30/03/2016 – 06h00 Rennes (Breizh-info.com) –Les manifestations contre la loi Travail faiblissent en nombre partout en France – tout en se radicalisant . A une large majorité, étudiants et lycéens ne font pas partie de ces mouvements, très médiatisés – et qui permettent à la gauche de monopoliser dans l’actualité les attaques … uniquement sur sa gauche. Une stratégie habile, déjà employée à l’époque de Julien Dray « le Baron Noir », visant à faire oublier ou à bloquer la droite ainsi que la dissidence.
Opposé au blocage – souvent victime d’agression à Rennes 2 – le syndicat étudiant UNI – un syndicat de droite – se fait une place dans le paysage politique estudiantin rennais ; opposés à la loi Travail, ses militants refusent les blocages et la « prise en otage du débat » par l’extrême-gauche et les casseurs. Entretien avec Michel Nézard, responsable de l’UNI Bretagne, et Brieuc Quil, son responsable adjoint.
Breizh-info.com : L’UNI a participé aux dernières élections universitaires à Rennes 1. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste ses élections, le rôle des élus, et sur quel programme avez vous été élus, et face à qui ?
UNI Bretagne : L’UNI (Union nationale inter-universitaire) a en effet marqué les élections étudiantes de mars à Rennes 1. Avec 1 élu au CA (Conseil d’administration) et 3 élus à la CFVU (commission de la formation et de la vie universitaire) l’UNI devient la 2e mouvement étudiant et la 1e force politique sur le campus devançant largement l’UNEF (syndicat classé à gauche). Je rappelle que nous ne sommes de retour sur Rennes 1 que depuis janvier : c’est un retour en puissance et nous remercions ceux qui soutiennent nos projets pour l’université et pour les étudiants.
Le CA est l’organe de délibération par excellence de l’université : on y vote principalement le budget et la politique de l’université. La CFVU propose les orientations pédagogiques et veille à la qualité de la vie universitaire ; on y vote notamment les règles relatives aux examens et aux évaluations, les mesures d’accueil des personnes handicapées, les aides financières aux associations culturelles… Autant dire que les enjeux sont considérables.
Nos ambitions pour l’université de Rennes 1 sont simples, concrètes, accessibles mais ont un impact très fort sur la vie des étudiants : élargissement des heures d’ouverture des BU (bibliothèques universitaires) pour un accès à l’information illimité notamment en périodes d’examens ; promotion des stages pour les étudiants ; création de plus nombreuses licences en alternance, sésame pour l’insertion professionnelle ; généralisation du parcours excellence pour promouvoir le travail et le mérite et contre le nivellement de l’enseignement vers le bas ; création dans chaque établissement d’un tutorat en langue française (orthographe, grammaire…), une des plus grandes lacunes des étudiants…
Breizh-info.com : Actuellement, on assiste à une mobilisation – assez faible – de lycéens et d’étudiants contre la loi travail. Où vous situez vous par rapport à cela ? Que pensez vous de cette loi ?
UNI Bretagne : Nous estimons qu’à la suite du rendez-vous entre Valls, Macron et El Khomri, auquel seules des associations étudiantes de gauche ont été conviées (UNEF et FAGE), le projet de loi a été vidé de son sens. Par ailleurs, qui est cette ministre ? Une apparatchik de la politique ; une personne qui a toujours tiré ses revenus de la politique, qui ne connaît pas le monde du travail. Comment peut-elle prétendre mener cette réforme ?
Breizh-info.com : Vous avez dénoncé les blocages et les intimidations à Rennes. Comment cela se passe t-il au niveau de Rennes 1 ? de Rennes 2 ?
UNI Bretagne : Depuis 1968, nous sommes la seule association étudiante à avoir toujours défendu la liberté d’étudier et à avoir dénoncé les associations et syndicats prônant les manifestations et les blocages universitaires. Les universités de France sont les institutions du savoir et de la transmission : or on constate que des groupuscules anarchistes qui ne veulent pas travailler s’y introduisent et empêchent les bons étudiants de se construire. Casses de vitrines, pillages de petits commerces, tapage au sein d’amphithéâtres et de la BU : les débordements ont été constatés. Enfin nous condamnons avec colère l’attitude du président de l’université de Rennes 2 : au travers de multiples communiqués adressés à l’ensemble de ses étudiants et à l’occasion des manifestations, celui-ci s’est permis d’accorder une dispense d’assiduité aux cours créant notamment le report de tous les examens. En somme, il a offert le bâton et le pavé aux étudiants, il a transformé l’amphithéâtre en camp d’entraînement : il a déshonoré sa fonction.
Breizh-info.com : On a l’impression que depuis des années et des années, une minorité d’étudiants militants prend en otage une majorité d’étudiants qui veut étudier . Qu’en est-il ?
UNI Bretagne : L’UNEF a t-elle une attitude responsable ? En effet il faut rappeler que les jeunes mobilisés (étudiants et lycéens) sont une infime minorité : la préfecture a estimé à 3000 le nombre des manifestants le jeudi 24 mars alors que Rennes a plus de 60 000 étudiants et on ne compte pas les lycéens.
Les syndicats dont vous parlez (UNEF et SUD) sont en première ligne de ces petits rassemblements. Ils ont un comportement honteux en faisant du lavage de cerveaux au sein même des lycées ; ils n’ont prévu aucun service d’ordre lors de ces manifestations peu fréquentables, ils y emmènent des mineurs qui dégradent les lieux publics, pillent les magasins, affrontent les forces de l’ordre ; mais ils prétendent manifester pour exprimer leur désaccord vis à vis d’un projet de loi qui d’ailleurs n’existe plus : celui-ci est en débat parlementaire, il est en refonte totale. Oui, le comportement de ces syndicats est irresponsable.
Nézard Michel, Responsable UNI Bretagne – Brieuc Quil, Responsable-adjoint UNI Bretagne
Propos recueillis par Yann Vallerie
Crédit photo : DR
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3 réponses à “Rennes. L’UNI, syndicat étudiant de droite, contre la Loi Travail, contre les blocages”
Et contre la langue bretonne aussi : https://udbjeunes.com/2014/11/24/des-inscriptions-nazies-gravees-a-vannes-par-des-militants-de-luni/
Si le blocage des facs est condamnable, les étudiants et lycéens, futurs salariés, ont raison de se mobiliser contre cette loi qui est une attaque sans précédent et ouvre la porte à de nombreux reculs sociaux.
Il est dommage que Breizh Info ne laisse s’exprimer que cette tendance libérale alors qu’un juriste d’une organisation syndicale hostile comme FO ou la CGT pourrait apporter son éclairage en étant interviewé …
Ah sinon j’ai vu que des mouvements dits « d’extrême droite », mais condamnant les blocages, condamnent aussi cette loi libérale : GUD Lyon, Action Française Etudiante, etc…
Preuve que les nationalistes ne sont pas tous des idiots utiles du patronat et de la finance ;o)
Raison ou pas raison, je doute que l’ensemble des lycéens sache pourquoi il manifeste. Je doute aussi des motivations d’une partie des étudiants, quand ces derniers intègrent leurs slogans des références à Rémi Fraisse, à l’Etat d’Urgence ou aux violences policières. J’ai plutôt l’impression que la gauche et l’extrême gauche sont à l’agonie, incapables qu’elles sont de fournir des réponses aux vrais problèmes du temps. La gauche et l’extrême gauche se rendent bien compte qu’elles perdent les urnes et l’opinion, elles comprennent aussi qu’elles sont en train de perdre leur pré carré, c’est à dire la rue. Cette mobilisation dans la rue a des relents de dernier baroud d’honneur.