Cinéma. 7 films à voir ou à revoir sur les 7 pêchés capitaux

Breizh-info vous propose désormais une chronique hebdomadaire intitulée « 7 films à voir ou à revoir » et réalisée par Virgile pour le Cercle Non Conforme, qui nous a donné son accord pour reproduire le texte.

Cette semaine, 7 films à voir ou à revoir sur le thème des 7 pêchés capitaux

Chiffre fort de la symbolique chrétienne avec le 3, la religion catholique détermine en la paresse, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, la colère, l’avarice et l’envie, les Sept péchés auxquels le dominicain Saint-Thomas d’Aquin préfère le terme de vices, dont découle la définition du Mal contenu dans l’Homme. Le meurtre, la violence mais encore le blasphème, dont la gravité de l’acte sont largement supérieurs au péché, ne sont ainsi que les conséquences de ces passions exacerbées. Influencé par la Somme théologique de Thomas d’Aquin, le Catéchisme de l’Eglise catholique maintint, au 6ème siècle, la liste des péchés capitaux au nombre de sept ; le pape Grégoire le Grand refusant l’incorporation de la vaine gloire. Les péchés capitaux sont à ne pas confondre avec les péchés véniels affaiblissant la charité et les péchés mortels, commis en connaissance de cause, et affectant la Grâce de Dieu sans l’interdire. Défini théologiquement, le thème des Sept péchés passa rapidement de la philosophie religieuse à une représentation artistique sous forme d’allégories.

On peut d’ailleurs considérer que ce thème préexista dans la littérature bien avant Thomas d’Aquin, notamment dans l’œuvre de Tertullien, écrivain berbère et païen, converti au Christianisme à la fin du 2ème siècle. Tertullien, écrivain visionnaire à maints égards qui égratigna La Première société du spectacle dans un texte paléo-debordien que les Editions des Mille et une nuits ont eu l’heureuse initiative de rééditer. A la suite de Thomas d’Aquin, Dante Alighieri décline les péchés sous une multitude de formes dans sa magistrale Divine comédie. Eugene Sue, Georges Bernanos et Paul Valéry prendront, entre nombreux autres, la relève auxquels répond Thomas Edward Lawrence, passé à la postérité sous le nom de Lawrence d’Arabie, dans Les Sept piliers de la sagesse. Il apparut, dès la création de l’art filmé, que le cinéma ne pouvait pas ne pas s’inspirer de ce thème majeur de l’identité du monde catholique.

Bien évidemment, la sélection présentée ici n’aura pas la prétention d’analyser chaque péché à l’aune de la religion catholique. Aussi, nous attacherons-nous à un cinéma « laïc » s’attaquant à la représentation, sous de multiples formes, des traits de caractère dénoncés par Thomas d’Aquin.

 

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L’AMI DE LA FAMILLE

Titre original : L’Amico di famiglia

Film italien de Paolo Sorrentino (2006)

Geremia de’ Geremei, ironiquement surnommé Cœur d’or, est un homme de 70 ans qui cumule nombre de défauts. Monsieur est affreusement laid et sa laideur est enrichie par un cynisme froid et moqueur. Il pratique également l’usure et est farouchement radin ; c’est ainsi qu’on devient riche après tout ! Et Geremia est fantastiquement riche. Il entretient un rapport morbide avec l’argent qui demeure sa grande obsession et lui permet de dominer la vie de sa famille et de sa mère avec qui il partage une vieille demeure délabrée. Individu parfaitement insupportable, Geremia entend intervenir dans l’utilisation que font ses emprunteurs de l’argent remis. Pour autant, il ne comprend pas les raisons pour lesquelles il demeure seul et boudé par les femmes. L’un de ses voisins sollicite bientôt le riche septuagénaire afin qu’il prête de l’argent pour marier sa fille Rosalba. A son habitude, Geremia pratique l’usure à un taux exorbitant. L’usurier découvre en la future mariée une jeune fille ravissante et en tombe immédiatement amoureux…

Avarice. Sorrentino fait de son héros exécrable et avare un personnage que l’on croirait tout droit sorti d’Affreux, sales et méchants d’Ettore Scola. Le spectateur ne ressent aucune empathie pour cet usurier impitoyable et gisant dans son cloaque glauque qui tient lieu de succursale bancaire qu’encombre la mama. Le film vaut d’être vu rien que pour cet individu laid que ne rachète aucun trait de caractère. Pourtant, à l’exception de ce premier rôle remarquablement interprété par Giacomo Rizzo, le film pêche par de nombreux défauts. La galerie de seconds rôles englués dans leur impossibilité de recouvrer leur dette est malheureusement trop faiblement dessinée. La mise en scène laisse également à désirer malgré quelque habileté à montrer les désirs sexuels du hideux héros pour la belle mariée. Pas le meilleur Sorrentino mais ça reste du Sorrentino !

