03/05/2016 – 05H30 France (Breizh-info.com) – La France arrive en première position pour la mortalité de saison (printemps-été), avec 9,63% et 8,06% pour les saisons 2012-2013 et 2013-2014. Des chiffres jugés très élevés. Ils ont été révélés par l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui confirme la forte mortalité des abeilles dans l’Union Européenne.
Financée par la Commission européenne et conduite par le laboratoire de l’Anses de Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), laboratoire de référence de l’Union européenne (LRUE) pour la santé des abeilles, EPILOBEE a permis d’évaluer la mortalité des abeilles domestiques de 5.798 ruchers répartis dans 17 pays de l’UE, entre l’automne 2012 et l’été 2014.
La Belgique arrive arrive en tête pour la mortalité hivernale, avec un taux de 31,73% la première année, puis de 13,85% la deuxième. En France, la mortalité annuelle dépasse les 25%, ce qui inquiète les apiculteurs.
Selon Magali Ribière-Chabert, chef de l’unité pathologie des abeilles du laboratoire de l’Anses de Sophia-Antipolis, on observe moins de mortalité «chez des apiculteurs professionnels, ayant une expérience supérieure à cinq ans, membres d’associations ou qui suivent des formations, et qui assurent un suivi de leur élevage par un carnet d’apiculteur». Autre facteur associé à la mortalité, la présence de varroase, une maladie parasitaire due à l’acarien Varroa destructor, ou encore la loque américaine pour la mortalité de saison rapporte le journal Euractiv. La mortalité de saison en France proche des 10%, inquiète les chercheurs.
Impossible toutefois de se servir de cette étude pour savoir si les pesticides sont en cause dans la surmortalité des abeilles, ce que dénonce l’Union nationale de l’apiculture de France (Unaf), qui y voit là une volonté de masquer un grave problème potentiel. Les chercheurs jugent toutefois que ça n’était pas possible techniquement notamment parce que les méthodes d’analyse des pesticides dans les matrices d’abeilles n’étaient pas au point.
Au mois de mars 2016, les députés français ont adopté en deuxième lecture l’article 51 du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Le texte interdit l’utilisation des néonicotinoïdes à partir du 1er septembre 2018 sur l’ensemble des cultures, y compris sur les semences traitées avec ces produits. La loi – si elle est validée par le Sénat à majorité de droite, ce qui ne fut pas le cas en première lecture – n’entrera toutefois pas en vigueur avant le 1er septembre 2018. Sur Internet, une pétition recueillant plus de 218 000 signatures réclame la fin du « massacre des abeilles ».
« Si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre. » avait déclaré en son temps Albert Einstein. La mort des abeilles met en effet clairement l’ensemble de la planète en danger. De quoi mobiliser bien au delà de toute étiquette politique, en faisant fi des pressions exercées par certains lobbys de l’agriculture intensive …
Crédit photo : Pixabay
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