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Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) : « si on autorise l’Aïd en 2016, les éleveurs Bretons seront fatalement touchés. » [interview]

29/03/2016 – 07h00 Moncontour (Breizh-info.com) –Samedi 19 mars 2016 se tenait à Moncontour le congrès d’Adsav, parti du peuple Breton. Outre une délégation venue de Corse et une autre venue de Catalogne, Alain de Peretti, président de l’association Vigilance Halal, fut l’un des invités extérieurs de ce rassemblement. Il évoqua notamment la question des aspects sanitaires du halal, souvent méconnus.
Nous avons profiter de cette venue pour l’interviewer, à propos d’une affaire qui pourrait faire scandale, autour de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) : l’État n’aurait en effet pas pris toutes les mesures sanitaires nécessaires pour la prévenir et la contenir. Pire encore, une contamination et une crise grave à venir chez les éleveurs Bretons  pourrait arriver en cas de diffusion de la maladie.  Alain de Peretti nous l’explique ci-dessous.

Le scandale de la FCO (Fièvre Catarrhale Ovine)

Breizh-info.com :  pouvez-vous nous expliquer pourquoi  l »Aid El Kebir aurait-il du, selon vous, être interdit en France ?

Alain de Peretti : En 2015, dès juillet les services de l’État étaient au courant du risque très important de réapparition de la FCO en France (Fièvre Catarrhale Ovine, qui touche également les bovins) en relation avec cette « fête » ( voir le document).

En effet, l’élevage français étant incapable de fournir 300 000 agneaux mâles de 1 an, il faut les importer des zones contaminées du pourtour méditerranéen. Ce risque s’est concrétisé par des cas début septembre dans l’Allier et maintenant, faute de l’avoir interdit,les 2/3 du territoire français sont touchés.

Je rappelle que l’Aïd était le 24 septembre en 2015, et aux environs du 2 septembre en 2016. La procédure normale, établie depuis des dizaines d’année est d’interdire les rassemblements d’animaux et leurs deplacements pour eviter, logiquement, les epizooties de se propager…

Breizh-info.com : comment expliquez vous cette passivité des autorités face à ce problème sanitaire ?

Alain de Peretti : C’est un mélange d’incompétence, de dilution des centres de décision et surtout de lâcheté pour préserver la paix civile…. Ce ne serait pas la première fois que nous abandonnerions nos règles sanitaires, nos lois et nos méthodes rationnelles dès qu’il s’agit de faits relatifs à l’islam.

Breizh-info.com :  les éleveurs bretons sont ils menacés, à terme, par la fièvre catarrhale ? Expliquez nous le processus scientifique

Alain de Peretti : La Bretagne n’est pas encore touchée pour l’instant, mais si rien n’est fait et, surtout, si on autorise l’Aïd en 2016, les éleveurs bretons seront fatalement touchés. En effet le virus se propage par la piqure de la femelle de certains culicoïdes (variété obsoletus et pulicaris)

Ces insectes passent très bien l’hiver au chaud dans les ensilages ou les fumiers, et peuvent se déplacer en fonction de la météo sur de grandes distances. Cela concerne le virus déjà présent sur le territoire. Mais si on continue à importer des centaines de milliers d’ovins en Septembre ce sera la catastrophe.

Il existe cependant un vaccin mais ce dernier produit des anticorps impossibles à distinguer de ceux de la maladie, donc plus d’exportations ! ( il y a un tout nouveau vaccin qui n’a pas cet inconvénient,) Tout cela coûte très cher et on aurait pu l’éviter, l’élevage français n’avait absolument pas besoin de cette épreuve supplémentaire…

Breizh-info.com : Vigilance Halal multiplie les actions en justice ces derniers mois. Pouvez-vous revenir dessus ?

  • Pour la FCO, nous allons lancer une action en responsabilité de l’Etat, nous étudions avec nos avocats les meilleurs voies de recours (pénal, civil, administratif) ainsi qu’ un référé pour interdire l’abattage de l’Aîd. Nous aurions besoin que des éleveurs se joignent à nous pour cela, VH prends en charge les frais de justice. Je leur lance donc un appel  , la justice, même si c’est une voie difficile, est à explorer, et peut se reveler plus efficace que de deverser du fumier devant les préfectures, même si ça soulage!
  • Des plaintes sont déposées au pénal pour l’abattoir temporaire de St Etienne établi en pleine ville en contradiction avec toutes les règles sanitaires ainsi qu’un recours au tribunal administratif contre la municipalité.
  • Plainte au pénal contre l’abattoir d’Alès, qui fait plus de 70% d’abattage halal.
  • Recours au Tribunal Administratif pour 5 abattoirs pratiquant le halal et refusant de nous communiquer le registre des commandes spécifiques halal.
  • plainte contre une journaliste de Libération qui conteste ma qualité de vétérinaire..

Breizh-info.com : N’est-ce pas un acharnement contre la communauté musulmane de France voir de l’islamophobie ?

Alain de Peretti : Les musulmans ne sont visés que dans la mesure où ils refusent d’évoluer dans leur pratiques et l’accusation d’islamophobie, utilisée ad nauseam n’a, à l’évidence, plus aucune pertinence.

