22/04/2016 – 07H15 Nantes (Breizh-info.com) – Prévu à l’origine pour 650 élèves lors de son ouverture en 1994, porté à 920 élèves suite à des travaux récents, le lycée public de Blain (Loire-Atlantique) accueille aujourd’hui 1040 élèves et en aura 1200 en 2019. L’établissement attend 2020 avec impatience, car c’est l’année prévue pour l’ouverture du lycée public de Nort-sur-Erdre. Victime de la démographie galopante des alentours de Blain et Nort-sur-Erdre et d’une anticipation insuffisante de la région et des services de l’Education Nationale, le lycée tente de s’organiser alors que les réponses de l’Académie semblent insuffisantes.
« Nous avons 1040 élèves actuellement et on en aura 40 de plus à la rentrée prochaine », nous explique un employé du lycée. « Il y a déjà deux préfabriqués dans la cour et on en mettra deux de plus en septembre, mais on ne peut pas en rentrer plus ». Le lycée prévoit aussi de modifier ses horaires de cours. « On a actuellement neuf demi-journées avec des cours le mercredi matin, il est très probable que nous passions à 10 demi-journées avec des cours le mercredi après-midi ou le samedi matin », continue l’employé. La FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’élèves) s’est déjà opposée à cette dixième demi-journée.
Le lycée de Blain est particulièrement touché par la forte pression démographique : les communes autour de lui ont parfois doublé leur population en dix ans et comptent beaucoup de jeunes familles. Autour de Blain, les familles avec trois enfants et plus ne sont pas si rares, et le dynamisme démographique de cette troisième couronne nantaise est parti pour continuer. L’enseignement catholique diocésain a compris cette croissance en ouvrant à Nort un lycée privé , au sein d’un établissement d’enseignement professionnel qui existait déjà.
Lycée rural porté aux dimensions d’un établissement urbain, le lycée de Blain voit arriver l’immense majorité de ses élèves en cars. « Ceux qui viennent de Nort ou d’autres communes éloignées restent dans nos murs de 8h à 18h, même s’ils n’ont que 2 heures de cours. S’ils étaient à Nantes ou à Carquefou, ils pourraient rentrer chez eux grâce aux transports en commun ou au tram-train, à Blain c’est impossible », complète l’employé du lycée, qui précise que l’établissement compte « 260 élèves du secteur de Nort-sur-Erdre ». Ce qui apparaît pourtant faisable, par exemple en créant au sein des services de transport en commun départementaux (cars Lila ) une navette entre Blain et Nort, distants de 22 kilomètres, qui serait d’ailleurs très utile aux blinois pour rejoindre la gare de Nort sur la ligne de Nantes à Châteaubriant.
Nous avons contacté l’Inspection Académique, qui est aujourd’hui la DSDEN, au sein des services du Rectorat. « Nous sommes au courant du problème », nous explique Stéphane Orhan, chef de cabinet en charge de la communication. « Les changements de la carte scolaire se font en concertation avec l’Education Nationale et la Région, ce sont des processus qui ne se font pas à la légère et aucune décision n’a pour l’instant été prise ». Cependant, il n’exclut pas que certains élèves puissent être envoyés dans d’autres établissements moins remplis, « si c’est à distance raisonnable, 10-15 km de leur domicile ». Au nord de Blain, cela apparaît compliqué puisqu’il n’y a guère que les lycées publics de Redon et de Châteaubriant, sur lesquels pourraient être sectorisées certaines communes. Au sud et à l’est de Blain, il n’y a que Ancenis ou les établissements de la métropole nantaise.
« Aucun élève ne sera laissé sur le côté », rassure Stéphane Orhan, qui précise que « toutes les affectations seront attribuées, comme aux rentrées précédentes ». Interrogé sur le manque d’anticipation de la part des services de la DSDEN et de la région, il botte en touche : «Notre région n’a pas seulement un important solde naturel, elle attire des gens des quatre coins de la France et a donc un important solde migratoire ; dans ces conditions c’est nettement plus difficile de faire des prévisions fiables ». Cependant, le problème du sureffectif dans les établissements publics n’est pas limité à Blain. Au sud de Nantes, il apparaît aussi flagrant au lycée des Bourdonnières qui est complètement saturé, ce que dénoncent la FCPE et les enseignants. L’établissement, qui accueillait 1450 élèves en 2008, en aura près de 2000 en 2017. D’autres établissements, situés dans les secteurs à très forte croissance démographique autour de Nantes, au sud de la Loire et au centre-nord de la Loire-Atlantique sont menacés à court terme par les sureffectifs.
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