13/04/2016 – 07H00 Rennes (Breizh-info.com) – Le 45ème numéro de la revue nationaliste bretonne War Raok ! est sorti. Vous en trouverez ci-dessous l’éditorial, le sommaire, ainsi qu’en exclusivité pour breizh-info.com, un article qui revient sur l’insurrection irlandaise de Pâques 1916. Bonne lecture. Pour commander la revue ou s’abonner, c’est ici.
Résistons. Par Padrig Montauzier.
« J’estime que l’absence d’attaque de l’ennemi contre nous est une mauvaise chose, car elle signifie nécessairement que nous faisons cause commune avec lui. Si nous sommes attaqués par l’ennemi, c’est une bonne chose, car cela prouve que nous avons tracé une ligne de démarcation bien nette entre lui et nous. Et si celui-ci nous attaque avec violence, nous peignant sous les couleurs les plus sombres et dénigrant tout ce que nous faisons, c’est encore mieux, car cela prouve non seulement que nous avons établi une ligne de démarcation nette entre l’ennemi et nous, mais encore que nous avons remporté des succès remarquables dans notre travail ». Mao Zedong, 26 mai 1939.
Surprenant cette référence au grand Timonier dans une revue qui se veut un tantinet anti-communiste ! Mais la justesse de cette citation résume parfaitement la situation actuelle et le comportement des inquisiteurs, aux diatribes haineuses, à l’égard du mouvement nationaliste breton. Si nous ne voulons pas subir le syndrome de Cassandre, qui fut de dire la vérité sans jamais être écouté, il nous faut proposer au peuple breton des solutions réalistes aux multiples maux et malheurs qui l’accablent. La conjoncture actuelle, politique, économique et sociale, en Bretagne et en Europe l’exige. Les évènements se précipitent et ils bouleversent les repères de la plupart des observateurs. Malheureusement les Européens endormis baignent dans un multiculturalisme œcuménique béat, se gargarisent de droit de l’homme et semblent savourer ce système de démocratisme cosmopolite.
Les peuples européens, trahis, à quelques exceptions près, par les adeptes du « grand remplacement ethnique », ne doivent pas rester dans la mollesse, le laisser-aller et la tiédeur. Le comportement criminel de la chancelière allemande et de ses alliés risque d’entraîner toute l’Europe dans une véritable guerre civile. Nos élites ethno masochistes et xénophiles préparent un véritable génocide des peuples européens, en utilisant l’arme de l’élimination démographique et culturelle. Quant aux positions irresponsables des petits maîtres de la gauche, aveuglés par leur idéologie d’un autre âge, avides de prébendes et de privilèges, nous devons également les dénoncer avec la plus grande fermeté. Ils cherchent à faire taire ceux qui s’opposent à l’immigration massive en Europe. Ces commis se prétendent investis d’une mission, celle de l’humanisme mondial ou du socialisme redresseur d’injustices ! Ils traquent systématiquement les organisations qui s’inquiètent des modifications ethniques inévitables que vont subir les peuples européens. Ils nourrissent des fantasmes de vieille fille, décèlent derrière chaque rideau qui bouge l’ombre d’un fasciste… Déguisés en humanistes, ils interdisent, ils diabolisent. Ce n’est pas très démocratique, mais peu leur importe puisqu’ils sont la démocratie ! Les chiens de garde aboient ! Les petits flics de la pensée simplifient, amalgament mais surtout acceptent toutes les déviances visant à saper les fondements de nos sociétés. Totalement désorientés, ils parlent de confusionnisme pour décrire l’émergence de forces nouvelles. En fait, leur objectif est la destruction de ce qu’ils haïssent : la civilisation européenne. Ils rêvent d’une construction d’un nouveau monde, de nouvelles terres, de nouveaux pays, de nouvelles populations, de nouvelles cultures…
Faut-il baisser les bras ? Certes non ! Il faut résister et c’est la somme de résistance qui sera salvatrice. Résister à tout ce qui est contre nature, à cette débretonnisation, cette déseuropéanisation. Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la lutte et la grande rupture que nous vivons ne fait pas naître la peur dans nos esprits. Nous sommes favorables à ce que nos idées redeviennent dangereuses. Le goût du combat, du risque, de l’audace est, en effet, le propre des nationalistes bretons et nous devons être un véritable pourvoyeur d’armes lourdes pour la dissidence.
En guise de conclusion, je vous laisse méditer ces quelques lignes : « Un peuple frappé dans sa chair demeure toujours lui-même après la saignée ; la Bretagne, qui subit une occupation étrangère depuis la perte de son indépendance, n’en a pas pour autant disparu ».
Padrig MONTAUZIER.