 

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THE ARTIST

Film français de Michel Hazanavicius (2011)

Hollywood en 1927. George Valentin est une star du cinéma muet, au faîte de sa renommée, et dont rien ne semble pouvoir stopper la carrière. Al Zimmer, son producteur convie la star à la projection de son dernier film, lors de laquelle il croise une jeune débutante dans le Septième art, Peppy Miller. La jeune comédienne est engagée sur le prochain film de Valentin qui ne reste pas insensible à son charme mais refuse de s’engager auprès de la jeune femme. Lui qui se sentait intouchable disparaît pourtant bientôt des écrans. La révolution du cinéma parlant bouleverse l’art filmé de fond en comble. C’est au tour de jeunes étoiles d’être propulsées au rang de vedettes. Parmi elles, Peppy. L’arrogant Valentin juge éphémère l’avènement du cinéma parlant et congédie Zimmer afin de produire lui-même son prochain film muet. C’est le début de la descente aux enfers…

Orgueil. Chacun aura très certainement vu le film et tout a déjà été écrit au sujet de The Artist qui transpose l’Antiquité du cinéma en plein Troisième millénaire. Il est de bon ton de bouder les succès internationaux mais la réalisation de Hazanavicius n’aura pourtant pas volé ses dizaines de récompenses. Jean Dujardin et Bérénice Bejo non plus ! Jean Dujardin qui, d’ailleurs, n’a rien à envier à Fred Astaire. L’occasion est ici fournie d’analyser le film sous l’angle original du trait de caractère orgueilleux du héros qui refuse que l’art qu’il domine puisse lui échapper. Le cinéma parlant ne peut pas être tout simplement parce que, lui, Valentin, n’a jamais parlé dans ses films ! Notre star déchue préfère la déchéance alcoolique, la vente de tous ses biens immobiliers, la ruine et l’idée du suicide plutôt que se remettre en question. Mais le film se conclue bien évidemment sur un happy end. C’est fort bien fait. Le film ne révolutionne pas pour autant le genre disparu du muet.

 

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BOF… (ANATOMIE D’UN LIVREUR)

Film français de Claude Faraldo (1971)

Lui exerce la profession de livreur de vin, ce qui le lasse au plus haut point. Surtout de gravir les étages… Son mariage avec Germaine permet à la jeune femme de quitter son emploi de vendeuse et de profiter de la vie de femme au foyer. Devenu veuf après avoir assassiné son épouse et maquillé le meurtre en suicide, le père du jeune homme se dit que lui aussi a bien le droit d’être lassé de son emploi à l’usine. Alors décide-t-il de s’installer dans l’appartement des jeunes noceurs. L’oisiveté ambiante lui convient parfaitement, à plus forte raison qu’il partage avec son fils l’amour de Germaine. Boubou, un balayeur noir, ami du fils, voit dans ce foyer la société idéale. Lui aussi ne tarde pas à plaquer son métier et rejoindre la communauté oisive. Mais se prélasser au Soleil est nettement plus agréable. Qu’à cela ne tienne !, nos quatre héros partent en direction du Midi…

Paresse, autrefois désignée sous le terme d’acédie. Vous avez aimé le Manifeste contre le travail du Groupe Krisis ? Alors ce film anarchisant devrait vous plaire. Siestes et jeux de cartes, l’oisiveté est un sujet finalement assez peu traité au cinéma, et plus particulièrement au sein de la classe prolétaire. Poussant le sujet un peu plus loin, Faraldo expose les vues de son idéal post-soixante-huitard qui exalte la vie en communauté et l’amour libre délivré des tabous conformistes bourgeois. Et contre toute attente, ça n’est pas le fils qui épouse les formes les formes les plus radicales de ce libertarisme prolétaire mais bien son quinquagénaire de géniteur. Le film a évidemment vieilli de ce point de vue et il est permis de tacler la candeur de la réalisation. Elle est néanmoins plaisante à regarder et souvent drôle malgré la rareté des dialogues et un criant manque de budget.

