01/04/2016 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Le quotidien Presse-Océan (30-31/03) vient d’enquêter sur la nouvelle politique culturelle à Nantes après « l’ère Blaise-Ayrault ». Nous vivons en fait une transition en creux car si l’actuel ministre des Affaires étrangères avait placé « la culture au centre de sa stratégie nantaise », Johanna Rolland semble plus hésitante et même pour ses détracteurs (de gauche) plutôt timorée.
Une note d’orientation interne évoque en douze pages des objectifs qui restent dans le flou. Les 60 millions d’euros destinés à la culture soit 14 % du budget municipal de fonctionnement devraient favoriser davantage de « co-construction avec les acteurs culturels ». Il faudrait aussi plus de « concertation, transversalité, implication pour les citoyens ». Pour passer à des propositions plus concrètes Nantes doit devenir « un lieu de fabrique et de production dédié aux arts vivants, avec une « augmentation très significative du parc d’ateliers d’artistes », autour de « collectifs artistiques, de pépinières culturelles ».
Mais malheureusement notre confrère n’a pu se saisir de la partie la plus intéressante de cette note. Un responsable culturel de la ville qui a tenu à garder l’anonymat nous a livré un addendum marqué « confidentiel ». Nous en donnons ici quelques extraits :
En préliminaire :
– « L’ouverture au monde » est désormais la marque la plus distinctive de Nantes. Si elle s’impose déjà dans les sciences et techniques fondamentales et appliquées, si d’ici cinq ans ou plus l’agglomération sera dotée d’un aéroport plaque tournante de tout le trafic de l’Ouest de la France, il lui manque l’implication mondiale dans le champ de la création artistique.
Un projet fort, emblématique
Il s’agit de créer une « Villa Médicis à la nantaise » avec cette originalité d’accueillir en résidence d’artiste des créateurs brimés dans leur pays, des dictatures fossilisées, obscurantistes et corrompues. A Nantes, avec gîte, couvert et financement de leurs besoins professionnels, ils se retrouveraient en toute liberté pour manifester leur créativité.
Une liste de pays d’origine
Il s’agit bien entendu d’une liste très provisoire, à étoffer ou à réduire. Mais on y compterait déjà la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, le Venezuela, l’Egypte, la Lybie, l’Algérie, le Honduras, l’Ulster, la Hongrie, l’Angola, le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Yémen…
Le lieu d’Accueil.
La commission s’est accordée sur l’ancien musée Dobrée, parfaitement adapté à devenir la « VILLA NANTES-CITE DU MONDE ».
Reste évidemment à négocier le transfert des collections dudit musée, par exemple dans les bâtiments préservés de l’ancienne caserne Mellinet. Seul obstacle, la négociation forcément très difficile entre l’Etat et les deux collectivités territoriales pour mener à terme un projet aussi original.
Joan Giraud
Crédit photo : dalbera [cc] via Flickr
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2 réponses à “Nantes. Une Villa Médicis dans le musée Dobrée ?”
Si ça n’est pas un poisson d’avril, c’est du délire ! Un comité Théodule municipal déciderait de réaffecter le musée Dobrée qui n’appartient pas à la ville de Nantes mais au département de Loire-Atlantique ?
Et puis, dire que Jean-Marc Ayrault avait placé « la culture au centre de sa stratégie nantaise », laissez-moi rire ! Ce que le M. Jourdain nantais appelait « culture » était surtout de l’événementiel, des manifestations conçues non par des artistes mais par des communicants. La culture est une chose trop importante pour être laissée à des gens cultivés !
Oh le beau poisson !