11/04/2016 – 06H00 Nantes (Breizh-info.com) – Une nouvelle fois, la mobilisation contre la loi Travail a rythmé avec des émeutes en Haute-Bretagne. Sur fond d’une mobilisation en baisse – la faute aux vacances et au temps pluvieux – des casseurs s’en sont donnés à coeur joie dans les manifestations à Paris, Nantes et Rennes. En tout, environ 150.000 personnes ont défilé en France, dont 60.000 à Paris, 10.000 à Lyon (4400 selon la police), 1500 à Lille, 15000 à Toulouse, 600 à Bayonne, 2000 à Strasbourg.
Si la mobilisation semble s’essouffler, les syndicats n’ont pas désarmé et ont annoncé une nouvelle grande journée de mobilisation le 28 avril. Les causes profondes du mécontentement social sont loin d’être épuisées – montée du chômage et de la précarité, perspectives économiques plus que morose, ras-le-bol général, grande perplexité du « peuple de gauche » qui se retrouve avec un gouvernement où la Défense et l’Intérieur sont la priorité, état d’urgence oblige, caractère plus que bâclé de la loi Travail, dixième anniversaire depuis la bataille du CPE, cet emploi-jeune abandonné sous la pression de la rue… Tout semble concorder pour que le mois de mai s’annonce chaud, du moins dans certaines métropoles. Première victime – et de loin – de la mondialisation, la France périphérique ne bouge pas. Du moins pas encore.
En Bretagne, ce sont 16.000 personnes qui ont manifesté, dont la moitié à Nantes. Des affrontements avec la police ont une fois de plus émaillé les défilés à Rennes (2500 manifestants) et Nantes. Dans les deux villes, 14 personnes ont été interpellées – 8 à Rennes, essentiellement dans le secteur de la place des Lices, et 6 à Nantes – pour actes de rébellion, participation à un attroupement armé, destruction de biens et violences volontaires.
Bien que l’immense majorité des manifestants ait défilé dans le calme, encadrés par leurs syndicats, les débordements ont fait de nombreux blessés. A Rennes, selon les manifestants il y aurait eu 19 blessés dont 8 graves. Ce que dément la préfecture en précisant qu’aucun blessé n’a été admis à l’hôpital, sauf un journaliste, qui aurait reçu une grenade lacrymogène sur la tête. En revanche, les services de l’État ont annoncé que sur 210 policiers et CRS déployés, 4 ont été blessés par un noyau dur de manifestants, « environ 80 cagoulés […] vêtus de masques de plongée, armés de battes, de boulons, de pavés ». A Nantes il y a eu aussi plusieurs blessés parmi les manifestants, y compris à cause des projectiles lancés par les émeutiers eux-mêmes.
Rennes : brasier sur la place des Lices et nombreux blessés
A Rennes, la manifestation a commencé à déraper dès la fin de la matinée, la préfecture ayant interdit le centre historique au défilé. Des murs anti-émeute ont été dressés par les CRS autour du Parlement de Bretagne, dont le quartier était entièrement bouclé. Par ailleurs, certains d’entre eux ont perdu leur bastion : après de multiples dégradations dans un amphi et des salles, l’université de Rennes a décrété la fermeture du campus de Villejean jusqu’au 16 avril et le report de certains partiels. Des heurts entre manifestants ont éclaté rue d’Orléans, entre République et la mairie, dès 12h20, puis rue de Rohan vingt minutes plus tard. La police, pour repousser les jeunes émeutiers, a tiré plusieurs cartouches de gaz lacrymogène.
Tandis que les syndicats continuaient le défilé, les émeutiers redécoraient la ville à leur goût – nombreux tags d’inspiration anarchiste rue d’Orléans et vitres brisées d’une agence d’intérim rue de la Liberté. Vers 14h, les incidents se déclaraient à République, puis vingt minutes plus tard place des Lices, qui était occupée par un marché le matin. A peine dix minutes plus tard, avec les cageots et les palettes laissés par les commerçants, les manifestants avaient allumé un immense feu de joie sur la place. Suite à des affrontements très durs, vers 15 heures, les CRS ont refoulé les manifestants hors de la place. Des heurts sporadiques ont continué, notamment dans le secteur du campus Villejean, avec 200 derniers irréductibles jusqu’en fin d’après-midi.
