30/04/2016 – 05H45 Brest (Breizh-info.com) – L’UDB Jeunes (Union Démocratique Bretonne, gauche régionaliste) organise du 17 au 20 juin 2016 une marche entre Landerneau et Quimper afin de sensibiliser à la sauvegarde de la ligne ferroviaire SNCF entre les deux principales villes du Finistère.
La liaison ferroviaire entre Brest et Quimper serait menacée de fermeture, pour cause de vétusté de la ligne entre Quimper et Landerneau. Les travaux – qui devaient se faire en 2013 – n’ont pas été effectués par manque de financement et la vitesse des trains est désormais ralentie pour des raisons de sécurité. La SNCF a décidé de fermer la ligne le temps des travaux … qui ne sont pas mis en place. Selon la région Bretagne, il manquerait 14 millions d’euros de l’État pour se faire. « Ce ne serait pas la première ligne bretonne fermée « provisoirement » pour ne jamais rouvrir (…) On voit là un des vices du système français centralisé » indique l’UDB Jeunes dans un communiqué. « Pour une ligne d’intérêt régional, les collectivités doivent mendier les sommes nécessaires à l’Etat, et parfois attendre des années que l’argent soit débloqué.»
Le préfet Strzoda s’est lui voulu rassurant sur ce dossier : « Le financement par l’État de la rénovation de la ligne Brest-Quimper n’est pas remis en cause et les budgets ont été sollicités auprès du ministère. La programmation ferroviaire pour 2016, comme dans toutes les autres régions, devrait être notifiée aux préfets de région à la fin du premier semestre » a t-il indiqué.
Aujourd’hui, il faut près de deux heures pour faire Quimper-Brest, à l’heure où la région Bretagne met par ailleurs tout en oeuvre pour rapprocher Paris à 3h15 de Brest et à 1h30 de Rennes. Cherchez l’erreur. Si l’on rajoute à cela la hausse de la carte grise votée par la Région, l’addition est salée pour les Bretons qui, pour la plupart, n’ont à contrario aucun intérêt à voir Paris se rapprocher d’eux.
L’UDB Jeunes avait organisé l’an passé une marche de cinq jours entre Auray et Saint-Brieuc afin de réclamer la réouverture de ce trajet sur une ligne ferroviaire « permettant de traverser la Bretagne du Nord au Sud » . Pour aller en train de Lorient à Saint-Brieuc ou de Vannes à Guingamp, il fallait en effet passer par Rennes ou par Brest, sacré détour.
Les objectifs de la marche de l’UDB Jeunes seront donc :
1 En urgence, que les fonds nécessaires soient mobilisés pour assurer les travaux nécessaires au maintien de la ligne, et qu’aucune fermeture n’intervienne avant que le financement ne soit bouclée et la date de réouverture programmée ;
2 A plus long terme, que soit programmé le doublement de la ligne.
Le parcours jour par jour sera publié courant mai. Pour contacter les organisateurs : Victor Gallou : 06 30 92 98 62 . Trefina Kerrain : 06 59 32 27 21. [email protected]
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2 réponses à “Brest. L’UDB Jeunes organise une marche en juin pour sauver la ligne SNCF Brest-Quimper”
Le doublement de Quimper-Brest est très coûteux à cause de son profil (nombreux viaducs et ouvrages d’arts) et complètement inutile, cette ligne étant notoirement sous-utilisée.
Les deux seules lignes bretonnes qui gagneraient à être doublées sont Nantes – Rennes par Savenay pour des relations directes Nantes-Rennes (qui peut l’être en rétablissant la continuité via Châteaubriant, c’est à dire maintenant en électrifiant la section Châteaubriant-Rennes et en rénovant sa voie) et Savenay – Saint-Nazaire (elle va être modifiée pour contourner la raffinerie de Donges; ce serait l’occasion de ne réserver l’ancien tracé, beaucoup plus proche du Port Autonome, qu’aux trains de marchandises).
Pour d’autres lignes à voie unique (et même Quimper-Brest), une des solutions peu chères et faciles à mettre en oeuvre (temps très courts de fermeture totale de ligne, pour le raccordement des aiguillages et de la signa), c’est de remettre en place des évitements (une voie bis accessible par des aiguillages) dans les gares ou les anciennes gares (l’emprise y est plus large) ou en ligne là où c’est possible (par exemple en réutilisant les voies tiroir des anciens embranchements privés quand ils existent encore). Plus les trains peuvent se croiser et plus on peut en faire passer. En Ile de France il y a quelques exemples de lignes à voie unique très sollicitées (Longueville-Provins, Esbly-Crécy, Gretz-Coulommiers pour ne citer que celles-là) qui fonctionnent correctement grâce à des évitements et une organisation du trafic correctement pensés.
Aujourd’hui au contraire la SNCF enlève les voies de service, les évitements et les voies tiroir partout où c’est possible, pour de dérisoires économies de bouts de chandelle (réutilisation des rails fatigués sur des lignes fret laissées pour compte, économies de desherbage, d’entretien…). Cherchez l’erreur.
Autre solution pour doubler Nantes-Rennes : abandonner ou réduire ce projet d’aéroport Notre-Dame des Landes (la piste Est coupe la voie) et rétablir la ligne (Nantes) – La Chapelle sur Erdre – Blain – Guéméné-Penfao – Redon qui avait été construite par la compagnie ferroviaire de l’Etat comme un raccourci pour relier au plus vite (et au plus droit) Nantes à Redon, Rennes et Vannes.
On constatera au passage que cette ligne a été construite sur une levée sur toute l’emprise de la ZAD actuelle de Notre-Dame des Landes (l’aire prévue pour le projet d’aéroport). Les constructeurs de l’époque n’avaient guère qu’un té, une règle à dessin et un fil à plomb, ils tiraient au plus droit (et au plus juste pour les coûts), et pourtant ils ont fait un remblai, fait venir des matériaux etc. Alors qu’aujourd’hui, au temps des satellites, certains prétendent que NDDL n’est pas une zone humide. Ce qui laisse un peu rêveur… L’avantage, c’est qu’il n’y a que très peu de passages à niveau par rapport à une ligne similaire de la même époque.
Le développement rapide des bassins de vie de Blain et des communes plus au sud rend ce projet d’infrastructures indispensable à moyen terme. Ce sont maintenant plus de 75.000 habitants qui n’ont de choix qu’entre la voiture et de (trop) rares bus pour se rendre à Nantes; vers Rennes ou Redon il n’y a pas de bus. Et ils seront 100.000 d’ici 15 ans à peine, si les dynamiques se maintiennent.
L’enjeu supplémentaire est le désenclavement des alentours de Guéméné et l’ouverture du pays de Redon vers le sud, par un raccordement plus direct à la zone de vie de Nantes, ce qui ne manquera pas de donner un peu d’air à ce centre industriel et portuaire isolé auquel le tourisme n’arrive pas à redonner vie.
Enfin, si l’aéroport de NDDL se fait, la question de sa desserte (et de son raccordement au réseau de transports de l’agglomération nantaise) sera réglée à moindres coûts pour le passager et le contribuable.