21/04/2016 – 06H00 Fougères (Breizh-info.com) – « Les petits web soldats du FN » tel est le titre de l’enquête que Véroniquee Groussard a consacré à « Marine Le Pen et ses sbires (sic)» (Téléobs samedi 9 avril 2016). On y apprend en particulier que « plus jeunes, plus mobilisés, plus nombreux, les sympathisants frontistes, persuadés qu’ils n’ont rien à attendre des médias traditionnels, agitent les réseaux sociaux mieux que tous les autres. Une gigantesque force de frappe sur laquelle Marine Le Pen compte pour la présidentielle ».
Il parait aussi que « les petits soldats numériques du FN sont même capables de faire sortir un inconnu de l’anonymat. Gilles Pennelle, qui se présentait aux régionales en Bretagne face à Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense, a fait plus de buzz sur la toile malgré un nombre de followers dix fois moindre. Pas au point d’être élu, tout de même … ».
A une époque où le collage d’affiches et la distribution de tracts appartiennent à un folklore dépassé, habituer des militants à développer un argumentaire sur Internet constitue une bonne politique. Mais affirmer qu’on se trouve confronté à une « gigantesque force de frappe » (sic) apparait osé.
Aux élections régionales, Gilles Pennelle et le Breton Jean-Yves le Drian ne jouaient pas dans la même cour. Pendant que le premier faisait du « buzz sur la Toile » , la second apparaissait au 20 heures de TF1 et de France 2. Pendant que le premier faisait du « buzz sur la toile », le second bénéficiait d’une photo et d’un article dans Ouest-France et Le Télégramme. Pendant que le premier « faisait du buzz sur la Toile », le second apparaissait au journal de FR3 Bretagne.
Les activités ministérielles de Le Drian lui permettaient en effet de pratiquer une campagne qui ne disait pas son nom, mais qui nourrissait sa notoriété et sa popularité par médias interposés.
Le ministre faisait la campagne du candidat, sans effort particulier.
En conclusion, si les réseaux sociaux apportent un plus et peuvent occuper utilement les militants, rien ne peut remplacer – jusqu’à nouvel ordre – les médias traditionnels. Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan en sont tellement persuadés qu’ils ont choisi le 20h de TF1 – la grand-messe – pour annoncer leur candidature à la présidentielle de 2017. Tout simplement parce qu’avec les réseaux sociaux, on touche un public motivé, certes, mais limité.
Alors qu’avec le 7/9 de France Inter et de RTL, on a accès aux gros bataillons – public de gauche dans le premier cas et public de droite dans le second. Et puis si l’on veut s’adresser au personnel politique (cible restreinte), on accordera un entretien au Monde ou au Figaro. C’est ainsi.
Avant les élections régionales, Gilles Pennelle était presque inconnu. Au premier tour, les 218 475 électrices et électeurs qui ont voté pour sa liste, en réalité, ont voté pour une marque forte : « Front national ». Au second tour, les 246 177 électrices et électeurs qui ont voté pour sa liste, en réalité, ont voté pour une marque contestataire : « Front national ». Si la liste avait été conduite par M. X au lieu de Pennelle, le résultat aurait été sensiblement le même , bien qu’il faille souligner le travail d’ancrage et d’implantation réalisé, notamment en Haute-Bretagne.
Il en faut davantage que du « buzz sur la toile » pour « faire sortir un inconnu de l’anonymat ». Aujourd’hui, qui connait Pennelle ? Réponse : le personne politique breton, les habitués du conseil régional (journalistes, collaborateurs, administratifs) et la mouvance du FN. Ce qui est encore trop peu …
Bernard Morvan
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6 réponses à “Gilles Pennelle (FN), l’opposant n°1 de Le Drian encore trop méconnu des Bretons.”
D’ores et deja bien assez…
Ça n.est qu’un début…
Les grands médias ont-ils encore un réel pouvoir de persuasion ? Sans doute mais ce pouvoir s’affaiblit chaque jour davantage. Ces grands médias détiennent bien sûr une réelle hégémonie mais 70% des Français sont en désaccord avec eux sur tous les sujets importants, ce qui signifie que leur pouvoir culturel et idéologique fond comme la neige au soleil et que leur importance diminue très rapidement. Les échanges interpersonnels sont à l’origine du rejet massif de l’oligarchie et Internet est un vecteur important de formation de l’opinion parce qu’il permet la multiplication de ces échanges. Il ne faut ni sous-estimer Internet ni surestimer le rôle des grands médias. Nous ne sommes plus en 1970.
Le relatif anonymat encore (un peu) supporté par G. PENNELLE est volontairement cultivé par certains médias, au premier rang desquels Ouest-France.
Communiqués FN ignorés, mais l’effervescence autour du moindre vice-Président PS du Conseil Régional…
Le plus grand journal régional de France donne même plus d’écho au Radicaux de Gauche, quasi inexistants, qu’au FN-RBM ! Curieuse conception de la démocratie !…
Bref, tout comme ses colistiers du Conseil régional, Gilles PENNELLE lutte à armes inégales, ce qui rend ses succès d’autant plus méritoires !
Les Bretons constituent bien un peuple distinct au sein duquel l’implantation ne se fera encore longtemps que par une chose : être breton. Cet homme de Normandie est surtout connu ici pour être un cadre important du parti français le plus centraliste qui soit et un étranger qui le restera toujours en terre bretonne compte-tenu de sa bien trop tardive immigration chez nous. Grands médias ou pas.
L’équipe néo-FN à la Région : ne sont que des bras cassés. La plupart ont déjà une retraite alors les indemnités comme conseiller régional sont juste là pour mettre du beurre dans les épinards.
Que font-ils de leurs journées, où sont-ils ? comme les autres, dehors.
Pennelle parle pour ne rien dire et les autres gugusses, savent-ils parler devant un micro ?