Des défilés calmes comme d’habitude dans les villes moyennes bretonnes
Hors de Nantes et de Rennes, la « province » bretonne défile tranquillement, sous les drapeaux rouges de ses syndicats. On a compté ainsi 1000 personnes à Lorient et Quimper, 800 à Brest et Saint-Nazaire, 150 à Saint-Malo, Pontivy et Carhaix, 200 à Redon, 300 à Quimperlé et Vannes, ou encore 130 à Carhaix.
Par ailleurs, les Nuit Debout ont réuni plus de 1100 personnes à travers la Bretagne, dont 500 à Nantes, 300 à Rennes, mais aussi 200 à Lorient, 40 à Saint-Brieuc et 60 à Morlaix pour les premières éditions dans ces trois villes.
Nantes : le centre en état de siège, les casseurs pulvérisent le mobilier urbain
Contrairement au 5 avril dernier, où les émeutiers n’avaient guère été empêchés de tout casser qu’aux abords de la mairie, de la gare sud et de la Préfecture, les nantais ont pu voir une présence policière plus importante. Cependant, comme mardi les casseurs ont très rapidement fait déraper la manifestation, et bien que nombre de commerces étaient fermés, et la ville comme morte, ont passé leur colère sur le mobilier urbain, notamment celui de la SEMITAN.
Nombre de commerces avaient pris leur précaution en fermant l’après-midi. Ainsi que les banques. La Société Générale, place Viarme, qui n’avait pas été visée les jours précédents, avait protégé ses vitres par du contreplaqué. Comme de nombreuses banques en ville, notamment le Crédit Agricole du cours des 50 Otages ou encore le CIC, situé place Bretagne. A quinze heures pile, plusieurs voitures de police y étaient stationnées. « Nous allons être plus présents en ville, pour pouvoir réagir rapidement s’il y a des petits groupes de casseurs », nous expliquait avec concision un policier, avant de repartir avec son unité à la rencontre de la manifestation.
Celle-ci était déjà partie et remontait la rue de Strasbourg, s’attaquant au passage aux vitrines de Vinci, l’agence immobilière Axiome, la banque Tarneaud (encore) et le Crédit Mutuel. Vers 15 h 30, des heurts éclataient entre la très jeune avant-garde de la manifestation et les gendarmes mobiles qui gardaient les abords de la mairie. A l’angle de la rue de la Commune et de la rue de Strasbourg, plusieurs dizaines de manifestants aux visages protégés – qui par des foulards, qui par des masques chirurgicaux ou anti-poussière, des cagoules, même un masque à gaz militaire (!) – balançaient pavés, bombes de peinture et bouteilles en verre sur les forces de l’ordre. Après une petite charge policière, la manifestation obliquait brusquement dans la rue de l’Hôtel de Ville, et s’écoulait vers le cours des 50 Otages, pendant que certains manifestants continuaient à balancer des projectiles divers vers les policiers qui barraient le bout de la rue Saint-Vincent et étaient postés devant la mairie. Très tendus, des agents de la BAC en civil, porteurs de brassards, bousculaient deux journalistes – dont notre reporter – trop proches de leur dispositif, attaqué sur trois côtés.
Derrière l’avant-garde émeutière – beaucoup de jeunes, mais quasiment pas de casseurs issus des cités sensibles par rapport au 31 mars et au 5 avril – suivaient d’autres jeunes, le visage masqué le plus souvent, puisque « faut bien se protéger des gaz ! » et les troupes plus adultes et plus ordonnées des divers syndicats et partis politiques, dont le Parti Communiste et la CNT. « C’est clair que c’est une réussite syndicale, on est nombreux », plastronne Yves, syndiqué à la CGT. « les débordements ? C’est mineur, même si ça a tendance à desservir la cause. La violence, elle n’est pas dans les débordements, elle est dans cette loi qui va appauvrir le peuple. Et ça, les médias n’en parlent pas. Ils n’en ont que pour la violence de certains manifestants, ça fait plus d’audimat », assène-t-il. Faisant allusion au scandale récent des Panama Papers, il poursuit « Il y a de la violence dans le monde du travail. Il y a aussi de la violence quand ce sont les puissants qui fraudent et nous qui devons rattraper tout ça en nous serrant la ceinture ».
