20/03/2016 – 08h00 Nantes (Breizh-info.com) – Lorsqu’un automobiliste dépasse la limitation de vitesse de 10 km/h, l’amende est immédiate. Lorsqu’un clandestin se maintient sur le territoire français pendant des mois, bien qu’il ait été débouté de tous ses recours depuis des mois, il bénéficie de la mansuétude des autorités policières, religieuses ou encore judiciaires. C’est ainsi que plusieurs dizaines de clandestins squattent un ancien presbytère à Doulon (Nantes-est). Mais cette situation – intenable du point de vue du droit et pour les riverains – devrait enfin cesser dans les semaines à venir.
L’extrême-gauche annonce en effet qu’une expulsion du squat installé dans ce bâtiment vétuste est (enfin !) envisagée dans les semaines à venir, probablement à la fin de la trêve hivernale, le 31 mars. Selon le collectif – proche de l’extrême-gauche libertaire et anticléricale – qui gère le squat, le Secours Catholique aurait arrêté de fournir de l’aide alimentaire aux habitants du squat le 16 mars. Une mobilisation est prévue le 23 mars, à 11h. Ce sera une marche de la Préfecture à la Cathédrale par la mairie de Nantes, organisée par l’extrême-gauche avec les migrants encore installés dans le bâtiment. Elle coïncide avec une réunion du collectif MIE – Mineurs isolés étrangers – sur Nantes dans les locaux du Gasprom rue fouré afin de « relancer la mobilisation » autour des clandestins, que l’extrême-gauche appelle pudiquement « exilés ».
Afin de trouver une justification socialement acceptable pour ses actes qui défient ouvertement la loi – même si depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, le délit de complicité dans le maintien de clandestins sur le territoire a été largement détricoté par la loi et une jurisprudence plus que permissive – l’extrême-gauche affirme en effet qu’elle héberge des « mineurs isolés étrangers» (MIE) injustement mis de côté par les services du département. Alors que ceux-ci sont débordés – le nombre de MIE a triplé en quatre ans et que parmi ces mineurs, certains sont plus âgés que ce qu’ils déclarent, afin de bénéficier d’un statut plus permissif, la loi interdisant leur expulsion. Une escroquerie à la charité publique que les tests osseux pratiqués systématiquement permettent d’écarter.
Par ailleurs, le squat situé dans l’ancien presbytère de Doulon a été ouvert à l’été 2014 et n’a pu perdurer qu’avec la complicité du diocèse. Visiblement, celui-ci ne voit pas qu’il y a un grand nombre de sans-abris tout à fait français dans le département, et une importante population sous le seuil de pauvreté ou au bord de celui-ci. Peut-être il y a-t-il aussi de bons pauvres – ceux qui viennent d’ailleurs – et de mauvais – ceux qui sont d’ici ?
A ce jour, hors le squat du presbytère de Doulon, il en existe trois autres, ouverts sous le patronage de l’extrême-gauche. L’un d’eux est à Chantenay, à l’angle des rues Fontaine des Baronnies et Cholet au-dessus du boulevard de Cardiff, l’autre est dans une petite maison sise 16 rue des Dervallières entre le très sensible quartier des Dervallières et le très bourgeois quartier Monselet. Le dernier se trouve sur le territoire de la commune de Rezé.
Alors que le squat du presbytère de Doulon a vu jusqu’à 120 personnes s’entasser dans des conditions d’hygiène très approximatives – sachant que le bâtiment ne répond depuis très longtemps à aucune norme, ce qui explique qu’il ait été délaissé par l’Eglise – une partie des squatteurs migrants a été relogée. Ce sont ainsi plusieurs dizaines de migrants qui ont été réinstallés ailleurs dans Nantes, soit qu’ils soient en instance de régularisation, soit qu’ils aient déposé une demande. Avec la complicité de l’Eglise et de la mairie de Nantes, ils sont donc partis pour rester sur le territoire français, même s’ils sont entrés clandestinement. Les autres – une cinquantaine de personnes – sont déboutés de toutes leurs demandes et n’ont logiquement rien à faire sur le territoire. Sauf pour l’extrême-gauche anarchiste et libertaire.
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