25/04/2016 – 05H00 Bretagne (breizh-info.com) – « Il y aurait, en part de population, autant d’immigrés (ou presque) dans le Centre-Bretagne qu’en région parisienne » écrit sans rire un journaliste du Télégramme le vendredi 22 avril. Cet extrait publié sur le journal papier amène à un article de Vincent Lastennet paru le même jour sur Internet.
Pour établir ce commentaire, que l’on sent presque jubilatoire sous la plume de celui qui s’intéresse également à ces villages qui résistent à la montée du Front national, l’auteur s’est basé sur plusieurs rapports récents de l’INSEE sur la répartition des immigrés en France et sur leur implantation en Bretagne.
En effet pour l’INSEE, un Anglais arrivé en Bretagne ou un Marocain arrivant à Paris sont tous les deux considérés comme des immigrés. Ce qui ne serait pas le cas, par exemple, d’un habitant d’Alsace, Français d’origine turque, déménageant en Bretagne. Exit donc la notion d’Europe, de libre circulation, d’histoire et de culture communes ; exit également le lien si particulier qui unit en Europe les Bretons et les peuples frères de la Grande-Bretagne. Pour l’Insee, « Un immigré est une personne née de nationalité étrangère à l’étranger» . Aucune discussion possible !
Quand la statistique est utilisée à des fins politiques, cela donne ce qui suit : « la part des immigrés dans les cantons de Callac et Huelgoat dépasse les 8 %. Elle est également très importante à Maël-Carhaix ou encore à Rostrenen.». Les habitants du Centre-Bretagne s’interrogeront sur ces « immigrés » qui sont en réalité essentiellement des Britanniques, comme l’explique l’auteur « Ils (NDLR : les Britanniques) privilégient en effet une implantation à l’écart des grands pôles urbains (seuls 9 % d’entre eux y résident) et choisissent d’habiter dans les zones plus rurales notamment dans le Centre-Bretagne ». Voilà donc l’explication du rond rouge qui couvre une partie du centre-Bretagne, terre d’accueil certes, mais d’une population majoritairement âgée, propriétaire, venue d’outre-Manche et habituée à rouler à contresens, qui n’a pas grand-chose à voir avec les clichés associés à l’immigration française.».
De quels « clichés associés à l’immigration française » parle l’auteur ? Sans doute de ce changement progressif de population, qui voit les populations africaines et nord africaines remplacer en masse les populations européennes dans les grands ensembles urbains ; seul un aveugle ou un statisticien mal intentionné pourrait ne pas les voir. Ainsi, l’INSEE l’affirme sans rire ; les Portugais sont la nationalité la plus représentée en Ile de France ( région qui compterait 12,89% de la population de nationalité étrangère). En Bretagne administrative, les Britanniques représentent 18,9% des étrangers présents sur le territoire.
Pas question, par contre, en France, d’établir des statistiques ethniques ; formellement interdit. La crainte sans doute pour les autorités de devoir concéder publiquement que la région parisienne compte de moins en moins d’Européens …contrairement au Centre-Bretagne. Il est vrai que les chiffres publiés chaque année sur la Drépanocytose, maladie génétique qui ne touche que certaines populations identifiées, permettent à qui veut bien le lire, d’y voir un peu plus clair sur la réalité de « l’immigration » en France.
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