Tarik Ramadan lui même dit que la pensée musulmane est « sclérosée » sur le sujet du halal, nous ne disons pas autre chose! Le halal bénéficie de la collusion du mercantilisme affairiste et de l’obscurantisme religieux, c’est evident, et des enquêtes réalisées aux USA et Canada ont démontré l’importance des flux financiers générés dont une bonne proportion alimente les reseaux jihadistes, par l’intermediaire de sociétés de charité islamiques.

Breizh-info.com :  Interdire l’abattage halal signifierait, pour l’industrie en Bretagne notamment, la fin d’un marché lucratif vers les pays musulmans (de Tilly à Doux, les sociétés qui gagnent leur vie sur le halal sont nombreuses). N’est-ce pas une menace grave pour l’emploi ?

Alain de Peretti : C’est bien le contraire! L’industrie se tire une balle dans le pied car les conséquences sur l’image de marque sont désatreuses avec une montée du vegetarisme et de l’idéologie « vegan ».

Je cite au contraire le cas de la Nouvelle-Zélande qui a arrêté d’abattre halal et casher et continue d’exporter ses moutons vers l’Arabie Saoudite, le Quatar etc qui ont décrété que c’était encore halal, parce que les moutons sont de qualité ( élevage extensif…) et à un prix compétitif : il y a une grande tartuferie de la part des tenants du halal surtout quand l’argent est en jeu !

De plus il serait intéressant de voir combien coûte à ces sociétés la certification halal, qui passe souvent par des dons aux associations culturelles des mosquées permettant d’eviter des charges fiscales et sociales. Ce marché n’est pas un ‘Eldorado, c’est un miroir aux alouettes!

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photo : breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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2 réponses à “Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) : « si on autorise l’Aïd en 2016, les éleveurs Bretons seront fatalement touchés. » [interview]”

  1. jaouen dit :

    La France n’est pas la NZ, ses moutons sont beaucoup moins réputés et on n’y peut pas grand chose, du moins pas à court terme.
    Arrêter l’abattage halal, tant dans l’ovin que la dinde ou le boeuf, c’est foutre en l’air plus de 10.000 emplois dans la seule Bretagne. Plus une quarantaine d’usines de transformations et d’abattoirs. C’est suicidaire.
    Sachant qu’en plus, on ne pourra pas réorienter la production, car elle est clairement excédentaire sur les marchés français et européens, que le marché russe est fermé (sanctions bilatérales), et que la Chine ralentit, comme le Brésil et l’Inde.

    Bref, à court terme, ça veut dire encore une catastrophe économique pour un secteur qui n’en a clairement pas besoin. + la casse sociale, les tensions, l’économie locale désorganisée (les emplois induits sauteront aussi etc.)…

    Et on a quoi en face, comme profits?

    – Vigilance Halal est contente… mais ce ne sont pas eux qui paieront la casse (plans sociaux, aides aux fermiers pour se réorienter, soutien aux territoires touchés par les fermetures d’usine, dépenses supplémentaires pour les gens qui se réembaucheront plus loin pour pouvoir bosser, etc.)
    – à moyen voire long terme PEUT-ETRE que QUELQUES éleveurs bio arriveront à vendre QUELQUES moutons dans les Pays du Golfe. Et encore pas sûr, puisque 1/ le créneau haut de gamme est déjà pris par le mouton NZ et 2/ tout le secteur des pays du Golfe ralentit à cause de la baisse du pétrole et d’une montée de l’instabilité politique (c’est surtout valable pour l’Arabie Saoudite, totalement embourbée dans la guerre du Yémen, et qui a avec le Bahreïn et ses 15% de chiites une poudrière prête à sauter à domicile).

  2. jaouen dit :

    Ah oui, j’oubliais : les capacités de production concernées (halal) sont presque toutes situées dans le Centre-Bretagne. Or, ce secteur a déjà été frappé de plein fouet par la déconfiture de Doux et de Gad (avec à peine 5% des licenciés qui ont retrouvé un emploi durable 1 an après), connaît une profonde désertification rurale, médicale et économique.
    Il ne leur manquait vraiment que la fermeture d’une quarantaine d’usines en rab…

    On ajoutera, afin que le tableau soit complet, que :

    – au rythme où se propage la maladie, la Bretagne sera dans la zone réglementée d’ici deux mois tout au plus
    – toujours à ce rythme, elle aura des cas bien avant l’Aïd el Kebir
    – la consommation de viande des moutons atteints ne pose aucun danger pour l’homme; le seul problème, ce sont les exportations, puisque les pays autour de nous ne veulent pas que la maladie se propage à leurs cheptels, ce qui peut se comprendre.
    – ce n’est pas le premier épisode majeur en France ces dernières années (voir sur le site de l’ANSES).

    Le cas d’ESB dans les Ardennes est en revanche un vrai problème. En faisant tout un bazar autour de la FCO, on arrange ceux qui veulent planquer la vache folle ardennaise sous le tapis (et les autres trucs arrivés grâce à l’incompétence de l’Etat ces dernières années, la prolifération du loup par exemple puisqu’on parle du secteur ovin).

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