13/05/2016 – 05H00 Lens (Breizh-info.com) – Le jeudi 16 juin 2016, dans le cadre de l’euro 2016 de football, le Pays de Galles affrontera son pire adversaire : l’Angleterre. Le match se déroulera à 16h, au stade Felix Bollaert. Un match qui passionne déjà les supporteurs des deux équipes, de l’autre côté de la Manche, mais également en Bretagne. Un match qui effraie également ; il fait partie des 5 matchs à hauts-risques définis par les organisateurs de la compétition, aux côtés d’Angleterre – Russie (Marseille, le 11 juin), de Croatie – Turquie (Paris le 12 juin), d’Allemagne – Pologne (le 16 juin à Saint-Denis) et d’Ukraine Pologne (le 21 juin à Marseille).
La commune de Lens, 32000 habitants, va ainsi voir déferler, jeudi 16 juin prochain, des dizaines de milliers de supporteurs des deux équipes. Des supporteurs qui se haïssent, rivalité entre deux nations du Royaume-Uni oblige, mais également velléités séparatistes des Gallois. Le Dailystar, journal anglais, évoque pas loin de 100 000 supporteurs (au total) qui pourraient débarquer à Lens, ce qui triplerait donc les effectifs de la ville de Gervais Martel. Il sera en effet particulièrement aisé de venir pour les supporteurs gallois et anglais, via l’Eurostar (jusque Lille) , le Ferry, l’avion. Lens se trouve à proximité immédiate des côtes anglaises.
Côté gallois (dont l’équipe nationale séjournera à Dinard durant toute la durée de l’Euro), comme côté anglais, c’est sans doute le match le plus attendu depuis des années. « Nous avons réservé un hôtel à Dinard pendant une bonne partie du séjour, et nous allons faire tous les déplacements en train » nous explique Mark, supporteur gallois de Swansea. « Mais on attend tous le match contre l’Angleterre. Ca va être chaud ! ». Il s’agit du premier affrontement entre les deux nations dans un championnat d’Europe, bien que les deux équipes se soient déjà opposées durant les qualifications pour la Coupe du Monde 2014. En 2004, les deux camps s’étaient également affrontés, sur le terrain mais aussi dans la rue à l’occasion des qualifications européennes. Cette année, pas loin de 1100 hooligans anglais, jusqu’ici privés de déplacement hors de leurs frontières, sont de nouveau libres de leurs mouvements après des années de purgatoire, tandis que 2000 autres (Angleterre, Galles, Irlande du Nord) vont devoir remettre leur passeport aux autorités durant toute la durée de la compétition.
Côté lensois, le maire, Sylvain Robert, est inquiet : « je ne sais pas où nous allons pouvoir mettre tous ces gens . Nous ne savons pas quoi faire de tous ceux qui arriveront sans ticket. Nous espérons que le nombre prévu va diminuer » a-t-il déclaré ; il envisage plusieurs scénarios afin de pouvoir absorber ces dizaines de milliers de supporteurs. Dans la Fan Zone lensoise, seuls 10 000 d’entre eux seront acceptés, fouillés, parqués. Autant dire que beaucoup feront le choix de rester « en zone libre », loin des contrôles à l’entrée des Fans Zones par des agents de sécurité recrutés à la va vite pour l’évènement.
Pas sûr que Lens soit le bon plan pour déguster une bière au calme, et même en trouver une tout court, le 16 juin dans l’après-midi. Les commerces locaux ne devraient théoriquement pas pouvoir faire face à une telle invasion. Le chiffre d’affaire des débits de boisson pourrait bien exploser ses records ! Par ailleurs, il est possible que la ville de Lille accueille également une bonne partie des fans gallois et anglais, au moins la veille du match. En effet, il n y a pratiquement plus d’hôtel disponible pour les 15 et 16 juin dans le secteur. Ils retrouveront ainsi les supporteurs russes et slovaques. La Slovaquie et la Russie se rencontrent le mercredi 15 juin à Lille. Tout cela promet quelques soirées particulièrement arrosées, animées, … et sans doute quelques incidents à la clé. This is football !
Yann Vallerie
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