Mise à jour 21 mars 2016 : Le syndicat Force Ouvrière souhaite apporter une précision au sujet de la situation de crise aux urgences de Saint-Nazaire. « En aucun cas force ouvrière n’a dit que les patients décédés le week end du 12 et 13 mars aux urgences de saint nazaire auraient pu être sauvés si la situation avait été moins tendue« , nous transmet le syndicat, qui avoue avoir fait preuve de « maladresse » dans son communiqué du 18 mars.
19/03/2016 – 08H00 Saint-Nazaire (Breizh-info.com) – Après deux week-ends successifs où les urgences de l’hôpital de Saint-Nazaire étaient largement surchargées, syndicats et direction se sont rencontrés le 17 mars dans le cadre d’un CHSCT extraordinaire. La direction a annoncé des renforts, qui cependant ne seront que provisoires, pour une semaine. Aucune solution pérenne n’a été trouvée : et pour cause, elle passe par l’accroissement des effectifs. Impossible pour un hôpital endetté, plombé par un partenariat public-privé (PPP) ruineux et engagé depuis trois ans dans le cercle vicieux des suppressions de postes en continu.
Le résultat de la gestion comptable de l’hôpital est d’abord macabre : « deux décès de patients par manque de moyens humains », indique FO dans son communiqué. Des patients qui auraient pu être sauvés si les services de l’hôpital n’étaient pas en sous-effectif constant. A cela s’ajoute la surcharge de nombreux services, les brancardiers en sous-effectif qui ont fait 288 brancardages au lieu des 150 qu’ils sont censés faire au vu de leurs effectifs, etc.
Un aveu confondant
La direction a fait cet aveu confondant : « les urgences ont été sous-dimensionnées dès le projet de construction de l’hôpital ». Un raté supplémentaire à mettre au crédit du PPP… et de la direction, qui, contrairement à l’hôpital sud-francilien lui aussi plombé par un partenariat-public-privé ruineux, n’en est pas sortie pour dégager des économies importantes et sauver l’avenir de la structure. Le nombre de ratés dans les partenariats public-privé de structures sanitaires a conduit le gouvernement à interdire à celles-ci de conclure directement un PPP ; il faudra désormais une expertise obligatoire du ministère de la Santé.
Après le déclenchement du dispositif « hôpital en tension » auprès de l’ARS par la direction de l’hôpital, celle-ci a obtenue de l’agence régionale des moyens financiers pour recruter et rémunérer des renforts : à savoir un aide-soignant de jour aux urgences, un infirmier de nuit aux urgences, un administratif supplémentaire, toujours aux urgences, à partir du 18 mars, deux brancardiers, un le jour de 10 à 18h et l’autre de nuit aux urgences, ainsi qu’une infirmière diplômée d’Etat et un aide soignant du matin, d’après-midi et de nuit (soit deux postes) « pour permettre l’ouverture de l’unité hivernale ». Cependant ces renforts ne sont accordés que jusqu’au week-end de Pâques (26/27 mars) et ne sont donc pas une solution pérenne.
Un emplâtre sur une jambe de bois
Pour le syndicat FO, ils sont surtout un emplâtre sur une jambe de bois. Les situations de crise se succédant à l’hôpital sans qu’aucune solution ne soit trouvée, le syndicat dénonce « toujours le même bordel et aucune anticipation ». Et ce ne sont pas les propos du directeur, Francis Saint-Hubert, qui vont rassurer soignants et patients. Il a d’abord évoqué la possibilité de déclencher le plan blanc – et s’est attiré un rappel acide de FO puisque le plan blanc est réservé aux situations de catastrophes, et non aux situations résultant d’une gestion catastrophique des effectifs. Ensuite, il a promis de réorganiser les urgences, soit en ouvrant une antenne en ville, soit en regroupant toutes les urgences (générales, gynécologiques, pédiatriques, gériatriques etc.), soit carrément en construisant de nouveaux locaux adaptés… ce qui ne manquera pas, on s’en doute, de plomber un peu plus la situation financière de l’hôpital. Et justifier de nouvelles suppressions de postes. En attendant une nouvelle situation de crise aux urgences nazairiennes.
Crédit photo :Dominique MACEL / Ville de Saint-Nazaire/Flickr (cc)
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3 réponses à “Hôpital de Saint-Nazaire : des renforts provisoires jusqu’à Pâques, pas de solution pérenne”
Dès l’ouverture c’était n’importe quoi cet hôpital/clinique mutualiste.
Une plaque de la façade à droite en regardant l’entrée qui tombe quelques jours après l’inauguration.
Des parkings visiteurs ridiculement sous-dimensionnés obligeant à créer en catastrophe quelques nouvelles places en sacrifiant la circulation à double sens.
Le plus « drôle » : pas ou peu de signalétique, alors que les couloirs sont longs comme un jour sans pain. Du coup le personnel s’est retrouvé à coller des stickers au sol ou sur les murs pour indiquer les urgences, les services etc. Au moins une gynéco s’est barrée après quelques mois, fatiguée qu’on lui impose uen secrétaire non choisie par elle et en plus elle était dans un placard introuvable (signalétique absente ou illisible).
La régulation du bloc opératoire qui déménage après quelques semaines pour un bureau plus petit certes mais au moins situé près des brancardiers (et accessoirement à l’entrée du bloc) et pas à l’autre bout du bâtiment.
A noter aussi, mais moins vérifiable, les chirurgiens forcés de passer par le labo de l’hôpital (plus lent et moins équipé d’après les rumeurs) plutôt que par les labos privés plus efficaces et rapides…
Gestion par l’état , pour l’état…..
Pour avoir gouté aux « urgences » le 6 mars, je confirme que cet hôpital est une catastrophe, un personnel débordé et en sous effectif, pas suffisamment de couvertures, des sacs poubelles en guise de cuvettes ou de haricots pour V…., parqué comme des animaux dans un couloir, ensuite au bout de 4 h d’attente pour voir un médecin, j’ai été placé face au bureau des infirmières avec des paravents….. « quel intimité »!!!
Je dis « bravo » au personnel, bien sur, pas toujours courtois et empathique mais je peux comprendre qu’ils en ont raz le bol de ces conditions de travail. J’ai à la suite de cette hospitalisation écris au directeur de la cité sanitaire avec copie aux urgences, j’espère que ma petite contribution fera avancer les choses…
Si chaque patient pouvez ce manifester, ou bien créer un site pour regrouper toutes les plaintes, les accidents….
ON DOIT REAGIR