29/03/2016 – 07h00 Locarn (Breizh-info.com) – La nouvelle Rencontre programmée par l’Institut de Locarn se déroulera le Vendredi 22 Avril prochain. Elle sera consacrée aux bouleversements et fractures du nouveau monde, et sera animée par Jean-Pierre LE GOFF.
Né le 22 mars 1949 en Normandie, avec un grand père d’origine Bretonne, né à Guingamp. Jean-Pierre Le Goff a fait des études de philosophie et de sociologie à Caen, et fait partie de cette génération qui s’est engagée dans le mouvement contestataire de Mai 68.
Il a commencé sa carrière comme formateur d’adultes en reconversion dans la région Nord-Pas-de-Calais et de jeunes dans la banlieue nord de Paris. Intégré au CNAM de Paris (Conservatoire National des Arts et Métiers) en 1984, il a mené un travail d’enquêtes et d’études sur les évolutions du travail dans le secteur du bâtiment et de l’industrie, sur les évolutions du métier d’ingénieur et du management. Habilité à diriger des recherches en sociologie et qualifié au poste de professeur des universités, il est entré au CNRS en 2002. Ses thèmes principaux de recherche ont porté sur la modernisation et management ; les nouveaux mouvements sociaux ; l’évolution des idées et des moeurs dans les sociétés démocratiques.
Philosophe de formation et sociologue, il est l’auteur de nombreux articles et de livres qui explorent les évolutions de la société française qui l’entraînent dans une post-modernité problématique : Mai 68, l’héritage impossible ; la démocratie post-totalitaire ; la France morcelée ; la gauche à l’épreuve ; la fin du village, une histoire française.
Il préside le Club Politique Autrement qui explore les conditions d’un renouveau de la démocratie dans les sociétés développées.
Son dernier ouvrage Malaise dans la démocratie qui vient de paraître aux éditions Stock, analyse les bouleversements qui se sont produits des années 1960 à aujourd’hui et la « révolution culturelle » qui les a accompagnés. Ceux-ci mettent en jeu une conception problématique de la condition humaine qui s’est diffusée en douceur à travers tout un courant moderniste de l’éducation, du management, de l’animation festive et culturelle, tout autant que par les thérapies en tout genre, et les nouvelles formes de religiosité diffuse.
Les « Lumières » ne nous éclairent plus, elles servent – avec notre consentement orgueilleux et apathique – à nous aveugler. Les croyances acquises sur notre liberté, notre rationalité et notre autonomie, nous persuadent que nos choix sont volontairement guidés par elles.
Mais peu à peu, se développe la conscience qu’elles servent surtout de paravent pour des projets d’ingénierie sociétale et géopolitique qui sont au service d’une réduction du monde à la seule dimension marchande et de l’homme à son seul rôle de consommateur.
Le temps de la désaffection est venu dans nos vieux pays modernes. Les craquements que l’on y perçoit annoncent-ils le temps de la dissidence ou déjà celui de la dislocation ?
Déroulement, de 15h à 19h :
1er Thème : En dehors de la fascination ou du rejet, comment comprendre Mai 68 et quels ont été ses effets sur la société ?
– Quelles nouvelles conditions historiques ont rendu possible l’événement ?
– Quel est le contenu de cette « révolution culturelle » et de son « héritage impossible » ?
– De mai 68 à l’écologie politique : fin des Trente glorieuses et crise du progrès
2ème Thème : Chômage de masse et déshumanisation du travail
– Misère ancienne et moderne. Les effets de déstructuration anthropologique du chômage sur les individus et la société.
– Contrainte et illusions du management post-moderne.
3ème Thème : La fin d’un cycle historique et le retour de l’épreuve du réel
– Face au terrorisme et à l’islamisme radical : quelles réactions de la société ?
– Assistons-nous à la fin de l’hégémonie du « gauchisme culturel » et de l’angélisme ?
– Quels grands axes possibles pour une reconstruction lucide et humaniste ?
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