SOMMAIRE
Buhezegezh vreizh 2
Editorial 3
Buan ha Buan 4
Breiz Atao
Les lois de la variété requise 10
Politique
Une autre manière de briser l’identité d’un peuple 12
Tribune libre
Esprit de la race et race de l’esprit 15
Géopolitique
Voici venir le temps des échéances 14
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton 19
Géoolitique
L’Allemagne est morte, mais elle ne le sait pas encore ! 23
Europe
Migrants : violence contre les femmes 26
Nationalisme
L’irremplaçable nationalisme breton 29
Musique bretonne
Musique et traditions populaires bretonnes 31
Littérature bretonne
Contes et légendes de Bretagne,
la plus longue mémoire (7e partie) 33
Nature
Le territoire des autres 36
Lip-e-bav
Chou farci au four 37
Keleier ar Vro
ADSAV! réelle force politique bretonne 38
Bretagne sacrée 39
Saor Eire
1916/2016.
Cette année, la République d’Irlande commémore les 100 ans du soulèvement nationaliste de Pâques 1916. Cette insurrection, socle fondateur de la fierté nationale, est un jour de liesse pour le peuple irlandais. Elle représente le Tigre indomptable celtique, le « sacrifice du sang » de nombreux patriotes irlandais. Cette sanglante insurrection pour l’indépendance nationale a résulté de l’unanimité de toutes les classes, de toutes les courageuses forces rebelles de la société irlandaise. Ce soulèvement de Pâques est en fait le produit de l’unité entre le mouvement nationaliste et le mouvement ouvrier représenté par deux leaders contre la domination britannique : Padraig Pearse à la tête des « Volontaires irlandais » et le socialiste James Connolly commandant la milice appelée « Armée des citoyens irlandais ».
Alors que depuis près de deux ans l’Europe est plongée dans une guerre cruelle et fratricide, un millier de combattants nationalistes se soulèvent dans la capitale irlandaise. Tout commence le lundi de Pâques, 24 avril, par le défilé, autorisé et attendu, dans O’Connell Street, de l’Irish Citizen Army et de l’Irish Volunteers Force. La foule se rue vers la Poste centrale et divers autres bâtiments d’importance stratégique (comme la Gare et le Palais de Justice) qu’elle investit. L’effet de surprise est total. Le chef des insurgés, Padraig Pearse lit à la foule présente la déclaration d’une République d’Irlande indépendante de la couronne britannique. Les insurgés tiennent tête toute une semaine à l’armée et à la marine britanniques. Des armes sont dérobées aux forces anglaises, des vivres et des médicaments sont amassés. Les assauts des troupes britanniques ne rencontrent pas le succès. Pire : les nationalistes attaquent et emportent un certain nombre de casernes. Sans se décourager les militaires anglais utilisent le téléphone, qu’ils sont les seuls à contrôler, et mobilisent leurs troupes avoisinantes, notamment à Belfast.
Les assauts du lendemain, 25 avril, causent quelques soucis aux nationalistes. Quatre jours encore et, comprenant que, sans le soutien massif de l’extérieur, ils ne pourront atteindre leur objectif, les insurgés se décident à capituler sans conditions, le 29 avril 1916. La répression exercée par les forces britanniques et sa brutalité vont être décisives dans le renversement de l’opinion publique envers les Irlandais nationalistes. Rien qu’à Dublin, 3 500 hommes et 79 femmes sont arrêtés. En tout, si l’on tient compte des arrestations effectuées en Grande-Bretagne et au Pays-de-Galles, on arrive à un total de 5 000 personnes appréhendées. Les dirigeants du gouvernement provisoire de la non moins éphémère première République irlandaise passent en conseil de guerre. Les juges prononcent environ quatre-vingt-dix condamnations à mort mais seules quinze d’entre elles seront appliquées. Padraig Pearse est fusillé le 3 mai. James Connolly le suit neuf jours plus tard dans des conditions qui ne font pas honneur à ses bourreaux. On l’arrache à son lit d’hôpital pour l’asseoir tant bien que mal sur une chaise et là, on ne l’exécute pas : on l’abat. Des personnalités nationalistes qui n’avaient pas trempé dans l’affaire, tel Arthur Griffith, sont elles aussi inquiétées et il faut deux interventions du président américain Woodrow Wilson pour que le Royaume-Uni, peu soucieux de blesser son nouvel allié dans la guerre, procède à la libération, en deux temps, des accusés emprisonnés. Éamon de Valera échappe à la peine capitale, du fait de sa nationalité américaine. Le soulèvement aura fait 500 victimes, principalement civiles.
S’ils furent écrasés sous les bombes et les obus d’une des plus fortes armées impérialistes, les insurgés de Pâques 1916 n’en annoncent pas moins la fin prochaine de la domination séculaire de la Grande-Bretagne sur l’Irlande et l’indépendance de la majeure partie du territoire de l’île. Ils ouvrent la première brèche dans l’Empire britannique qui souhaitait que ce soit la fin de l’histoire. Il n’en fut rien. L’insurrection et son écrasement renforcèrent les sentiments nationalistes en Irlande. La dureté de cette répression va rapidement transformer cet échec d’insurrection, en victoire politique. Aux élections de 1918, le Sinn Fein emporte plus des trois quarts des votes à la Chambre des Communes. Refusant d’aller à Westminster, les députés irlandais se réunissent à Dublin et adoptent la Constitution provisoire de la République d’Irlande.
Meriadeg de Keranflec’h.
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