11/05/2016 – 19H00 Rennes (Breizh-info.com) – Les manifestations se suivent et se ressemblent à Rennes par leurs débordements en tous genres, comme le pillage du Gaumont le 1er mai, ou de réguliers et lancinants envahissements des voies SNCF. Sans compter le squat de la salle de la Cité, rebaptisée Maison du Peuple. Le 10 mai, les deux manifestations sauvages de la journée – une l’après-midi en marge du rassemblement syndical, une le soir après que le gouvernement ait annoncé le recours au 49-3 pour passer la loi Travail, n’ont pas dérogé aux habitudes.
En début d’après-midi, environ 250 manifestants, pour beaucoup masqués et appartenant à l’extrême-gauche radicale, se sont introduits sur les voies SNCF en cisaillant les grillages boulevard du Colombier. Des aiguillages ont été bloqués avec des pierres de ballast. Le trafic a été quasiment complètement suspendu pendant une bonne demi-heure, de nombreux trains ont été supprimés ou retardés. Après l’intervention de la police pour dégager les voies, le trafic a repris vers 14 h 05.
Les #manifestants qui occupaient les voies à #Rennes ont été évacués. Vérification des installations ferroviaires en cours.
— TER Bretagne (@TERBretagne) 10 mai 2016
Les manifestants n’ont pas désarmé pour autant. Boulevard de la Tour d’Auvergne, ils ont forcé l’entrée des locaux de la direction départementale du Crédit Mutuel de Bretagne. Au passage, ils ont cassé le poignet d’un vigile et la porte d’entrée. Deux des manifestants ont été blessés dans des affrontements avec la police qui les a boutés hors du bâtiment ; quatre autres ont été interpellés pour dégradations, dont deux placés en garde à vue. Le cortège est allé ensuite s’attaquer au McDo du centre commercial du Colombier, où les vitrines ont été taguées et une vingtaine de pâtisseries volées. Selon les manifestants, il y a eu dans leurs rangs 8 blessés dont trois à l’hôpital.
La manifestation s’est ensuite repliée à la salle de la Cité vers 14h30. Squattée depuis plusieurs jours et renommée Maison du Peuple, elle sert de camp de base aux manifestants rennais. Devant ce bâtiment, Michel Nézard et Brieuc Quil, respectivement responsable et responsable adjoint de l’UNI en Bretagne administrative – un syndicat étudiant marqué à droite et haï del’ultra-gauche – ont été roués de coups par plusieurs personnes. Ces dernières semaines, l’UNI a dénoncé à plusieurs reprises la violence de l’ultra-gauche à Rennes et le laxisme du pouvoir.
Dans la soirée, entre 21h et 23h30, une autre manifestation partie de la salle de la Cité a traversé le centre-ville. La police a empêché l’ultra-gauche de rejoindre la mairie ou le Parlement de Bretagne. Au cours de cette nouvelle manifestation sauvage qui a rassemblé 150 à 200 personnes, plusieurs vitrines ont été taguées rue Nationale et rue de la Monnaie, dont celle du Crédit Agricole, ou de Gaz de France.
#Rennes : Manifestation nocturne contre la loi travail #LoiTravail. pic.twitter.com/ajfmepGtFL
— Emmanuel Brossier (@emmanbrossier) 10 mai 2016
A Nantes, suite à l’annonce du recours au 49-3 par Manuel Valls pour faire passer la loi à l’Assemblée – près de 5000 amendements étaient déposés par les oppositions de gauche et de droite – un rassemblement a eu lieu à 18h30 devant la Préfecture. Il s’en est suivi une manifestation partie de la place du Bouffay à 20 h. Une fois de plus du mobilier urbain et la vitrine de la mairie rue de Strasbourg ont été pulvérisés ; le Carrefour de l’ile Feydeau a lui aussi été dégradé, ainsi que des distributeurs de billets. La police a fait évacuer la place du Bouffay peu après minuit, quatre personnes étant interpellées suite aux émeutes.
Louis-Benoît Greffe
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