Loi Travail. La CGT et FO : syndicats ou groupes armés ?:

19/05/2016 – 05H45 Paris (Breizh-info.com) –Les manifestations contre la loi Travail se sont déroulées à Paris dans un climat particulièrement tendu. Entre la police et des groupes d’autonomes, de jeunes de cités et d’anarchistes d’abord, mais également, lors des dernières manifestations, entre les groupes dits « de casseurs » et les services d’ordre des grandes centrales syndicales, CGT et FO en tête.

Des affrontements ont même eu lieu sur la voie publique entre ces deux tendances de cette opposition à la loi. Si les groupes d’anarchistes, de militants d’extrême-gauche qui commettent des violences et des destructions en groupe sont difficilement identifiables en tant qu’organisations, il n’en est pas de même des services d’ordre de syndicats – censés être les partenaires sociaux du gouvernement et de l’Élysée.

Or, les dernières manifestations ont montré le service d’ordre (le « SO ») de la CGT, mais aussi celui de FO, faire barrage, et riposter aux casseurs, avec des militants munis de bâtons, de bombes lacrymogènes, de battes de baseball, de matraques télescopiques. En France, la matraque téléscopique ou « bâton téléscopique »  est autorisée (uniquement en détention au domicile du propriétaire : législation sur les armes de catégorie D). Mais son port et son transport sont interdits sauf motifs légitimes (ce qui constitue un flou juridique). Idem pour les bombes lacrymogènes dont la capacité est supérieure à 100 ml, qui sont des armes de catégorie D.

« Les membres de la CGT et de FO qui constituent le service d’ordre en charge de la sécurité des manifestations ne sont pourtant pas – pour une très large majorité d’entre eux – des professionnels de la sécurité, mais des militants syndicalistes et/ou politiques. Ils ne bénéficient donc légalement d’aucun « motif légitime » pour porter ces armes et pour s’en servir en réunion, les forces de l’ordre étant par définition chargées de faire régner l’ordre public et d’assurer la sécurité des citoyens », nous indique Xavier, un membre de la CFDT choqué par cette attitude « contraire aux valeurs du syndicalisme ».

Oh, la belle matraque téléscopique et la jolie batte de baseball

Se pose alors la question de la qualification de ces comportements, illustrés par de nombreuses vidéos circulant sur Internet : la CGT et FO ont elles-agi, via leur service d’ordre,  comme des groupes de type paramilitaire, c’est-à-dire qu’ils présentent, par leur forme et leur organisation, le caractère de groupes de combat ou de milices privées ? Les militants du service d’ordre ont-ils provoqué des manifestations armées dans la rue ?

Il s’agit de deux des critères pouvant entrainer la dissolution selon la loi de 1936 sur les groupes de combat et milices privées.  « Par le passé, des groupes ou associations ont été dissous par le gouvernement de Manuel Valls sans jamais avoir défilé dans la rue en armes et sur le simple fait qu’un de leurs membres était impliqué dans une affaire judiciaire. La question devrait se poser pour ces syndicats – qui ne représentent d’ailleurs plus grand monde » nous confie un militant nationaliste qui évoque l’affaire Clément Méric.

L’apparition de ces groupes armés estampillés CGT et FO – si elle suscite la colère (NDLR : assez culottée) des groupes de casseurs et l’interrogation de quelques médias et politiques – ne semble toutefois pas inquiéter en haut lieu. « Etre membre d’un service d’ordre de la CGT donne-t-il un passe droit ? Imaginez à Rennes, des commerçants armés de battes et de matraques faisant la chasse aux casseurs, quelle réaction auraient les autorités ? » s’interroge un Internaute en commentaire d’une vidéo qui parle d’elle-même…

https://www.youtube.com/watch?v=Kn64xMIimps

Crédit photo : DR
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