16/03/2016 – 05h00 Nantes (Breizh-info.com) – Le Premier ministre, Manuel Valls, parle trop vite et trop fort. Si bien que le fougueux Catalan s’embarque dans des discours qui le conduisent dans des impasses. Le dossier de Notre-Dame-des-Landes en apporte fréquemment la preuve. Que ce soit au Parlement ou dans les médias, les exemples abondent de sa gonflette prétentieuse : « vous allez voir ce que vous allez voir ». Et puis on ne voit rien venir .
Un exemple récent confirme cette tendance à l’emballement imprudent : « ce projet est soutenu par l’ensemble des collectivités concernées. Du point de vue du droit, du rôle des collectivités, il peut être lancé. Et il doit l’être en octobre, pas au delà, parce que la déclaration d’utilité publique tombera »
Toujours très sûr de lui, il ajoute : « si on empêche la consultation, il n y aura pas d’alternative et les travaux démarreront à l’automne » (entretien accordé à Ouest France le 18 février 2016). Aujourd’hui, l’on sait qu’une consultation devrait avoir lieu, en Loire-Atlantique uniquement, pour le mois de juin 2016.
Donc rendez-vous en octobre pour le démarrage des travaux. Mais il parait que « les travaux ne peuvent pas commencer à l’automne ». L’Europe y mettrait le holà. Pour une raison simple : un contentieux entre l’Union européenne et la France sur le respect des normes environnementales est loin d’être réglé. Ségolène Royal a d’ailleurs glissé cette petite perfidie : « pas de travaux tant que les contentieux ne sont pas terminés. Il y a aussi un contentieux européen … » (France Inter, 3 mars 2016). Cette baston, qui a débuté il y a deux ans, a donné lieu à une intense correspondance entre Bruxelles et Paris » . (Le Canard Enchaîné, 9 mars 2016)
Et Le Canard enchaîné d’énumérer les différents courriers expédiés par le commissaire européen à l’Environnement au gouvernement français. A chaque fois y sont mentionnés les différentes entorses aux directives communautaires sur l’environnement. Par exemple, la technique dite du « saucissonnage », la commission européenne y voit là une infraction.
Dans un ultime courrier, le 25 novembre 2015, la Commission invite la France à « porter une attention particulière à la consultation du public et de l’autorité environnementale, et à la prise en compte des commentaires qui seront formulés », à l’occasion de la révision du schéma de cohérence territoriale (SCVOT) de l’agglomération nantaise censé intégrer le dossier de Notre-Dame-des-Landes.
La procédure d’infraction est donc toujours en cours, comme le confirme un ponte de la Commission au « Canard », et Bruxelles pourrait encore tout bloquer. Moralité : dans le meilleur des scénarios, les travaux seraient autorisés à démarrer au début de 2017. En pleine campagne présidentielle.
Manuel Valls parle trop vite et trop fort …
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Une réponse à “Les travaux de Notre-Dame-des-Landes ne pourront pas commencer avant 2017”
Encore un fait sur l’amateurisme complet des promoteurs de ce projet.
Depuis 40 ans, ils ont démontré qu’ils n’ont pas les épaules. Le point d’orgue étant le passage éclair d’Ayrault à Matignon (qui depuis à démontrer son absence complète de dignité en intégrant le gouvernement d’un Valls qui l’a fait activement tomber). Mais il y en a encore pour croire en eux. Ça serait presque fascinant si ça n’affaiblissait pas la démocratie, valeur occidentale ultime, dont l’objectif est d’évoluer pour s’améliorer et non l’inverse (ce qui se passe malheureusement). C’est fascisant.
« Quand le bâtiment va, tout va ». Mantra dépassé (la dernière crise n’est pas que financière, sa source est le BTP, suffit de voir les aéroports ou lotissements fantômes en Espagne, en Irlande). Mais il faudrait encore croire que ça fonctionne ? Simple course en avant, vers le mur ! Aucune remise en question, aucune volonté d’évoluer, de changer. Des partisans qui vivent sur des modèles dépassés, qui disent non à l’avenir. Ça ne serait pas grave s’ils n’empêchaient pas les forces vives qui se retroussent les manches, non pas en se soumettant à un modèle mais en cherchant à en créer un. Des conservateurs. Les pires. Ceux d’un modèle qui démontre tous les jours que s’il a fonctionné quelque temps, rouille depuis 40 ans.