Les gisements de sable marin sont soumis à de fortes pressions économiques en Bretagne. Ces sables, dont les caractéristiques sont nécessaires à l’industrie du béton, sont pourtant des écosystèmes littoraux extrêmement riches en vie. Elles sont indispensables à la protection du trait de côte breton.
Une potentielle révolution semble venir de Vendée. Un petit génie, l’ingénieur chimiste David Hoffmann, y a rencontré le patron de la société Argilus, connue dans l’univers de l’écoconstruction pour ses enduits à base d’argile ou pour ses chapes d’argile.
Le produit de leur collaboration est le béton HP2A : High Performance Alcaline Activation est un procédé à froid, une alternative à l’élaboration classique de ce béton qui consomme notre sable côtier. Une vraie rupture technologique : pas de cuisson pour le béton, utilisation d’argile et de béton recyclé tel quel, d’éléments concassés, de sable tout venant, ou de chènevottes de chanvre.
Qu’est-ce-que ce béton HP2A à très basse empreinte environnementale et énergétique ?
C’est un géopolymère, plus résistant mécaniquement et chimiquement que le béton classique car le produit est lié par des liaisons covalentes et non cristallines : la réaction, grâce à une activation alcaline, reconstruit la pierre à partir d’argile et de gravas, remonte le temps et fait le chemin inverse de la génèse de l’argile issue de l’érosion de la pierre.
Bon pour la Bretagne,
Car systématisé il protégerait les écosystèmes côtiers et nos plages. Il pourrait offrir un débouché de plus pour notre filière chanvre en extension. Par contre, il provoquerait certainement une plus forte pression économique sur les carrières d’argile et certaines zones humides.
Bon pour la biosphère,
Car il permettrait aux pays désertiques importateurs de sables marins comme l’Arabie Saoudite de ne plus en importer. Car il diminue par 20 l’impact carbone du béton et par 10 les émissions en oxydes de soufre et d’azote.
Rien n’est plus utile au développement de notre territoire et à la protection de notre planète que la construction en bois et que son corrolaire le développement de filières sylvicoles locales destinées à l’écoconstruction. Et je ne crois pas aux produits miracles.
Mais cependant, ce béton vendéen s’inscrit dans un possible agenda économique et écologique pour notre Bretagne. Et pour le globe.
Dominique Lambert
Publié sur le blog de Dominique Lambert.
Crédit photos hp2a.-technologies.fr
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