Rennes. Bertrand Plouvier (LR) : « Nathalie Appéré a laissé 8 individus bafouer la démocratie »

04/05/2016 – 06h00 Rennes (Breizh-info.com) – Bertrand Plouvier (LR) leader de l’opposition rennaise, ne décolère pas : « Nathalie Appéré a laissé 8 individus bafouer la démocratie » nous confie-t-il à propos des incidents qui ont éclaté durant le conseil municipal du lundi 2 mai 2016. Un conseil municipal que Nathalie Appéré (PS), maire de Rennes, a pris la décision de reporter, après plus d’une heure de séance, lorsqu’une poignée de militants de gauche et d’extrême-gauche eurent empêché l’exercice de la démocratie locale. « Mme Appéré a préféré perdre sa crédibilité plutôt que sa majorité » explique Bertrand Plouvier.

Ce lundi 2 mai 2016, alors que débute le conseil municipal, Nathalie Appéré prend la parole, pour condamner les violences ayant émaillé les manifestations contre la loi Travail. Elle rappelle également avoir eu Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, au téléphone, afin de demander l’évacuation de la salle de la Cité, occupée depuis dimanche par l’extrême-gauche rennaise à la suite du pillage du cinéma Gaumont.

« Après le moi président de François Hollande, on a eu le moi maire de Rennes »
raille M. Plouvier, qui critique fermement l’inaction de la majorité municipale à Rennes. Après l’intervention de Nathalie Appéré, ce dernier prend la parole, pour rappeler que le droit de manifester est une liberté fondamentale, qu’il faut faire une distinction entre manifestants et casseurs, « qui viennent de l’ultra-gauche, casqués, cagoulés, pour attaquer la police et détruire ». Bertrand Plouvier poursuit : « des lycéens et des étudiants se joignent ensuite à ce petit noyau identifié, et se retrouvent finalement en première ligne face aux CRS, pendant que les meneurs ont déjà déguerpi ». L’élu rennais, qui  a récemment rejoint l’équipe de campagne d’Alain Juppé pour les primaires des Républicains, s’interroge également sur « les proviseurs qui laissent des mineurs quitter leurs établissements et aller manifester, sans aucune autorisation parentale ».

Dans la foulée, les élus du groupe écologiste et du Parti de gauche réclament la condamnation des violences policières par le conseil municipal. Puis, Nathalie Appéré autorise – ce qu’elle n’est légalement pas tenu de faire en marge d’un conseil municipal regroupant les élus du peuple – le public à prendre la parole. Interviennent donc le Président du Carré Rennais, l’association des commerçants du centre-ville historique, prend la parole, suivi d’Hugo Poitevin, un étudiant de gauche qui s’était fait pour l’occasion porte-parole d’un groupe de 8 individus, représentant les jeunes écologistes, les jeunes du Parti de gauche, les jeunes communistes. Des mouvements de jeunes dont les responsables siègent donc au sein de la majorité de Nathalie Appéré. Ce dernier exige que la maire de Rennes retire sa demande de faire évacuer la salle de la Cité et qu’elle dénonce l’utilisation des flash-ball sur les manifestants violents.

Interruption de séance. Le conseil municipal ne pourra plus reprendre. Le Parti de gauche quitte la séance, tandis que Matthieu Theurier, conseil municipal EELV menace Nathalie Appéré : « Si vous faites évacuer la salle de la Cité, nous quittons l’assemblée ». La maire de Rennes – qui a les pouvoirs de police municipale et qui avait donc la possibilité de faire évacuer physiquement, voire arrêter les 8 perturbateurs pour trouble à l’ordre public – propose aux jeunes étudiants un rendez-vous pour le lendemain. Refus catégorique de ces derniers, chants insultants ( « tout le monde déteste le PS » et même jeté d’une balle de Flash-ball dans l’enceinte du Conseil Municipal.  Nathalie Appéré capitule alors et prend la décision d’annuler le conseil municipal. « Je veux tout faire pour qu’il ne soit pas fait usage de la force publique et évidemment je suis ouverte au dialogue.» confiera la maire de Rennes.

Pour Bertrand Plouvier et l’opposition de droite, c’en est trop. « Après avoir tenté de négocier avec les huit étudiants, elle a décidé d’ajourner le conseil face à leur intimidation. La maire de Rennes a renoncé à l’exercice de la démocratie : la violence a eu raison du débat démocratique et du bon fonctionnement de nos institutions.» écrit-il dans un communiqué adressé à la presse intitulé « Rennes n’est plus gouverné ». « Les événements récents ont démontré que la maire de Rennes n’a pas d’autorité dans sa ville. Ce soir, elle a perdu toute autorité au sein de son conseil municipal. Comment l’ordre républicain peut-il être maintenu dans les rues de Rennes, si la maire de Rennes n’est même pas capable de maintenir l’ordre au sein de sa propre majorité ? Ce qui se passe à Rennes est à l’image de ce qui se passe au plus haut sommet de l’État : les reniements successifs, reculades permanentes : bref, une ambiance de fin de règne ».

Ce mardi 3 mai, la salle de la cité – rebaptisée maison du peuple occupée, comme son nom d’origine, par les militants d’extrême gauche – devait être évacuée par les forces de l’ordre. Les élus du Front de Gauche et EELV de Rennes, qui siègent aux côtés des élus PS dans le conseil municipal, étaient présents afin d’empêcher l’évacuation . Les syndicats traditionnels (FO, CGT notamment) soutenaient l’occupation illégale. Et finalement, dans l’après-midi, Nathalie Appéré a décidé, en accord avec le Préfet Strzoda, de reporter l’évacuation, malgré que les forces de l’ordre aient été mobilisées une bonne partie de la journée pour cela. « Une capitulation de plus, une prime à l’illégalité » nous confiera par téléphone une commerçante, dégoutée, et inquiète pour ses assurances, qui pourraient augmenter en raison des dégradations subies ces dernières semaines.

Ce mercredi matin, nous recevons un email d’un voisin qui se pose la question de savoir qui portera la responsabilité si un de ces squatteurs, ivre, venait à tomber du toit. Il a en effet constaté que beaucoup d’alcool circulait depuis dimanche soir et que le toit était occupé, sans aucune mesure de sécurité prise.

Crédit photo : DR
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Une réponse à “Rennes. Bertrand Plouvier (LR) : « Nathalie Appéré a laissé 8 individus bafouer la démocratie »”

  1. clemenceau dit :

    Ben le préfet STRZODA il est promu à Matignon : c’est pas maintenant qu’o va prendre dou risque alors qul’ avion jamais rien foutu. Bé dame!

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