19/05/2016 – 20H00 Rennes (Breizh-info.com) –Les blocages et les grèves contre la Loi Travail continuent ce jeudi 19 mai. Alors que près de 6 000 personnes ont défilé dans le calme à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, un barrage filtrant a été établi ce matin porte de Sainte-Luce à Nantes, paralysant complètement l’est de l’agglomération. Dockers et cheminots ont également rejoint le mouvement, avec le blocage du port autonome de Nantes – Saint-Nazaire et moins d’un train sur trois en circulation.
Hier et ce matin, les routiers rennais bloquaient les abords du dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche. « Lorsque la raffinerie de Donges était bloquée ce mardi, les camions-citernes partaient d’ici », explique Gabriel Agostino, membre de la CGT Transports dans le département. « Maintenant, nous bloquons tout, les abords de la raffinerie et plusieurs ronds-points, afin de nous faire entendre ».
Ne craignent-ils pas de gripper une économie déjà malade ? « Notre souci est de nous faire entendre, et pour ça on n’a d’autre choix que de ralentir l’économie. Les flux se trouvent sur les routes : ce sont les camions. Si le gouvernement n’avait pas maintenu sa loi alors que plus des trois-quarts des salariés sont contre, on n’en serait pas là », affirme le syndicaliste.
Les routiers ont de nombreux griefs contre la Loi Travail. « Nous avons déjà un cadre qui permet de nous faire travailler 56 heures par semaine, avec 12 heures de temps de service en continu. Nous avons déjà une protection sociale moindre, et cette loi ne fait qu’empirer la situation », dénonce Gabriel Agostino. Dans la ligne de mire des routiers, la réduction prévue des heures de nuit – payées plus – qui vont actuellement de 21 h à 5 heures du matin, à la tranche minuit-5 heures du matin.
Mais aussi l’évolution du paiement des heures supplémentaires. « Actuellement, c’est 25 % de plus pour 169 à 186 heures supplémentaires, et 50 % pour 186 à 200 heures sup. Si la loi passe, ce sera 10 % », remarque le syndicaliste, qui note que « la situation des routiers dans les PME va se dégrader. Les grandes entreprises font de plus en plus appel à la sous-traitance, et ce sont des petites entreprises routières qui vont être poussées à appliquer la loi pour être compétitives et avoir les appels d’offre dont elles ont besoin pour survivre ». Les routiers pourraient perdre « jusqu’à 300 € par mois » du fait du changement de rémunération des heures supplémentaires. Une perte substantielle.
Après avoir bloqué les abords du dépôt de carburants de Vern, une centaine de routiers a migré en fin de matinée sur la rocade de Rennes, où un barrage a été établi porte de Lorient, occasionnant d’importants bouchons. La manifestation officielle de Rennes devait les y rejoindre ce midi. D’autres blocages sont prévus dans les jours et les semaines à venir.
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