On l’entend à peine, puisque passe justement le groupe de la CNT, qui hurle « grève, blocage, sabotage, le gouvernement ne comprend que ce langage ! ». Autour, des manifestants ont commencé à redécorer la ville : « défonce la BAC d’abord », sur le mur de la mairie, « Feu au CAC 40 » sur un commerce rue de l’Hôtel de Ville, ou encore « On fait pas d’omelettes sans casser des banques » sur l’aubette en verre de la station Commerce (lignes 2 et 3). Sur un mur du cours Olivier de Clisson, tout un programme : « feu à l’existant ! » et « drogue dure pour tous ». Juste à côté, sur le commissariat, « l’État n’est plus rien, soyons tout » et « société de merde ». Un immeuble du quai Turenne porte la signature de deux tagueurs : « nique la BST » et « nike les keufs » pour un, « on vous encule » pour l’autre. Sur une pierre, un pochoir : « je suis casseur ». Sur la façade provisoire en contreplaqué de la BNP est écrite – en couleur s’il vous plaît – une liste des politiciens français rattrapés par le scandale Panama Papers. Juste à côté, une poubelle finit de brûler. Plusieurs panneaux Clear Channel gisent en miettes.
Pour Claude, syndiqué à Sud-Rail, « que les banques soient saccagées, ça ne [le] fait pas pleurer du tout. En revanche, le mobilier urbain, ou le TER caillassé le 5 avril à l’entrée de la gare, c’est très con ». Le cheminot pense que « démonter les banques, surtout les deux les plus mouillées dans le scandale [Panama Papers encore], la Société Générale et HSBC, ça devrait être un devoir civique, et même d’empaler les patrons. Je veux bien aiguiser la lance dans ce cas là ! ». Michel, syndiqué chez Sud aussi, est plus modéré « la soixantaine de casseurs qui est là fait quand même de la merde. En plus tout le monde les connaît, il y a une quarantaine de zadistes radicaux, et à peine plus d’anarcho-autonomes de Nantes. La mouvance locale, ce sont toujours les mêmes, ils sont tous connus. Quel intérêt de démolir du mobilier urbain ? »
Il est 16 heures et des heurts éclatent entre manifestants masqués et CRS à l’angle de la rue d’Orléans et du cours des 50 Otages. Les projectiles volent, drus. Les CRS gazent. Le vent d’ouest disperse les fumées sur tout le cours. Providentiellement, un porche est ouvert, au début de la rue Beauregard. En cinq minutes, une vingtaine de manifestants s’y réfugient, pour respirer l’air pur de la cour. Beaucoup de jeunes, essentiellement de Nantes et de sa proche banlieue, Couëron, Indre, Saint-Herblain. Quelques trentenaires venues avec le défilé syndical. Des mouchoirs et des ampoules de sérum physiologique circulent, les jeunes viennent équipés.
L’air se purifie, les jeunes ressortent. Dehors, Nico et Rico marchent vers l’Hôtel-Dieu. Ils ont voté Hollande en 2012, « à contre-coeur ». Ils déchantent. « Pour nous, le PS c’est fini ! », tempête Nico. « Macron au gouvernement, c’est la droite des patrons, c’est le Medef qui mène la danse », ajoute Rico, très remonté. Il est 16 h 15, et des manifestants entreprennent de démonter les grilles d’un chantier au carrefour des lignes de tramway. Ils dressent une ligne de barricades sur le cours des 50 Otages. Les premiers groupes de casseurs issus des cités apparaissent, se groupent, se reconnaissent. Rue Kervégan, des très jeunes maghrébins de Couëron et Bellevue se retrouvent, récupèrent une barre de fer et entreprennent de la tordre et de la coincer au début de la rue. Un jeune gueule, à destination des CRS au bout de la rue : « nique ta mère, bah viens sale fils de pute ! Demain c’est cambriolage chez toi, c’est ta mère qui va m’ouvrir gros connard ! ». Cours des 50 Otages, les CRS se sont déjà dépêtrés des grilles et ont pris position au bout du cours. Des bouteilles s’écrasent sur leurs boucliers. Le fond de l’air pique.
