Nantes. Manif contre la loi Travail : de la casse, encore de la casse, toujours de la casse…

21/04/2016 – 15H00 Nantes (breizh-info.com) – décidément les manifestations contre la loi Travail se suivent et se ressemblent. Mercredi 20 avril, le scénario maintenant bien au point  s’est reproduit dans plusieurs villes de France. Comme d’habitude, à Nantes, les casseurs, souvent issus des quartiers dits « sensibles », s’en sont donné à cœur joie.

A Nantes, un millier de personnes au plus fort du cortège ont défilé dans la ville. Elles étaient encore plusieurs centaines lorsque le cortège s’est dirigé vers le quai de la Fosse, puis sur l’île Sainte-Anne, avant de revenir en ville. Des heurts sporadiques ont éclaté avec les policiers. A Rennes, une manifestation sauvage a réuni 300 personnes qui ont réussi à pénétrer dans le centre historique où des accrochages les ont opposées aux policiers. Des étudiants de la faculté ont récupéré l’amphi B8 qui était leur quartier général, en échange du double engagement de ne pas bloquer la faculté (Rennes II) et de n’occuper leur amphi que de 7 à 21h. Enfin à Paris 300 manifestants se sont livré à des dégradations dans le Xe et le XIXe arrondissement.

Lancée par la CNT (confédération nationale du travail, anarcho-syndicaliste) et des étudiants proches de l’ultra-gauche, la manifestation nantaise est partie de la place Bouffay peu après 14 heures, remontant la rue Henri IV jusqu’à la préfecture, cible de plusieurs jets de peinture. Les manifestants, au nombre d’un millier environ, ont ensuite descendu le cours des 50 Otages, où des affrontements les ont opposés aux CRS qui fermaient les rues du Calvaire et de la Boucherie. Ces derniers ont été caillassés et ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène. Pendant ce temps là, la banque LCL était taguée, et juste à côté la vitrine de la MAAF endommagée.

« Le pavé est passé à 30 cm derrière ma tête »

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La manifestation a ensuite obliqué sur le quai de la Fosse, en direction du pont Anne de Bretagne qui a été emprunté par le cortège – réduit à 600 personnes – à 15h15. Des groupes de cinq à dix casseurs issus des quartiers dits « sensibles » étaient disséminés dans le centre-ville, où ils essayaient de rejoindre la manifestation. D’autres étaient déjà dans le cortège, et se sont attaqués à plusieurs agences d’intérim du quai de la Fosse, mais aussi à la BNP dont le distributeur de billets a été détérioré et à un kebab. Dans une de ces agences, un gros pavé est passé en brisant la vitrine à 30 cm de la tête de quelqu’un qui travaillait à son bureau. « Les casseurs m’ont vu, il y en avait une dizaine environ qui mettaient le bazar », explique l’employé, encore choqué. « Il y en a trois qui se sont attaquées à l’agence d’intérim voisine, puis à la nôtre. Le pavé est passé à 30 cm derrière ma tête. Après quoi je suis sorti pour leur crier s’ils n’avaient pas autre chose à faire, et l’un des casseurs, qui était cagoulé, m’a fait un doigt. Il a été engueulé par quelqu’un de la manif qui lui a dit texto  »il n’a rien à voir avec ça, il est juste en train de travailler’‘. Moi, je suis d’accord qu’ils puissent manifester, mais y en a clairement une dizaine qui sont là pour casser, et ça c’est lamentable ».

Entre 15h20 et 16 heures, les manifestants ont tenu, devant les Nefs et le bâtiment des Ateliers et chantiers de Bretagne une assemblée générale. Pendant ce temps les policiers sont venus barrer le bas du pont Anne de Bretagne, pour leur interdire l’accès au centre-ville et au quai de la Fosse. D’autres CRS empêchaient l’accès devant et derrière le tribunal. Entre 16h et 16h10, des manifestants, qui tentaient de passer sur le pont en jetant divers projectiles, ont été gazés à plusieurs reprises. A 16h 15, policiers sur le pont et gendarmes mobiles situés près des Nefs chargent et se rejoignent, les manifestants qui sont encore 3 à 400 refluent vers l’esplanade. Au fond, près du bâtiment des ACB, une poubelle brûle. Un jeune homme est interpellé par la BAC, après une petite course poursuite qui s’achève sous l’esplanade. Une autre interpellation est faite dans le même secteur.

« L’objectif n’est pas du tout de mettre tout le cortège dans une nasse ».

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« Notre objectif est d’interpeller la dizaine de casseurs qui a agi sur le quai de la Fosse et que nous avons repéré », confie un policier. « L’objectif n’est pas du tout de mettre tout le cortège dans une nasse ». Nous croisons une jeune fille blessée aux jambes par des éclats de grenade de désencerclement ; elle a été soignée par un bénévole infirmier (un Medic) de la manif. Au même endroit un manifestant sera blessé à la tête, après avoir reçu un pavé lancé…par un autre manifestant.