 

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LA GRANDE BOUFFE

Film français de Marco Ferreri (1973)

Marcello est pilote de ligne, Michel est réalisateur à la télévision, Philippe, juge d’instruction et Ugo restaurateur. Ce sont de fins gourmets que ces quatre amis qui décident de se retrancher le temps d’un week-end dans un hôtel particulier parisien, en cette fin d’automne,  afin de se livrer à un gargantuesque repas. Aussi, la satisfaction de ce séminaire gastronomique nécessite-t-elle le stockage d’un volume dantesque de nourriture. La motivation du banquet pantagruélique est bien plus funèbre en réalité puisqu’il s’agit pour nos compères de se suicider en se gavant jusqu’à ce que mort s’ensuive. Les plats les plus divers se succèdent à un rythme infernal. Marcello insiste auprès de ses amis afin que trois prostituées rejoignent leur cérémonie mortifère, en compagnie d’Andréa, une institutrice du voisinage arrivée là un peu par hasard. Ecœurées et épuisées, les filles de joie quittent bientôt les quatre amis. Seule la plantureuse institutrice persévère et assiste impuissante à la déchéance des corps…

Gourmandise. Un véritable scandale que provoqua le film de Ferreri au Festival de Cannes. Les journalistes s’en donnèrent à cœur joie pour détruire la réputation de cette œuvre perçue comme une insulte aux arts de la table. Mais, plus que cela, c’est bien l’hédonisme gratuit et la jouissance bachique et sans entraves d’une société bourgeoise et égoïste qu’a voulu épingler le talentueux italien habitué aux provocations filmiques. Les libations ayant cours dans cet hôtel coupé du monde sont le reflet d’un monde englué dans une consommation effrénée qui se condamne à la mort dans la plus parfaite indifférente opulence. Il est bien plus politiquement incorrect que ne purent l’analyser les journalistes cannois… Ce film obscène et indigeste n’ pas perdu une miette de sa force provocatrice, ni de son actualité bien au contraire. Un chef-d’œuvre eschatologique et scatologique !

 

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L’HISTOIRE DE RICHARD O.

Film français de Damien Odoul (2007)

Un homme, Richard O., est assassiné par une jeune femme qu’il refusa de violer pendant son sommeil… Nous sommes à Paris au mois d’août. Quelques semaines plus tôt, Richard O. déambule dans la capitale à la recherche du sujet de son prochain film. Le Grand est son fidèle serviteur, tout occupé qu’il est à racoler des proies faciles et faire obtenir des rendez-vous explicites à son mentor. Les élues sont des femmes qu’il croise ça-et-là dans au hasard des rues. Richard se montre incapable de résister aux nombreux désirs qu’il ressent pour les femmes. Face à lui, les amazones se livrent en exposant leurs secrets et fantasmes les plus intimes. A travers treize rencontres et autant d’expériences sexuelles, le fornicateur errant tente de briser les tabous et assouvir les pulsions de ces inconnues avant d’aller chercher quelque réconfort dans les bras de sa voisine et de son ex-compagne…

Luxure. Le titre fait bien évidemment écho au film érotique Histoire d’O de Just Jaeckin sorti en 1975 avec la délicieuse Corinne Cléry en Madame O. Sauf qu’ici, Monsieur O, en la personne de Mathieu Amalric, ne suscite guère l’enthousiasme sexuel. L’idée n’est pourtant pas absurde de présenter un héros à la recherche unique d’un plaisir sexuel hérité de rencontres sans lendemain. D’autant plus que le héros a la prétention d’intellectualiser ses expériences.  Si l’on se prend de quelque empathie pour cet érotomane paumé et aliéné par ses propres désirs, Odoul passe à côté de son sujet avec des dialogues trop souvent prétentieux qui ne trouveront écho qu’auprès d’un public bourgeois-bohême. Parmi les corps nus qui défilent, il y en a pas pour tous les goûts mais le portrait psychologique de ces naïades offertes au héros est plus restreint. Toutes ont pour point commun le souhait d’être violentées et souillées. Non seulement le film flirte avec l’apologie de la violence sexuelle mais c’est filmé avec tellement de maladresse que la provocation en est désolante. Malgré tous les efforts du réalisateur, rarement la luxure n’aura paru aussi peu excitante. On est loin de Gaspar Noé !

