09/03/2016 – 06h30 Nantes (Breizh-info.com) – Situé dans la rue du même nom, sur le rebord du plateau Saint-Félix au nord du centre-ville nantais, le manoir du Mont Goguet. S’il s’agit aujourd’hui d’une grosse bâtisse du XIXe, elle perpétue le nom du clos de vignes de Montgaguier, cité en 1342.
Un panneau de chantier était apparu depuis quelques temps sur le portail du manoir ; il annonçait la division du terrain, et inquiétait le voisinage de ce quartier plutôt résidentiel et religieux – deux églises catholiques (Saint-Félix qui dépend du diocèse et Saint-Louis de la FSSPX) se trouvent à moins de 200 mètres – mais qui a déjà été marqué par la densification urbaine sur ses marges, notamment au bord de l’Erdre et près du pont de La Motte Rouge. Le projet prévoit en fait la construction d’une maison sur une partie du terrain, et la restauration du manoir. Comme nous le confirment les ouvriers travaillant sur le site, le manoir sera entièrement restauré. Seuls les communs, situés en contre-bas dans un espace assez restreint, seront détruits afin d’y aménager un accès pour véhicules.
A Nantes, comme dans d’autre villes, nombre de manoirs et d’élements du patrimoine ont été sacrifiés à l’urbanisation. Parmi les plus connus, on peut citer le château de Rezé, remplacé par une cité HLM dans les années 1960, ou encore le château des Dervallières, remplacé par le quartier sensible éponyme, et dont il ne reste que quelques ruines et l’imposant pigeonnier. Cependant, ce n’est pas une fatalité, comme le prouve la restauration récente de deux manoirs.
L’un d’eux se trouve au début de la rue Jules Polo, dans le quartier de Saint-Similien. Un immeuble moderne a été construit en arrière de la parcelle. Cependant, le choix d’un revêtement façon miroir sur sa façade qui fait face au manoir est intéressant, car il reflète l’arrière de la bâtisse pourvu d’un discret avant-corps. Ce manoir a été restauré avec un grand souci des détails – balcons en fer forgé, huisseries, et même la Vierge qui se trouve en façade. L’on regrettera seulement le choix des couleurs, peu habituelles pour la capitale bretonne : jaune clair pour la façade, avec du blanc pour les chaînages et les encadrements.
L’autre est le peu connu manoir de la Noë (ou de la Noue), classé parmi le petit patrimoine nantais et situé rue Abbé Pironneau, près de la nouvelle église Saint-Bernard. Il a été construit au début des années 1920 pour installer le directeur et une partie des bureaux de l’usine toute proche des Batignolles située à la Haluchère. Le bâtiment adopte un style éclectique qui est celui de nombre de manoirs du XIXe. Récemment restauré, il continue à abriter des bureaux.
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