Après quelques instants d’hésitation, la manifestation oblique vers le sud à 16h22, en direction des voies ferrées, puis vers la gare de l’État, où se tient un barrage de CRS. Il y a une cinquantaine de « jeunes » issus des cités, souvent très jeunes – moins de 15 ans – et armés qui de bouteilles, qui de bouts de pavés, qui de planches ramassées en chemin. A 16h34, la manifestation s’arrête au carrefour des boulevards Bureau et Prairie au Duc, hésite, et continue boulevard de l’Estuaire, le long des voies, passant derrière la gare de l’Etat. A 16h45, les manifestants qui marchent d’un bon pas, mais sans trop savoir où aller, obliquent au sud, sur le boulevard Victor Hugo et se trouvent face aux policiers au croisement du boulevard Gustave Roch.

Une voix au micro rappelle alors que « ce n’est pas le moment de jeter des petits cailloux. Ni des gros ou des moyens d’ailleurs. Aucun caillou » et invite les manifestants à lever les mains en l’air pour montrer qu’ils n’ont pas de projectiles. Le cortège oblique sur le boulevard Gustave Roch, puis longe le tramway à partir de 16h51 pour rentrer en ville. Il n’y a peu ou pas de policiers. Les manifestants repassent la Loire et remontent le long du tramway, alors que les commerçants de la Chaussée de la Madeleine baissent précipitamment leurs rideaux. A 17h07 le cortège est déjà revenu devant l’Hôtel-Dieu et repasse les voies ferrées.

« Ce sont des opposants en carton ! ».

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Quelques minutes à peine ont suffi pour que cela dégénère à nouveau. Sous la pluie qui tombe, des manifestants bombardent de pierres les CRS postés au croisement des lignes de tram. Ceux-ci ripostent à coups de gaz lacrymogène. Ils refluent alors vers le Bouffay. Un homme assez âgé interpelle des jeunes : « en quoi ça vous concerne la loi Travail ? Toi par exemple tu travaille ? ». Un lui répond, « oui, en mécanique serrurerie ». L’homme répond « bah t’es dans le système toi ! ». Les jeunes braillent autour de lui. Il se dégage, et nous explique « le discours de ces jeunes gens est complètement à côté de la plaque. Et c’est couillon de s’attaquer au Carrefour Market [qui est tagué], ils bouffent bien eux ! Ce sont des opposants en carton ! ».

Les CRS ne sont pas très loin. Ils se postent au bas de la rue de Strasbourg. Les dernières voitures – et même un car  – traversent encore le carrefour lorsque les premiers projectiles, gros pavés et bouteilles de verre volent vers 17h25. Des manifestants leur crient « dernière sommation, dégagez ! ». Le gaz lacrymogène est envoyé à plusieurs reprises, et vers 17h37 un certain nombre de manifestants – et de casseurs – se réfugient dans les ruelles du centre tandis que la pluie forcit. Une autre interpellation est faite rue des Petites Ecuries par la BAC. A 17h44 les CRS se positionnent à 200 mètres à l’est de la station Bouffay. Une poubelle finit de brûler devant eux.

« Allah Akbar ! »

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 « Oh là là, ils reviennent en masse les bâtards ! » crient plusieurs jeunes manifestants « issus des quartiers sensibles », très occupés à démonter vers 17h57 à coups de pied une partie des vitres de la station Bouffay, la dernière du cœur du centre-ville à avoir eu ses vitres intactes (celles des stations Commerce et Hôtel-Dieu ont été pulvérisées lors des épisodes précédents). Pendant ce temps là, d’autres vident les poubelles pour récupérer des bouteilles en verre. Une courte bagarre – la deuxième déjà – éclate entre des jeunes, après qu’une jeune fille ait été empoignée par un casseur. Un crachat vole. Les bagarreurs sont séparés par d’autres jeunes. Certains dans le cortège ont dix ans à peine, la majorité 16 ans et moins. Un manifestant de type nord-africain, qui casse aussi la station de tram, crie « Allah Akbar ! »

Les heurts sporadiques continuent, en se déplaçant peu à peu vers le croisement des lignes de tramway, où à 18h22 encore 150 jeunes s’opposent aux policiers. Au cours de la journée, sept interpellations ont été faites – dont deux en marge de la manif, 10 commerces et un distributeur de billets ont été dégradés (dont six quai de la Fosse), aucun policier n’a été blessé. L’arrêté préfectoral interdisant toute arme par destination dans un large périmètre du centre nantais et permettant les contrôles de police n’a pas démontré sa réelle efficacité, même si plusieurs personnes ont été fouillées par la police. À suivre…

Crédit photos : Breizh-info.com
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Une réponse à “Nantes. Manif contre la loi Travail : de la casse, encore de la casse, toujours de la casse…”

  1. Les « fachos » de l’extrême gauche ont le droit de tout casser , ils sont sur-protégés par l’état…!

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