06/03/2016 – 08h00 Le Croisic (Breizh-info.com) – Le développement de la vidéo-surveillance ne cesse de concerner de nouvelles communes en Bretagne. Une des dernières en date : le Croisic, qui va s’équiper de trois caméras surveillant la voie publique courant 2016. Un appel d’offres vient d’ailleurs d’être lancé à cette fin par la commune. Par ailleurs, l’ancienne criée qui sert de salle d’exposition sera équipée de caméras de vidéo-surveillance intérieures. Jusqu’alors, la commune n’avait qu’une webcam, installée depuis un an avec des objectifs strictement touristiques.
William Nocus, directeur de communication du Croisic, joint par Breizh-Info, a détaillé l’installation de la vidéo-surveillance dans sa commune. « Il y aura une première caméra à l’entrée du Croisic – et de la Presqu’île – à la demande de la gendarmerie nationale ». Une autre est prévue « à la zone artisanale, chemin du pré au Pas, à la demande de nos artisans. Sur cette zone, il y a essentiellement des artisans conchyliculteurs et spécialisés dans le carénage. Avoir une caméra permettra d’enquêter suite aux vols de moteurs, de matériels et même de coquillages – il arrive plusieurs fois par an que des gens viennent en voiture piller les parcs et remplissent leurs coffres d’huîtres et autres coquillages ».
Une dernière caméra est prévue « rue de l’Eglise, pour des raisons essentiellement liées aux assurances. Nous y avons une borne rétractable qui condamne l’accès au centre-ville, zone piétonnière, de mai à septembre. Le problème, c’est que la borne est régulièrement percutée – c’est arrivé une dizaine de fois – et que ceux qui l’ont fait disent parfois que c’est la borne qui a mal fonctionné, à vous de prouver qu’elle a bien fonctionné. Et c’est difficile ». Grâce à la caméra, « on pourra dire avec certitude qu’il n’y a pas eu de dysfonctionnement, et que ce sont eux qui l’ont percutée ou qui ont collé un autre véhicule qui lui avait le passe pour entrer dans la zone piétonnière ». Enfin 7 ou 8 caméras sont prévues à l’intérieur de l’ancienne criée, qui sert de salle d’exposition. « Là aussi, cela servira pour les assurances ». L’ensemble du dispositif – avec les caméras intérieures de l’ancienne Criée – coûtera 75.000 €, comme il est précisé dans le compte-rendu du conseil municipal du 18 décembre 2015.
Les images collectées par les trois caméras de vidéo-surveillance publique seront conservées 30 jours puis détruites. « Il n’y aura évidemment pas de personne à surveiller les écrans toute la journée », précise d’emblée William Nocus, qui affirme aussi que « ce dispositif ne sera pas étendu par la suite. Ici, au Croisic, ça respire plutôt la quiétude. Et puis la vidéo-surveillance ne remplacera jamais la présence humaine ». Les caméras serviront seulement pour les enquêtes, « pas pour détecter les délits en cours. Cela dit, quand on met des caméras, on est obligés de l’indiquer à l’entrée de la ville, on espère que cela aura un effet dissuasif ».
Contrairement à Besné, un village de moins de 3000 habitants situé au centre de la Loire-Atlantique sur les lisières de la Brière, le Croisic ne s’est pas converti à la vidéo-surveillance à cause de dégradations nombreuses sur les bâtiments municipaux. « Ici, la dernière fois que c’est arrivé, c’était il y a deux ans », confie William Nocus. « Il s’agissait de jeunes de 14 ans, qui avaient tagué une bite sur un bâtiment. On est un rebelle, quand on a 14 ans. Les jeunes ont été retrouvés et le maire leur a fait un rappel à la loi. C’est très rare ici ». Le Croisic ne va pas non plus armer ses policiers municipaux, comme l’a fait la Turballe bien qu’elle n’a rien d’une jungle urbaine tentaculaire où la mafia ferait sa loi. « Armer la police municipale ? On n’a que trois agents, et les élus ne le veulent pas du tout », affirme William Nocus.
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