Quinze minutes plus tard, les CRS sont postés à la place des jeunes, au carrefour de la rue Kervégan et du cours Olivier de Clisson. Un pavé les manque et pulvérise à quelques mètres la vitrine du Tantra Bar. « Lamentable ! », estime le patron, même s’il pense que « ce n’est pas fait exprès, je les ai vus, le pavé était pour les CRS au début de la rue, pas pour mon carreau ». A 16h40, les heurts éclatent sur toute la face sud de l’île Feydeau, et notamment dans la rue Du Guesclin. Les syndicats ont entre-temps sonné la dispersion, et évacué leurs troupes. La dernière camionnette – c’est la buvette, qui épuise ses stocks – quitte les abords de l’Hôtel-Dieu à 16h50 pile, au milieu des vapeurs de gaz lacrymogène. Les manifestants – plus que 1500 jeunes tout au plus – se regroupent entre les voies ferrées et l’île Feydeau. Des jeunes courent : « le plan, c’est d’aller rue de Strasbourg ! Allez, on bouge, on retourne à la mairie ! ». La Providence en décide autrement.
Certains sont dans le cours Olivier de Clisson, et dans l’extrémité est de la rue Kervégan. Ceux-là regardent, sans lancer de projectiles. A 17 h 01 pile, les policiers postés en face leur envoient de la lacrymo, sans raison, tandis que leurs collègues sont attaqués sur le flanc sur de l’île Feydeau. Un manifestant, la quarantaine, apostrophe la police avec violence « fumiers, on n’a plus le droit de manifester, espèce de sale flic ! C’est de la légitime défense, tu balances les gaz, nous les pavés ! ».
Une fumée noire épaisse apparaît au sud. C’est là même où les casseurs ont brûlé des poubelles et précipité la voiture d’un médecin dans le brasier le 31 mai. Au début de la chaussée de la Madeleine. Nous passons le pont, et fonçons dans la fumée épaisse. Il est 17 h 05. Une quarantaine de casseurs, tous d’origine maghrébine ou africaine, sont aux alentours immédiats du feu – les conteneurs à cartons du resto U qui brûlent. Une fois de plus. Quelques uns s’enfoncent dans les impasses et les cours pour rafler des poubelles. Un riverain sort « y va pas me rafler ma poubelle, cet enfoiré ! » et force un casseur à laisser la poubelle bien remplie dont il s’est saisie. Les casseurs menacent les quelques photographes présents, tandis que les rares commerces ouverts verrouillent et baissent leurs rideaux de fer. Les casseurs sont déjà en train d’arracher les barrières levantes du parking. Cependant, ils n’auront pas le temps de précipiter une voiture dans le brasier : les CRS passent le pont sur les voies au pas de course, prennent position des deux côtés du RU, repoussent les manifestants. La fumée acre des gaz se mêle au gris profonde de l’air. Les casseurs refluent vers Aimé Delrue. Les pompiers arrivent, à 17h 19 le feu n’est plus. L’abribus Hôtel Dieu, situé près de la gare routière, a quant à lui été pulvérisé.
Au nord des voies, les manifestants majoritairement pacifiques sont repoussés vers l’est par les policiers à grands renforts de lacrymogènes. Les sommations sont envoyées à plusieurs reprises. Il reste à peine 1000 jeunes. Un chantier à l’est du carré Feydeau est pillé, ses palissades renversées. Les trois vigiles ne peuvent rien faire : les manifestants repartent avec des bouts de tuyauteries en fer en guise de matraques, des boulons et des pavés comme projectiles. Ils arrivent cependant à récupérer des étais assez lourds et des extincteurs. D’autres vigiles sécurisent le parking NGE. Des marginaux bourrés commencent à s’armer eux aussi, mais cherchent la bagarre pour l’essentiel auprès d’autres manifestants et des photographes. L’un d’eux tape violemment dans les verrières toutes neuves de la station Bouffay. Des manifestants gueulent et il finit par arrêter de casser et s’en aller.
Peu à peu la situation se calme, les policiers arrêtent de pousser – même si des CRS ont pris position au niveau du pont qui mène vers la Tour Lu et de la gare. Des jeunes s’en vont, repartent vers le centre ou la place Bouffay où commence la Nuit Debout. Audrey, 20 ans, souffle un peu après la manifestation : « les casseurs salissent notre image. Les agences immobilières, la TAN, ça n’a rien à voir avec la loi ». Sa copine Sophie, 20 ans aussi, renchérit : « je ne sais comment ça se fait que les manifs dérapent toujours à Nantes. Chez nous à Tours, ça se passe bien, il y a un service d’ordre étudiant, c’est propre, ordonné ».
