02/05/2016 – 05h45 Rennes (Breizh-info.com) – Le préfet Patrick Strzoda vient d’être nommé directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Il est remplacé en Bretagne par Christophe Mirman, qui était préfet de Corse. M. Strzoda débarquera donc à Matignon prochainement, grâce à cette promotion après trois années passées en Bretagne. Trois années de crises profondes, coûteuses, violentes, durant lesquelles l’État a montré toute son impuissance à faire régner un quelconque « ordre républicain » durant les nombreuses manifestations qui se sont déroulées un peu partout en Bretagne.
Depuis 2013, manifestations et mouvements de contestation n’ont pas cessé en Bretagne. La crise des Bonnets rouges – qui aura coûté en 2013 une main à Mikaël Cueff, des suites de l’explosion d’une grenade tirée par les forces de l’ordre sous la responsabilité de M. Strzoda – est dans toutes les mémoires. Finalement, sous la pression d’une partie de la société civile et économique bretonne symbolisée par les Bonnets rouges, le gouvernement retirera son projet d »écotaxe.
Au bilan de ce préfet, on évoquera également la gestion désastreuse des manifestations d’extrême gauche, à Rennes notamment, en mémoire de Rémi Fraisse, en 2014. Vitrine cassées, mobilier urbain détruit, violences contre les forces de l’ordre, le bilan fût particulièrement lourd. Ou les violences en marge d’un meeting du Front national à Rennes, début 2014 là encore. Ou les 4 millions d’euros de dégâts liés aux révoltes et aux violences nées de la crise agricole, fin 2015 et début 2016.
La gestion des manifestations contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes et plus récemment des manifestations contre la loi Travail – qui ont occasionné là encore violences, saccages, pillages, et destructions de biens publics et privés dans la capitale bretonne- n’aura pas été plus heureuse. Les commerçants et riverains qui ont subi ces manifestations se sont – selon les dires de beaucoup d’entre eux – sentis totalement abandonnés par l’État, dont le préfet Strzoda était le représentant en Bretagne.
« Dans n’importe quelle entreprise, le préfet Strozda aurait été licencié depuis bien longtemps pour faute grave » soulignait en mars 2016, Hervé, un riverain rennais qui « en a ras le bol de voir la ville devenir une zone de guerre à chaque manifestation de ces petits bourgeois étudiants d’extrême-gauche ».
Fort de ce bilan calamiteux à la tête d’une grande région française, Patrick Strzoda va désormais occuper un poste-clé place Beauvau. A l’heure où des manifestations de plus en plus violentes se multiplient dans tout le pays et où la menace islamiste n’a jamais été aussi forte – selon les dires mêmes des autorités – ce choix paraît pour le moins incongru.
Yann Vallerie
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Une réponse à “Bretagne. Le préfet Strzoda promu à Matignon ou la prime à l’échec républicain”
Encore un mauvais qu’il faut caser.