24/03/2016 – 07h15 Callac (Breizh-info.com) – « Je n’ai jamais parlé de racisme ». Ces propos du vicaire général, Gérard Nicole, confiés à l’Echo de l’Armor et de l’Argoat (hebdomadaire) closent la mauvaise information lancée par Le Télégramme et reprise par la presse quotidienne subventionnée à propos d’un racisme supposé dont aurait été victime le prêtre de Callac, Olivier Mikerson. Un racisme qui aurait amené Olivier Mikerson à quitter la paroisse, pour une autre dans les Côtes d’Armor. Un racisme supposé que d’emblée, comme nous l’avions montré lors de notre reportage, la population locale contestait. Un racisme – condamnable pénalement – qu’aucune plainte n’était venue couronner. La réalité, c’est que le prêtre Mikerson – qui n’a pas souhaité parler à la presse – ne s’entendait pas avec ses paroissiens, et n’arrivait pas à s’adapter à eux, ce qui est la première des choses à faire lorsque l’on s’installe quelque part.
Retour sur une nouvelle affaire de désinformation propagée en Bretagne :
Le 15 mars 2016, Le Télégramme – titrait : « Callac. En butte au racisme, le prêtre haïtien déplacé » . « Répondant à une crise des vocations, l’Église est souvent amenée à faire appel à de jeunes prêtres venus d’ailleurs. Mais il arrive que ceux-ci soient confrontés au racisme de quelques-uns, au point de devoir changer de paroisse.» indiquait le quotidien subventionné, jetant l’opprobre sur la communauté catholique de Callac, en Centre-Bretagne. Des propos réitérés dans son édition du 23 mars : « Mikerson Olivier, le prêtre haïtien parti mi-mars de la paroisse après avoir été la cible d’actes racistes,»
L’emballement médiatique se poursuivait avec Ouest-France, qui livre depuis des mois avec Le Télégramme une course effrénée pour convaincre les lecteurs des bienfaits et de la nécessité d’accepter, entre autres, l’immigration. « Centre-Bretagne. Le prêtre haïtien part avec le sentiment d’être rejeté » titrait alors Ouest-France. « Mikerson Olivier, prêtre à Callac (Côtes-d’Armor) en Centre-Bretagne, s’en va avec le sentiment que ses origines haïtiennes n’étaient pas acceptées par des paroissiens.» expliquait alors le journal, sans là encore avoir pu joindre directement le prêtre.
« Se plaignant de racisme, un prêtre haïtien a dû changer de paroisse …» reprenait La Croix, sans avoir pris la peine de vérifier directement l’information à la source, tandis que 20 Minutes livrait la même version : « Bretagne: Victime de racisme, un prêtre haïtien change de paroisse ». L’Express fit de même.
Breizh-info.com a été le seul média – avec l’Echo de l’Armor et de l’Argoat qui livre cette nouvelle information ce mercredi 23 mars – à immédiatement mettre en garde contre les accusations intempestives de « racisme ».
Dans son édition du mercredi 23 mars, Laurent Le Fur, qui a pris la peine de se déplacer lui aussi sur le terrain et d’interroger les locaux, explique qu’il est « difficile de dire ce qui s’est exactement passé au cours des derniers mois à Callac et surtout ce qui a conduit au départ du nouveau prêtre, Mikerson Olivier. ». Le vicaire général, Gérard Nicole, qui explique n’avoir jamais parlé de racisme, dit : « Mikerson Olivier a ressenti que ses origines haïtiennes, certaines de ses initiatives pastorales (…) n’étaient pas accueillies comme des chances pour vivre ensemble et servir la mission de l’église. Il en a beaucoup souffert? ». Pas de racisme donc, mais un « ressenti » personnel sur ses origines, et des difficultés importantes d’intégration dans un village où les gens savent pourtant être particulièrement accueillants.
Un ressenti personnel, et un tag à caractère raciste, au mois d’octobre, dans la commune (et non pas sur le presbytère comme l’ont rapporté les journaux subventionnés). Un tag qui a été effacé dès les premières heures du jour par la municipalité, afin justement de « ménager la sensibilité du prêtre » comme l’a affirmé Lise Bouillot, la maire. Elle précise par ailleurs à L’Écho que « jamais M. Mikerson Olivier n’a alerté le maire sur ce racisme dont il souffrait » tout en rappelant condamner le racisme « sous toutes ses formes ».
L’opposition de gauche, délogée à la tête de la municipalité de Callac en 2014, a souhaité s’engouffrer dans la brèche de la lutte contre le racisme – seul combat qui maintienne aujourd’hui (et pour combien de temps encore ?) la gauche en vie . La minorité municipale a ainsi exigé de la maire « une condamnation des plus fermes des propos racistes exprimés (…) » sans préciser de quels propos il s’agit, puisque par définition, il n y en a pas eu.
La petite commune de Callac, et ses paroissiens, n’aspirent aujourd’hui qu’à retrouver le calme, loin des envolées médiatiques de journalistes transformés en véritables militants idéologiques de la lutte contre le racisme.
Ce mercredi 23 mars – comme pour désavouer les colporteurs de rumeurs – le diocèse vient de nommer, en lieu et place du prêtre haïtien Olivier Mikerson, un curé ….congolais, Georges Mutshipayi, qui officie déjà par ailleurs à Rostrenen, Gouarec, Maël-Carhaix. Ce dernier, un voisin, n’a pas eu besoin de faire le buzz en inventant une affaire de racisme pour être nommé.
La succession d’un prêtre Congolais après un prêtre Haïtien dans une paroisse de Centre-Bretagne montre toutefois que l’Eglise rencontre une crise des vocations profonde et attire de moins en moins dans la région.
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Une réponse à “Désinformation et scandale médiatique à Callac. Le vicaire général : « Je n’ai jamais parlé de racisme »”
Si on ramenait l’ensemble des prêtres bretons (même les seuls modernistes / diocésains) qui officient actuellement hors de Bretagne à leur pays, il y aurait non seulement assez de prêtres pour desservir les actuels groupements paroissiaux (ou pôles missionnaires), mais on pourrait rétablir les anciennes paroisses, à raison d’un prêtre par église.
A part cela, les vocations baissent. En Bretagne comme ailleurs. Mais encore aujourd’hui, tous courants confondus (modernistes et tradis), la Bretagne compte parmi les derniers terroirs à vocations de France, avec l’ouest parisien (75, 78, 92), l’Alsace-Lorraine et la Provence.