Nantes. Un fort dispositif policier protège le centre-ville de la manifestation sauvage

16/04/2016 – 07H35 Nantes (Breizh-info.com) – Ce jeudi 14 avril à 16 heures, la gauche libertaire et anarchisante appelait à un rassemblement statique au pied du château. Sans encadrement syndical, si ce n’est six braves cégétistes en gilets rouges – vite dépassés et vite disparus lorsque la casse a commencé -, le rassemblement d’un millier de jeunes a  tourné comme prévu à la manifestation sauvage. Avec encore cette volonté de casser sans entraves.

A partir de 16h15, ce qui devait être un rassemblement grossit rapidement. Plusieurs centaines de jeunes étaient au rendez-vous à 16h30, et un millier à 17 heures. Parmi eux, plus de 150 étaient issus des quartiers dits « sensibles » nantais; c’étaient d’ailleurs plus des collégiens que des lycéens, reconnaissables à leur habillement streetswear, leurs sacoches et leurs foulards. Vers 17 heures, le cortège se lançait dans un tour de ville, s’engouffrant dans la rue Sully puisque la fête foraine occupe le cours Saint-Pierre. La foule était encadrée et dirigée par plusieurs dizaines de militants de l’ultra-gauche, moins nombreux cependant que lors de la grande manifestation du 9 avril qui s’était illustrée par de nombreux affrontements et dégradations en tout genre.

Échaudée, la TAN avait pris ses dispositions, en interrompant les lignes desservant le centre-ville de 14 à 20h. Les bus périurbains du conseil général ne passaient pas non plus au coeur de Nantes depuis 14h. De nombreux commerces – essentiellement des banques et des agences immobilières, certains cafés aussi – étaient eux aussi fermés.

La manifestation débouchait vers 17h10 devant la préfecture, bien gardée. Une vingtaine de casseurs d’origine immigrée, déjà, lançait insultes et projectiles aux CRS embusqués sur la terrasse. Un photojournaliste évitait un pavé d’extrême justesse. Mais déjà les militants de gauche entraînaient le cortège, qui obliquait sur le cours des 50 Otages. Vers 17 h 20, une poubelle située à l’angle de la rue Armand Brossard était vidée de son contenu de bouteilles. Une minute après, des pavés atteignaient la vitrine d’une armurerie, qui baissait précipitamment le rideau. Ensuite, des casseurs s’attaquaient aux motards, dont une escouade placée en éclaireurs barrait le cours. Quelques pavés s’écrasaient avec un bruit mat sur les motos.

Déjà, des casseurs avaient raflé deux poubelles pleines de cartons. L’un d’eux, la tête couverte d’un bonnet rouge, pantalon jogging gris, veste et sacoche noires, les roulait. Ce jeune nord-africain semblait en imposer aux autres casseurs. Place de l’Écluse, la manifestation s’arrêta à 17h29 devant les policiers, qui barraient la montée vers la place Bretagne et la rue du Calvaire. Des projectiles volèrent sur les policiers, ceux-ci envoyèrent la lacrymo. Une partie des manifestants se dispersèrent. Les autres continuèrent vers Hôtel-Dieu, puis revinrent à 17h40 devant le château. D’autres rideaux de CRS et de gendarmes mobiles empêcheront l’accès à la rue d’Orléans, à la rue de Strasbourg, aux abords de la mairie.

Dans le square Elisa Mercoeur, une cinquantaine de casseurs prit les devants, tandis que les militants qui portaient la banderole et les drapeaux Jeunes communistes qui semblaient encadrer jusque là la manifestation s’effacèrent sur le côté. Devant un WC public entouré de barrière, le jeune au bonnet rouge commanda à ses comparses « enlevez les barrières ». Puis il leur donna l’ordre de s’arrêter, « là », sur les voies du tram, et de barrer la voie. A 17h45 deux poubelles brûlaient déjà.

Deux minutes après, les manifestants accueillaient avec des cris de joie les sommations des CRS postés au niveau de la station de tramway Duchesse Anne, et qui barraient aussi l’accès au pont de la tour LU. Ceux-ci envoyèrent les gaz à deux reprises, puis reprirent les barrières sur les voies à 17h53. Déjà, les heurts s’étaient déplacés au bas de la rue de Strasbourg, où les gendarmes mobiles étaient copieusement caillassés. Le gaz lacrymogène, poussé apr un fort vent d’ouest/sud-ouest, refluait vers le centre-ville. Il serait bon à ce propos que quelqu’un explique aux CRS et gendarmes mobiles, rarement originaires de Nantes, qu’il ne sert à rien d’envoyer la lacrymo par vent d’ouest, à moins de vouloir asphyxier les nantais, ce qui fut en partie réussi.

Pleurant à moitié,  un commerçant qui fermait son rideau était énervé : « ce n’est pas une manifestation mais du grand n’importe quoi ! Si on est en état d’urgence et que 50 types foutent le bordel sans que personne ne les arrête, il n’est pas très fiable, cet état d’urgence ! ». Juste à côté », le distributeur de l’agence HSBC dégoulinait de peinture rose et les portes étaient cassées. les autres vitres avaient déjà été pulvérisées fin mars dernier, lors d’une autre manifestation qui s’est terminée par des émeutes et de la casse. A Commerce, ce sont les vitres de la station de tramway qui étaient en miettes. « Ils sont arrivés à 18h10 », expliquait une jeune distributrice de journaux encore émue, « une centaine de jeunes attroupés et plusieurs dizaines qui cassaient. Tous d’origine immigrée, des noirs et des arabes quoi. Quand j’ai vu ça je me suis barrée,  j’ai eu peur pour ma vie ». Sont-ce les mêmes que ceux qui ont pulvérisé le 9 avril les vitres de la station Hôtel-Dieu en fin de manifestation?

La manifestation sauvage a fini par s’achever devant la Médiathèque vers19h. En tout, avant, pendant et après la manifestation, 18 personnes ont été interpellées. Aucun policier n’a été blessé. Si le ras-le-bol des Nantais  semble avoir été entendu et compris en très haut lieu, puisque le dispositif policier était nettement plus important et protégeait tant le centre que la gare, la volonté politique de mettre les casseurs, connus et même archi-connus, hors d’état de nuire, n’est toujours pas au rendez-vous. C’est du moins ce qu’on peut conclure au vu de l’extrême mansuétude de la justice à leur égard. Remarque d’un avocat : « Il y a deux ans, lorsqu’il s’agissait de coffrer massivement les manifestants pacifiques de la Manif pour Tous, le  gouvernement était autrement plus répressif ».

Crédit photos : BREIZH-INFO.COM
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3 réponses à “Nantes. Un fort dispositif policier protège le centre-ville de la manifestation sauvage”

  1. Nantaise dit :

    Merci pour vos articles qui décrivent bien la triste réalité du quotidien des Nantais et commercants du centre ville.
    Si quelqu’un pouvait m’éclairer sur la signification de cet  » état d’urgence  » ???

  2. grog dit :

    Mais oui, c’est clair, il y a forcément une corrrrrellllllation entre la couleur de peau et le comportement en manifestation, pourquoi n’y avait-je jamais pensé ?

  3. okereko dit :

    Et pourtant on les connait les responsables ! Trop de démocratie tue la démocratie ! Il est vrai qu’il arrêtent et condamnent des p’tits français( de souche) que ces casseurs qui foutent la trouille aux élus qui font tout pour leur ficher la paix. Condamner un blogueur comme Le Lay ne pose aucun problème? c’est sur…la honte sur le ps ainsi que sur d’autres responsables. Je suis malade de l’état de mon pays…….

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