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SELON LA LOI

Titre original : Po Zakonu

Film russe de Lev Koulechov (1926)

Au fin fond du territoire canadien du Yukon, le long de la rivière Klondyke, un groupe de pionniers cherche le précieux métal jaune. Hans Nielsen et son épouse Edith, l’Irlandais Michael Deinin, Detci et Herke composent le groupe qui partage la même cabane de fortune. Les Nielsen découvrent un recoin de la rivière riche en métal. L’exploitation du site démarre aussitôt dans la bonne humeur. Aux journées harassantes succèdent des soirées monotones lors desquelles la petite assemblée s’enivre de vin. Mais l’accumulation de l’or fait tourner les têtes. Le cupide Deinin abat à bout portant Detci et Herke afin de devenir seul propriétaire de l’or. Les Nielsen parviennent à maîtriser l’assassin et l’attachent solidement. Malgré la contrainte qu’impose la surveillance du prisonnier, le couple se refuse à l’exercice de toute justice expéditive et organise le procès de l’Irlandais. La fonte des neiges renforce l’isolement des lieux…

Envie. Cinéaste phare de la période soviétique, Koulechov adapte à l’écran une nouvelle de Jack London, inédite en français, The Unexpected. L’attrait du réalisateur pour la littérature anglo-américaine le rendit suspect aux yeux du pouvoir communiste qui ne manqua pas de lui reprocher sa fidélité à l’œuvre. La critique de la voracité capitaliste est certes bien faible dans ce muet soviétique qui ne démérite pas. Découpé en deux parties, la seconde est intégralement consacrée à un regard juridique « amateur », les Nielsen n’étant pas homme et femme de loi, sur la façon dont il convient de châtier l’envie cupide. Koulechov maîtrise à la perfection ce huis clos esthétique qui renseigne sur la dégradation physique et psychologique des corps fatigués par le dur travail et la pluie. Un western claustrophile et poétique qui impose l’idée que le cinéma n’a mis que peu de temps à acquérir ses lettres de noblesse. A voir !

 

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LE TONNERRE DE DIEU

Film français de Denys de La Patellière (1965)

Le vétérinaire Léandre Brassac réside dans un majestueux manoir de la campagne nantaise en compagnie de son épouse allemande Marie, de ses chevaux et de nombreux chiens errants qu’il recueille. Brassac, que l’on pourrait croire généreux, est pourtant tout le contraire et se revèle être un misanthrope au caractère sombre et violent. Ça n’est pas un énième chien que le vétérinaire ramène ce soir mais Simone, une prostituée rencontrée dans un bar. Si Marie, qui n’a pu offrir de descendance à son alcoolique d’époux, ne se risquerait pas à contester la présence au domicile d’une fille légère, Marcel, le souteneur, ne l’entend pas de cette oreille. Brassac calme les ardeurs de ce dernier et permet à Simone de durablement loger au manoir. Mais la fille de petite vertu tombe amoureuse du voisin cultivateur Roger et craint le courroux de Brassac…

Colère. La Patellière offre un rôle sur mesure pour Jean Gabin en homme irascible qui inonde de sa verve piquante le premier quart d’heure du film. Et Michèle Mercier, débarrassée de ses oripeaux Angéliques, est également très à l’aise dans ce mélodrame rural. Le réalisateur du Taxi pour Tobrouk fut l’un des cinéastes les plus prolifiques des décennies 1950-1960 bien que sa filmographie soit de qualité inégale. Inspiré du roman Dieu est Dieu, nom de Dieu de Maurice Clavel,Le Tonnerre est un film plaisant et soigné auquel il manque peut être quelque prise de risque, notamment dans les dernières dizaines de minutes. Si le film s’essouffle progressivement du début à la fin, il demeure un classique du cinéma français et est malheureusement tombé dans l’oubli.

Virgile / C.N.C.

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