08/03/2016 – 08h00 Scrignac (Breizh-info.com) – Le lundi de Pâques, 28 mars 2016, l’Unvaniezh Koad Keo organisera son traditionnel rassemblement en hommage à l’abbé Yann Vari Perrot, à Scrignac. Cette célébration sera également cette année l’occasion de commémorer le soulèvement irlandais de Pâques 1916.
« Une pensée particulière ira à nos frères Irlandais insurgés des Pâques sanglantes de 1916. En effet, cette année marque le 100e anniversaire d’une révolte armée décidée par le conseil suprême de l’Irish Republican Brotherhood (IRB) qui souhaitait régler une bonne fois pour toutes le problème de l’occupation de l’Ile d’émeraude par les Britanniques en les chassant d’Irlande.
L’insurrection lancée le 24 avril, principalement à Dublin dura 6 jours, les Irlandais devant faire façe à une armée britannique réactive, supérieure en nombre et bien mieux armée.
Le 29 avril Patrick Pearse décrétait la cessation des combats, la rédition sans condition était signée le même jour.
La répression fut musclée, Londres décidant de faire des exemples pour passer l’envie aux Irlandais de réitérer ce genre de tentatives libératrices. Le 15 mai, 15 hommes dont 7 membres du gouvernement de la République d’Irlande, proclamée par Patrick Pearse le 25 avril, sont abattus à la prison de Kilmainham Gaol.
Depuis cette date, les Irlandais commémorent l’insurrection de Pâques et la considèrent comme un véritable symbole leur ayant permis d’accéder ultérieurement à l’indépendance (partielle) de leur pays. » indique le communiqué de l’UKK.
Chaque année, le lundi de Pâques, l »Unvaniezh Koad Keo rend hommage à tous les Bretons qui se sont engagés dans le combat pour la défense de la Bretagne et notamment à l’abbé Yann-Vari Perrot, figure emblématique du mouvement national breton.
Défenseur pugnace de la foi chrétienne, de la langue bretonne, de l’histoire et de la culture de notre nation, il est devenu au fil des années le symbole du militant engagé pour la Bretagne.
Il est considéré comme un acteur de premier plan du Mouvement de revivalisme de la tradition bretonne né au début du 20e siècle, notamment via l’association culturelle catholique Bleun-Brug qu’il crée en 1905.
Les inscriptions pour le repas du midi peuvent se faire en téléchargeant le bulletin ici
Quelques dates à retenir :
1877, naissance à Kéramazé-Plouarzel (29) de parents agriculteurs,
1889-1904, formation ecclésiastique, ordonné prêtre en 1903 le jour de la Sainte-Anne, il est nommé vicaire à Saint-Vougay, il y fonde le patronage (Paotred Sant-Nouga),
1905, création de l’association Bleun-Brug (Fleur de Bruyère),
1911-1943, directeur de la revue mensuelle Feiz ha Breiz (Foi et Bretagne), entièrement publiée en langue bretonne,
1911, publication de son imposante Buez ar Zent (Vie des Saints),
1914, nommé vicaire à Saint-Thégonnec quelques mois avant le début de la Grande Guerre, il est mobilisé en août et se fait remarquer pour sa bravoure au poste de volontaire brancardier, il est décoré à plusieurs reprises. C’est à cette époque que l’abbé rédige son émouvant testament.
1920, nommé vicaire à Plouguernau il crée le patronage « Michel Le Nobletz » et produit de nombreuses représentations théâtrales. Observateur avisé, il remarque les dispositions artistiques de certains jeunes et les encourage,
1930, sa hiérarchie épiscopale qui désapprouve son engagement politique, le somme de se cantonner au domaine culturel et religieux et d’une certaine façon le sanctionne en le nommant recteur de Scrignac, terre communiste…
1937, il supervise la construction de la chapelle de Koad-Keo, elle est inscrite monument historique depuis 1997,
1941, il participe à la commission d’écrivains qui adopte l’orthographe unifiée du breton (peurunvan),
1943, le 12 décembre l’abbé Yann-Vari Perrot est assassiné par la résistance communiste en revenant de dire la messe à « Toull ar Groaz ». Ses prises de positions anti-bolcheviques et notamment sa dénonciation du massacre des élites polonaises de Katyn, ayant coûté la vie à 22000 hommes, assassinés d’une balle dans la nuque par la police politique de l’Union soviétique, le NKVD, auront décidé de la sentence prononcée à l’encontre de notre cher recteur, la mort.
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