MàJ 12/7/2016 : Mme L. a retrouvé le gaz, et donc l’eau chaude chez elle depuis fin juin. Les raisons pour lesquelles l’UDAF de Saint-Nazaire a fini par revenir sur sa décision restent inconnues.
27/04/2016 – 05H30 Saint-Nazaire (Breizh-info.com) – Depuis le 1er avril, à Saint-Nazaire, une dame âgée de 82 ans n’a plus d’eau chaude ni de chauffage. Sans enfants ni proches, hors un ami qui la soutient, c’est une personne sous curatelle renforcée, gérée par l’UDAF. Seule, elle se retrouve démunie face à la toute-puissance de l’administration qui s’immisce jusque dans les moindres aspects de sa vie courante. Edifiant.
Ancienne institutrice puis sage-femme, âgée aujourd’hui de 82 ans, Mme L. est sous curatelle renforcée de l’UDAF depuis 30 ans après s’être enfoncée dans une terrible dépression suite à un divorce houleux. Elle a ensuite été victime d’ un accident grave qui l’a laissée plusieurs mois dans un état critique. Celle qui a aidé les femmes à mettre au monde leurs enfants vit un calvaire dans sa vieillesse. Elle vit seule, elle n’a pas d’enfants ni de proches, en-dehors d’un ami qui prend soin d’elle, Alain Rousseau. Après qu’elle ait mal fermé le gaz chez elle en octobre, une infirmière venue chez elle le lendemain pour lui administrer des soins s’est rendue compte d’une faible odeur de gaz – si faible que Mme L. n’en a pas été incommodée – et a appelé les pompiers, GDF et la police. « Elle a été emmenée à l’hôpital, où elle a été gardée un mois et demi en attendant qu’on lui trouve une place en maison de retraite, puis expédiée à Frossay dans un établissement pour personnes âgées pendant quatre mois », explique Alain Rousseau.
Mais pour l’administration, l’été commence à la fin de la trêve hivernale, c’est à dire le 31 mars. La dame de 82 ans a été ramenée chez elle le 1er avril, « dans un appartement qui n’a pas été chauffé depuis six mois », s’indigne Alain Rousseau, « et où il n’y a toujours pas de gaz. Ce qui signifie : pas de repas chaud, pas d’eau chaude, et pas de chauffage. Tout est au gaz dans cet appartement ». Le début du mois d’avril s’annonçant frisquet, il bricole pour sa vieille amie un chauffage de fortune, en branchant deux convecteurs électriques en série sur une prise électrique. « Tout ce que la curatrice de l’UDAF a trouvé à dire, c’est que mon chauffage n’était pas terrible, et que s’il arrivait quelque chose à la dame, ce serait de ma faute ».
Alain Rousseau dénonce les « abus de pouvoir continuels de l’UDAF. Par exemple, elle a une retraite en plus de son allocation, elle a de l’argent, mais pour faire la moindre dépense, par exemple acheter son parfum préféré, il faut faire des tonnes de paperasse et s’y prendre très à l’avance. C’est très difficile. Les personnes qui sont seules face à l’UDAF sont complètement désemparées et démunies », conclut-il.
Quelques jours après le retour de Mme L. chez elle, l’UDAF a consenti à lui mettre un micro-ondes. Mais c’est très difficile pour elle, qui n’en a jamais eu, de s’en servir. Si bien qu’une dame de 82 ans, par la faute de l’UDAF, mange souvent froid et se lave à l’eau froide, faute de mieux, à Saint-Nazaire. « Cela fait plus de trois semaines qu’elle est revenue chez elle, et rien ne change », se désole Alain Rousseau. « Pour ce qui est de remettre le gaz, l’UDAF ne veut rien entendre ».
En Loire-Atlantique, l’UDAF 44 gère 519 mesures de tutelle aux prestations sociales adultes, 342 mesures de tutelle aux prestations sociales enfants, et 1340 mesures de tutelles et curatelles d’Etat, qui recouvrent cette fois la gestion des « majeurs protégés ». On remarquera avec inquiétude que l’UDAF dans sa présentation parle de « mesures », alors que derrière le langage administratif se trouvent des hommes et des femmes plongés dans une réelle détresse sociale et affective.
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Une réponse à “Saint-Nazaire. L’UDAF laisse sans chauffage ni eau chaude une femme âgée de 82 ans [MAJ Juillet 2016 : tout est rétabli ]”
Bonjour,
Je ne peux m’empêcher de relever plusieurs incohérences dans votre article, ce qui m’interpelle sur la justesse de ses propos…
J’en cite deux (incohérences techniques et importantes):
-Au début de l’article, vous indiquez que Mme L. est sous curatelle puis sous tutelle! Ce sont pourtant deux mesures de protection très différentes.
-A la fin de l’article vous indiquez que l’Udaf suit un certain nombre de tutelles aux prestations sociales adultes. Or, les TPSA n’existent plus depuis des années!