16/04/2016 – 04H30 Groënland (Breizh-info.com) – Les météorologues et glaciologues danois ont d’abord cru à une erreur de logiciel lundi dernier, quand ils découvrent des chiffres aberrants concernant le Groënland. Peter Langen raconte sur Portal Polar, le site gouvernemental danois qui chronique les évolutions de la feuille de glace groënlandaise: « Nous avons dû vérifier que nos modèles fonctionnaient encore correctement, les thermomètres sur et autour de la glace ont montré des températures aussi élevées que 64 degrés Fahrenheit le lundi, c’est-à-dire plus de 35 degrés de plus que la normale pour cette période de l’année, et plutôt typique d’une journée chaude en Juillet ».
Le Groënland fond trop vite et trop fort
Une fois les instruments de mesure vérifiés, les scientifiques du DMI se penchent sur une explication rationnelle du pic de fonte qualifié de « freaky ». Les vents du Sud pourraient avoir apporté un regain d’humidité océanique, à cause de la chaleur anormale des eaux de l’Atlantique Nord.
L’Organisation mondiale de météorologie s’est exprimée sur twitter en décrivant cette anomalie glaciaire comme arrivant trop tôt et de trop grande intensité. En effet, les surfaces de fonte sont extraordinairement importantes comme le montrent les taches rouges sur l’image suivante.
(voir image suivante captée sur le site officiel danois ).
«L‘Arctique est en crise» a déclaré Ted Scambos du National Snow and Ice Data Center à l’Université du Colorado dans un résumé récent de ces conditions météorologiques exceptionnellement chaudes cet hiver. «D’année en année, il est en train de glisser vers un nouvel état« . Une image saississante publiée par l’expédition glaciaire Petermann Ice est commentée de la manière suivante : « les eaux de fonte du glacier deviennent une rivière rageuse au Kangerlusssuaq Groëland ».
Différents facteurs corrélés, comme ces éléments de preuve d’une fonte précoce de la glace du Groenland, la diminution générale de la couverture de neige, la fonte du pergélisol, le rétrécissement de la glace de mer, et le patch océanique près de l’Islande, convergent vers une unique conclusion: l’Arctique tel que nous l’avons connu change irrémédiablement, et les conséquences sont imprévisibles.
Crédit photos : DR
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3 réponses à “Environnement. Fonte des glaces : Il se passe quelque chose au Groënland ”
Le Groenland a été habité pendant au moins les 4 500 dernières années
par des peuples de l’Arctique dont les ancêtres ont migré depuis ce qui
est aujourd’hui le Canada. Les Vikings se sont installés dans la partie sud inhabitée du Groenland, à partir du Xe siècle, et les peuples inuits sont arrivés au XIIIe siècle. Les colonies nordiques ont disparu à la fin du XVe siècle.
Les changements font partie de l’histoire de la vie, mais il n’y a jamais eu autant de pression démographique ni d’océans en si mauvaise situation qu’actuellement. Donc je suis d’accord avec cette dernière phrase : « les conséquences sont imprévisibles » .
A propos du Groenland :
Traduction de la Saga par Régis Boyer : « Cet été-là [en Islande], Eiríkr alla coloniser le pays qu’il avait découvert et qu’il appela Groenland, car il dit que les gens auraient fort envie d’y aller si ce pays portait un beau nom. » p.17, Edition Folio2€ — Toujours selon la Saga, il semble que les colonies se nourrissaient grâce à la chasse, la pêche et l’élevage, mais non par l’agriculture. Ainsi on peut lire au chapitre IV de la Saga : « A cette époque-là, il y avait une grande famine au Groenland. Les gens qui étaient allés la pêche ou à la chasse avaient fait de petites prises et certain n’étaient pas revenus. » p.23 — Les céréales semblaient importées et non produites sur place, ce qui en constituait un produit localement de luxe comme l’appui cette citation du chapitre VI : [Karlsefni à Eiríkr qui lui a offert l’hospitalité durant l’hiver :] « « Nous avons sur notre bateau et du malt et du grain, prenez-en autant que vous en voudrez et faîtes-en banquet aussi magnifique que vous trouverez bon ». Eiríkr accepta, on prépara le banquet de Jól, et il fut des plus honorables, si bien que l’on pensa n’avoir guère vu pareille splendeur dans un pays pauvres. » p.42 (notez l’expression « pays pauvre »). De nombreux passages montrent qu’il y faisait déjà très froid (le froid tuait !) et que le Groënland était bordé de glaciers. Je te conseille de lire l’épisode de la découverte des vignes de Vinland (Terre-Neuve) accompagnée des commentaires d’historiens : il s’agirait une nouvelle fois d’une propagande de Leifr, c’est assez convaincant. Et pour Vínland, l’étymologie ‘Pays du Vin’ n’est plus d’actualité. ‘Vín’ en norrois ne signifierai pas la même chose qu’en français, mais plutôt « gazon », « pré » ou « pâturage » selon Sven Sôder-berg de l’Université de Lund, ce qui serait cohérent avec la description de l’île faite par les vikings au chapitre VIII : « A Brattahlíd, on se mit à discuter beaucoup pour dire qu’il fallait se mettre à la recherche de Vínland-le-Bon : on disait qu’il y aurait là des terres de bonne qualité. » p.44 — Et au chapitre III de la Saga des Groënlandais, il est dit : « Ils prirent ensuite le parti de se préparer à passer là l’hiver et érigèrent une grande maison. Il ne manquait pas de saumon ni dans la rivière ni dans le lac, et des saumons plus grands que ceux qu’ils n’avaient jamais vus. Le terrain était d’une telle qualité, à ce qu’il leur sembla, que le bétail n’aurait aucun besoin de fourrage en hiver ; il ne gela pas en hiver et l’herbe ne flétrissait guère. Le jour et la nuit étaient de longueur plus égales qu’en Groënland ou en Islande ». p.80