Peut-être le poids de l’Histoire : Tours est une ville modérée et bourgeoise, où Saint-Pierre des Corps et la faculté sont deux enclaves « rouges » perçues comme des corps étrangers, tandis que Nantes a une longue – et lourde – histoire de conflits sociaux et de manifestations qui dérapent. Avec du sang. Des morts parfois. Comme en 1955, lorsque suite aux affrontements entre ouvriers métallurgistes et forces de l’ordre, l’ouvrier Jean Rigollet est mortellement blessé le 19 août, à l’angle du cours des 50 Otages et de la rue Armand Brossard. Une plaque rappelle sa mort. Le jour même, les manifestants avaient attaqué prison et palais de justice, jeté une bombe qui avait blessé 27 CRS ; suite à la mort de leur camarade, ils pillaient une armurerie. Seules d’obscures tractations entre comités patronaux et syndicats parvenaient à effriter, puis à effondrer ce mouvement quasi-insurrectionnel.
Il est 18 heures. De la fumée blanche apparaît brusquement derrière les CRS qui cantonnent une petite foule face au carré Feydeau. « Alors, les keufs, elle est bonne la lacrymo ? », crâne un manifestant. Un petit groupe violent a tourné le dispositif et l’attaque par le sud, depuis la station Hôtel-Dieu et le skate-park. Nous contournons les policiers, qui gazent pour se dégager, et se reculent en partie. Les casseurs de tout à l’heure sont de retour. Armés de pieds de panneaux et barrières levantes de parkings, ils fracassent les vitres feuilletées de la station de tramway Hôtel-Dieu. Sur la trentaine de casseurs, il n’y a quasiment que des maghrébins et des noirs. Quelques anarchistes masqués, dont celui qui en voulait tant à la station Bouffay tout à l’heure. Là, il se défoule. Près de lui, une compagne de combat – avec de belles fleurs rouge sang sur ses Doc Martens – agite une lourde chaîne de fer. Une fois presque toutes les vitres par terre, les policiers chargent. Les casseurs refluent vers le sud, jusque dans l’île Beaulieu. Une fois de plus une grande partie de la ville de Nantes leur a servi de défouloir, en toute impunité.
La violence des casseurs à Nantes condamnée par le PS et le FN
La mairesse socialiste de Nantes, Johanna Rolland, a tenu à marquer le coup en appelant l’Etat à ses responsabilités. Elle publiait ce 9 avril au soir un communiqué sur Facebook où elle annonçait le report du carnaval de nuit à une date ultérieure. « Nantes a été le théâtre de violentes dégradations de la part d’individus dont le seul but est de casser », écrit l’édile. « Si le droit de manifester est un principe républicain, la sécurité l’est tout autant ! », s’exclame-t-elle. « Je demande à l’Etat de se donner tous les moyens pour empêcher ces débordements à répétition, pour protéger Nantes, en particulier le centre-ville, cible privilégiée d’individus qui ne respectent ni les biens ni les personnes ».
Le Front National a lui aussi condamné les débordements, en faisant parvenir un communiqué signé par le secrétaire départemental Samuel Potier qui est par ailleurs conseiller régional des Pays de Loire depuis décembre dernier. « A Nantes, les manifestations sur la loi Travail se succèdent et se répètent inlassablement dans leur violence tant à l’encontre des biens (mobiliers urbains, commerces, véhicules) que des forces de l’ordre », constate l’élu. « Cette situation où le laxisme le dispute à un quasi laisser-faire doit cesser ! Les nantais en ont ras-le-bol ! », tonne-t-il. Comme la mairesse de Nantes, il appelle à une réponse forte de l’Etat : « les violences des manifestations doivent être sévèrement et justement réprimées ! Force doit rester à la loi. Et n’inversons pas les rôles : les victimes aujourd’hui, ce sont bien les forces de l’ordre et non les casseurs d’extrême-gauche ».
Crédit photos : Breizh-info
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Une réponse à “Loi Travail. Encore de violentes émeutes à Nantes et à Rennes”
D’accord avec votre observation, les jeunes d’origine immigrée étaient relativement peu nombreux dans la manifestation syndicale (et les casseurs déterminés qui l’ont accompagnée) mais majoritaires parmi les casseurs d’occasion dans la deuxième moitié de l’après-midi ; beaucoup d’entre eux étaient des adolescents. En revanche, votre estimation du nombre de manifestants (8.000) me paraît un peu élevée ; selon moi, ils n’étaient pas plus de 5.000. Il est vrai que le grand nombre de spectateurs et de badauds rendait difficile les évaluations.