17/04/2016 – 08H00 Carhaix (Breizh-info.com) – Nous avons consacré précédemment plusieurs articles aux problèmes posés par l’investissement chinois en Bretagne, du côté de Carhaix (Synutra). Outre le fait que les petits producteurs de lait vont être menacés à très court terme, que la qualité de la production bretonne pourrait pâtir de cette arrivée (si il faut produire plus de volumes, les bêtes seront nourries au soja et au mais et non plus aux herbages), que les élus Bretons et les décideurs économiques ferment les yeux sur la situation des Droits de l’Homme en Chine, c’est le risque d’« invasion économique » qui inquiète également.
Dans les terres bretonnes, les agriculteurs vieillissants et souvent endettés – craignent que la construction d’une, puis de deux, voire trois usines de lait (jusqu’à combien ira-t-on ?) n’incitent les Chinois à vouloir, à terme, racheter les terres agricoles pour gérer la production et l’élevage de A à Z. « La France et l’Europe nous ont abandonné. Nous sommes endettés. Nos jeunes ne veulent plus se lancer, beaucoup trop risquer voire suicidaire » nous confie Jean-Marie, exploitant laitier sur le secteur de Glomel (22). « Et maintenant, ils vont vendre le pays aux Chinois, vous verrez ! ».
Des craintes qui semblent justifiées : dans le Berry, une société chinoise (Hongyang) vient de racheter 1 700 hectares de terres agricoles. Il s’agit d’un fonds de gestion chinois basé à Hong Kong qui a acheté depuis un an trois exploitations céréalières dans le but de les exploiter. «Les investisseurs sont allés voir les exploitants qui tiennent une structure individuelle, leur ont demandé de se mettre en société agricole avant de racheter 98% des parts sociales», détaille Hervé Coupeau au Figaro. Le quotidien explique qu’il s’agit d’ «une opération qui supprime toute obligation de droit de regard. Et pour cause, sur ce marché, si la cession des parts de société agricole n’atteint pas les 100%, les actionnaires ne sont pas obligés de se manifester et la transaction peut dès lors échapper à tout contrôle. Dans la pratique, les Safer (sociétés pour l’aménagement foncier rural), sont censées être informées de toute cession. Elles sont également prioritaires dans l’acquisition et la revente des terres agricoles. C’est le droit de préemption. Mais dans le cas des terres agricoles de l’Indre, impossible pour elles de peser dans la transaction car le groupe chinois n’a pas acquis la totalité des parts».
Le rachat des terres agricoles s’est opéré à un prix bien supérieur à celui du marché : 15.000 euros l’hectare contre environ 4000 euros en temps normal. Une menace pour la compétitivité de l’agriculture française mais aussi pour les jeunes agriculteurs ou encore, pour l’autonomie alimentaire de la France (rien n’empêchera l’intégralité de la production d’être exportée).
Pour l’instant, comme dans le cadre du rachat de vignobles par les Chinois, les autorités laissent faire, déréglementation oblige. Le Figaro indique : « La Fédération nationale des Safer devrait prochainement rédiger un rapport pour alerter le ministre de l’Agriculture sur ce phénomène d’achats fonciers. «Nous demandons à ce que quelque chose qui permette de retrouver une transparence du marché pour la sécurité alimentaire soit mis en place», souligne Emmanuel Hyest. Même son de cloche du côté d’Hervé Coupeau qui en appelle à «plus de régulation» de la part d’un gouvernement qui «laisse tout faire».»
Du côté de Queven (56) les salariés d’une conserverie viennent d’apprendre le montant de leur indemnité de licenciement …par e-mail, sans que le patron Chinois ne daigne se déplacer , ce qui en dit long sur le « social » vu par le patronat chinois.
Du côté de la classe politique bretonne, pas une réaction à ce qu’il se passe dans l’Indre. Silence également du côté des syndicats agricoles. L’Histoire retiendra peut-être que Christian Troadec aura été l’élu qui – au nom de la création possible de centaines d’emplois peu qualifiés et d’une ambition électorale surdimensionnée – aura laissé rentrer le loup chinois dans la bergerie bretonne …
Yann Vallerie
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2 réponses à “Synutra à Carhaix. Et si les Chinois rachetaient les terres agricoles ?”
breizh-info, toujours à jouer au billard.
Euh… Ça se voit comme le nez au milieu du visage que vous travaillez à titiller l’électorat potentiellement FN dont se réclame Troadec. Alors que vous devez vous persuader de la jouer subtile.
Sinon, la Fronce bien-aimée a largement sa part dans la puissance chinoise actuelle.
Toujours prompt à rejeter les responsabilités sur les autres, typiquement français. Et yen a encore pour être nostalgique. La Bretagne et les Bretons ne font que surnager dans le naufrage dégénéré bourbonno-jacobins.
Non mais « le loup chinois dans la bergerie bretonne ». Pitié.
Sans être naïf envers les Chinois. Ils sont sans états d’âme pour les faibles. Mais, eux au moins, n’ont pas la Haine comme une écrasante majorité de Français, et particulièrement d’origine étrangère, mais quoi qu’elle puisse être en général. Ce pays crée des individualistes maniaco-dépressif à la pelle, mais non, s’il se casse la gueule, c’est à cause des autres. Qui n’avaient qu’à rien faire ?
Les mêmes qui supportent pas les Africains mais ne supportent pas qu’on parle autre chose que le français. Ou qui veulent une Europe française ou pas d’Europe du tout.
Pathétique pays d’hystrions.
Rien ne stoppera Troadec, il vise même la Présidence de la République.
C’est un fou-dangereux pour la Bretagne.
La meilleure solution pour y parvenir, c’est que Carhaix devienne un état.