnson. Les frères Koch, milliardaires célèbres pour leurs soutiens aux mouvements conservateurs et au financement des TEA Parties, n’ont jamais caché leurs affinités avec les idées libérales. L’un des deux, David Koch, a d’ailleurs été le candidat du Libertarian Party pour la vice-présidence des Etats-Unis en 1980. Suite à la victoire de Donald Trump, les deux hommes ont affirmé qu’ils n’aideraient pas au financement de la campagne de Trump mais qu’au contraire, ils utiliseraient leurs réseaux et leurs moyens financiers pour soutenir la campagne de Gary Johnson et des candidats libéraux pour le Congrès.

De plus, le Libertarian Party a validé sa présence dans les cinquante Etats, ce que seuls les républicains et les démocrates sont parvenus à faire. Le Green Party (Les Verts) lutte pour parvenir à faire l’équivalent mais il semble qu’ils ne parviendront pas à être présents dans les cinquante Etats.

Enfin, dernier clou dans le cercueil d’une candidature conservatrice indépendante, plusieurs républicains se sont ouvertement et publiquement tournés vers le Libertarian Party. Gary Johnson était républicain jusque 2012 avant de se présenter comme libéral. Son candidat à la vice-présidence Bill Weld était lui-même républicain il y a encore quelques mois. Au Nebraka, la membre du Sénat de l’Etat Laura Ebke a annoncé qu’elle quittait le parti républicain pour rejoindre le Libertarian Party, donnat au LP sa première sénatrice dans cet Etat. Enfin et plus important encore, le sénateur Ben Sasse, proche de Mitt Romney, lui-aussi du Nebraska et élu au Sénat Fédéral a annoncé qu’il voterait probablement pour le Libertarian Party contre Donald Trump.

Les #NeverTrump ont-ils une opportunité autre que le Libertarian Party ?

Karl Rove n’est pas un élu mais il est reconnu comme l’un des plus importants tacticiens du parti républicain. Il est l’homme à l’origine des campagnes victorieuses de George W Bush en 1994 et 1998 au Texas, ainsi qu’en 2000 et 2004 pour la présidentielle. Désormais analyse sur Fox News, il a été clair cette semaine : suite au refus de David French de se présenter, il considère qu’il est trop tard pour qu’un autre candidat issu du mouvement #NeverTrump se présente. Il a spécifiquement affirmé que le seul et unique candidat qui puisse représenter les #NeverHillary et #NeverTrump est Gary Johnson de par le calendrier de dépôt des candidatures.

Cependant, comment un candidat libéral en économie peut-il espérer attirer les voix des conservateurs anti-drogues, des traditionnalistes religieux et des néo-conservateurs ?

Ces trois tendances politiques importantes aux Etats-Unis se retrouvent face à un choix particulièrement difficile et pourraient entièrement s’éclater, abandonnant quarante ans d’unité. Les conservateurs constitutionnalistes vont probablement se diviser entre un vote blanc et un vote pour Gary Johnson. Les conservateurs anti-drogues se tourneront certainement vers Donald Trump, tout comme les traditionnalistes religieux. Enfin, les néo-conservateurs ont déjà commencé à se tourner vers leur parti d’origine d’avant 2000 : Hillary Clinton est leur candidate en 2016. Le sénateur républicain Lindsey Graham, l’un des sénateurs les plus néo-conservateurs avec John McCain et Marco Rubio, a déjà annoncé que si le parti républicain ne bloque pas la nomination de Donald Trump lors de la convention de juillet, il quittera le parti républicain, rejoindra le parti démocrate et fera campagne pour Hillary Clinton, la seule néo-conservatrice pro-interventionnisme militaire de tous les candidats en lice.

Le mouvement #NeverTrump est-il définitivement mort ?

Il ne reste qu’un espoir pour les partisans d’un mouvement #NeverTrump : que le milliardaire s’autodétruise avec ses prises de positions toujours plus radicales. Avec l’affaire de Trump University, dans laquelle il est accusé de malversations et de vente forcée, Donald Trump n’a pas hésité à dire qu’il était injuste qu’un juge « Mexicain » soit en charge de l’affaire. Il ne s’agit pas d’un dérapage : il a affirmé que ce juge « Mexicain » ne pouvait pas être honnête dans cette affaire parce qu’il est d’origine Mexicaine. Or, le juge Gonzalo Curiel, effectivement d’ascendance Mexicaine, est né en Indiana et est, de naissance, citoyen américain.

La condamnation d’un juge pour son origine ethnique a créé un nouveau scandale faisant que même des proches de Donald Trump l’ont accusé de racisme. Newt Gingrich, l’un de ses principaux soutiens et qui semble être le choix favori de Donald Trump pour la vice-présidence, a fortement condamné cette prise de position. De même, le président des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a affirmé qu’il était « en désaccord complet » avec Donald Trump sur ce sujet et l’a accusé d’avoir « un comportement non-présidentiel ». Enfin, Paul Ryan, président (républicain) de la maison des représentants (députés) a répondu « [Donald Trump] dit clairement des choses avec lesquelles je suis en désaccord » seulement quelques jours après lui avoir apporté son soutien. Les événements se sont aggravés lorsque, ce jeudi matin, David Duke, ex-dirigeant du Ku Klux Klan qui avait porté préjudice au milliardaire après lui avoir apporté son soutien, a soutenu les propos de Trump sur les juges Mexicains et Musulmans, affirmant que ceux qui reprochaient ces propos étaient des militants du lobby Juif !

