01/03/2016 – 05h45 Rennes (Breizh-info.com) – Vers 17 heures vendredi 26 février, un individu a décidé de braquer un magasin de vêtements de grande marque dégriffés, dans le centre de Rennes, espérant se faire un peu d’argent facile. C’était sans compter sans le courage des clients de l’enseigne A l’Ombre des Marques, située 20 bd de la Liberté, au cœur de Rennes.
Alors que l’homme, plutôt physiquement imposant, a crié aux clients et aux vendeurs qu’il allait leur tirer dessus si on ne lui donnait pas la caisse, puis qui s’en est emparé, arrachant le tiroir-caisse, une dizaine de clients lui ont sauté dessus. Accompagnés du vigile, ils l’ont maîtrisé et l’ont livré à la police. La BAC (brigade anti-criminalité) qui l’a interpellé et l’a fouillé, n’a pas trouvé d’armes sur lui. L’individu a été placé en garde à vue, puis en détention provisoire et sera jugé en comparution immédiate ce lundi 29 février dans l’après-midi. Inconnu pour braquages jusqu’alors – et même pour d’autres infractions en Ille-et-Vilaine, il vient de Paris où il est déjà connu de la justice pour des faits de violences volontaires.
La police n’a pas manqué de féliciter les clients présents pour leur courage. Qui tranche vivement avec le laisser-aller toléré par le pouvoir quant à l’explosion de la délinquance en ville. Récemment, après une nouvelle agression d’un étudiant tard le soir place des Lices, la police conseillait même aux étudiants de ne plus sortir seuls. Qu’en est-il des jeunes femmes ? La maire de Rennes, Nathalie Appéré (PS), leur conseillera-t-elle de ne pas sortir seules et se tenir à une longueur de bras au moins de tout agresseur potentiel ?
Dans la rue, les Rennais approuvent le courage des clients du magasin braqué. « Oui, ils ont risqué leur vie, ils ne savaient pas qu’il était armé quand ils l’ont maîtrisé », estime Julie, 19 ans. « Ils ont fait ce qu’il fallait faire. La dégradation de la situation dans nos villes, l’explosion de la délinquance et des comportements anti-républicains – les prières de rue, les guet-apens contre les pompiers et les policiers dans les cités etc. – sont avant tout le prix à payer pour notre lâcheté collective », constate Pierre-Marie, 43 ans, ancien militaire. « Au pays, un type qui fait ça, tout le monde lui saute dessus, il ne sort pas vivant du magasin. Ou du moins il sera sérieusement tabassé avant d’être livré à la police. Je n’ai jamais compris qu’en France, la majeure partie des gens se laisse voler ou braquer sans rien faire », remarque Karim, 30 ans, né au Maroc. « S’il faut attendre que l’État, la police ou l’armée nous sorte de la panade, on part perdant. Il faut se prendre en main et ramener l’ordre nous-mêmes quand on est témoins d’actes délinquants. J’approuve totalement ce que les clients du magasin ont fait », note Marie-Anne, 36 ans, mère de famille nombreuse.
Il n’y a pas qu’à Rennes que des braqueurs ont été maîtrisés alors qu’ils commettaient leurs forfait. Très récemment, fin décembre 2015, au Temple de Bretagne – une localité située à 23 km au nord-ouest de Nantes dans la direction de Vannes – cinq jeunes hommes âgés de 18 à 21 ans, déjà connus de la police, ont été interpellé après que leur braquage de la supérette du bourg a tourné court. Le gérant a maîtrisé l’un des braqueurs tandis que clients et passants se mettaient à la poursuite des quatre autres, cernés et interpellés par la gendarmerie un peu plus tard. Il y a deux ans, en octobre 2013, les clients d’un bar – le Relax à Rezé – ont maîtrisé un des deux braqueurs armés qui ont déboulé dans le bar vers 13 h 30 ; le braquage a été là aussi empêché. Toujours en octobre 2013, à Pléchâtel cette fois – au sud de l’Ille-et-Vilaine – gérants et clients ont résisté à trois braqueurs armés de couteaux et de pistolets et maîtrisé l’un d’eux, qui a été livré à la police. Etre délinquant en Bretagne est visiblement plus dangereux qu’ailleurs.
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