Pire encore, le gouverneur républicain du Wisconsin Scott Walker n’a pas hésité à affirmer de que si les délégués de la convention républicaine de Cleveland décidaient de refuser la nomination de Donald Trump, il était prêt à accepter d’être le candidat républicain. Les ambitions pour virer Donald Trump en juillet sont présentes et deviennent publiques. Enfin, Ted Cruz et John Kasich, les derniers adversaires du milliardaire pendant la primaire, ont tous les deux annoncé ce jeudi qu’ils ne soutiendraient « probablement » pas Donald Trump même s’il est le nominé républicain.

Donald Trump a répondu qu’il était « inapproprié » que ceux qui le soutiennent critiquent ses prises de positions et a renforcé son affirmation en précisant que si le juge en charge de l’affaire était musulman, le problème serait le même et que seul un juge américain d’origine et non-musulman devrait être en charge de l’affaire. Cette dernière prise de position a créé une tempête dans les réseaux sociaux conservateurs. Il y a quelques semaines, de manière anonyme, certains républicains affirmaient espérer que la convention de juillet bloquerait la candidature de Donald Trump grâce à la supériorité de Ted Cruz dans le contrôle des délégués. Cette semaine, pour la première fois, des officiels du parti républicain et de la campagne de Ted Cruz ont publiquement souhaité que cela soit fait. Ce mercredi soir, Ted Cruz est allé plus loin qu’il ne l’a été depuis son abandon de la course, laissant sous-entendre qu’il ne soutiendra jamais Donald Trump, même face à Hillary Clinton. Ce jeudi, l’ex-membre de la campagne de Ted Cruz est allé jusqu’à affirmer qu’il ferait campagne auprès des délégués durant la convention pour qu’ils rejettent Donald Trump.

Si un tel événement arrivait en juillet prochain, le duel entre les #NeverTrump et les soutiens de Donald Trump pourrait conduire à une explosion du parti républicain et dans le pire des scénarios, l’absence de ce parti aux élections présidentielles de 2016 (une première depuis sa fondation en 1854) et la tenue d’un duel entre Hillary Clinton et Gary Johnson, le parti républicain s’étant totalement ridiculisé et décrédibilisé aux yeux des électeurs. Si Donald Trump explose en vol comme l’affirment plusieurs cadres républicains, l’unique chance pour ce parti de survivre à une convention divisée au mois de juillet serait de trouver un candidat qui permettrait de créer une unité entre les pro et anti Trump. Il n’existe pour le moment pas de telle personnalité.

Cette hypothèse reste possible et plus le temps passe, plus elle devient probable. Cependant, le plus réaliste (à ce jour) reste une triangulaire entre Donald Trump, Hillary Clinton et Gary Johnson avec un mouvement #NeverTrump qui va s’essouffler avec la disparition de la coalition conservatrice traditionnelle.

Cette année 2016 reste une année particulière dans l’histoire politique américaine et peu d’analystes osent encore faire des pronostics, étant donné que tous sans exceptions se sont trompés à un moment ou un autre depuis le début de cette campagne électorale. Les prochaines semaines et prochains mois promettent d’être difficiles et complexes.

Retrouvez les articles précédents :

1 – L’Iowa et Ted Cruz (5 février 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/02/05/usa-iowa-retour-sur-la-victoire-de-ted-cruz-aux-primaires-republicaines/)

2 – Le New Hampshire et Donald Trump (12 février 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/02/12/new-hampshire-retour-victoire-trump-primaire-republicaine/)

3 – Le décès du juge Scalia (19 février 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/02/19/elections-usa-les-consequences-du-deces-du-juge-scalia/)

4 – L’ascension de Donald Trump (26 février 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/02/26/39697/etats-unis-donald-trump-poursuit-son-ascension)

5 – Qui a réellement gagné le Super-Tuesday du 1er mars ? (4 mars 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/03/04/40056/elections-americaines-qui-a-gagne-super-tuesday)

6 – La convention républicaine de 2016 : l’arrivée d’une crise politique majeure ? (11 mars 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/03/11/40308/elections-americaines-convention-republicaine-de-2016-larrivee-dune-crise-politique-majeure)

7 – La primaire républicaine : une course à deux ou à trois ? (18 mars 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/03/18/40559/etats-unis-la-primaire-republicaine-post-15-mars-2016-une-course-a-deux-ou-a-trois)

8 – Les conséquences des attentats du 22 mars sur les élections américaines (25 mars 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/03/25/40896/consequences-attentats-22-mars-elections-americaines)

9 – 2016 : la compétition des impopulaires ? (2 avril 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/04/02/41152/elections-americaines-2016-competition-impopulaires)

10 – Le 5 avril 2016 : un tournant dans les primaires ? (8 avril 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/04/08/41594/usa-5-avril-2016-tournant-primaires-republicaines-democrates)

11 – L’Etat de New York : la surprise (22 avril 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/04/22/42453/elections-usa-letat-de-new-york-surprise)

12 – Donald Trump : la victoire au bout des doigts (19 avril) (https://www.breizh-info.com/2016/04/29/42803/elections-americaines-donald-trump-victoire-bout-doigts)

13 – L’erreur stratégique de Hillary Clinton (20 mai 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/05/21/43850/elections-aux-etats-unis-lerreur-strategique-dhillary-clinton)

14 – Les conventions républicaines et démocrates seront-elles sans risques ? (28 mai 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/05/28/44252/elections-etats-unis-conventions-republicaines-democrates-seront-risque)

15 – 2016 : l’année des candidats alternatifs ? (5 juin 2016) (https://www.breizh-info.com/2016/06/05/44592/elections-aux-etats-unis-trump-clinton-primaires)

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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