29/02/2016 – 08h45 Nantes (Breizh-info.com) – Les « puissants », c’est-à-dire les membres de la classe dominante, « veulent » Notre-Dame-des-Landes. Une obsession qui entre dans leur idéologie du « progrès », de la « croissance », du « développement économique » …
Les opposants au projet de construction de l’aéroport ont donc fort à faire en voulant s’opposer à l’Argent. Mais, quelquefois, involontairement, les « puissants » jouent la mauvaise carte. C’est le cas lorsque Pierre Gattaz président du Medef, donne son avis sur ce dossier. Une enquête montrerait probablement que ce dernier est l’homme le plus détesté de France et de Navarre. Il incarne tout ce que l’homme de rue reproche aux représentants du Grand Capital : chômage, délocalisations, appauvrissement …
On se souvient qu’en échange du pacte de responsabilité – allègement de trente milliards d’euros de charges pour les entreprises, les plus grosses évidemment – M. Gattaz « s’engageait à embaucher un million de travailleurs ; le projet relevait du leurre, mais ce baron Gattaz, courbé du dos, en couinait de joie ». C’est ce que nous explique Patrick Rambaud dans son dernier ouvrage « François le Petit, chronique d’un règne » (Grasset).
Alors les explications de M. Gattaz concernant Notre-Dame-des-Landes laisseront de marbre le bon peuple. « C’est un outil indispensable pour l’Ouest de la France. L’ensemble des forces économiques est en faveur de cette nouvelle infrastructure. C’est un chantier qui pourrait générer de l’emploi localement : on parle de 5,4 milliards d’heures de travail, soit plus de 3 000 emplois » (Ouest-France, 4 février 2016).
Après avoir inventé la fable du million d’emplois généré par la baisse des cotisations sociales, le président du Medef développe cette fois le rêve des « 5,4 millions d’heures de travail, soit plus de 3000 emplois ». C’est oublier que les 3000 emplois annoncés ne profiteront pas aux travailleurs bretons, mais à de la main d’oeuvre polonaise, roumaine, moldave ou autre, car moins chère, « compétitivité » oblige.
Et Vinci connait la musique …
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6 réponses à “NDDL. Pierre Gattaz invente des futures créations d’emplois”
les promesses n’engagent que…etc au vue de la mobilisation populaire contre NDLL… construction improbable.
Quel bouffons, 2 portes d’embarquement et une piste à NDDL, 5 portes d’embarquement à Nantes Atlantique, ça rapporte à qui ce nouveau chantier et qui va payer, Gattaz, il ne versera pas un centime.
Vous avez raison, penser qu’un aéroport transféré du point A au point B occuperait plus de personnel n’est pas crédible du tout. Mais comme il y a encore des gens pour croire qu’il y aurait création d’emplois, ça vaut le coup de le redire.
Cela dit, il y aurait quand même quelques emplois créés puisque le projet de NDDL, contrairement aux premières annonces, n’entraînerait pas la fermeture de Nantes Atlantique, conservé pour les besoins d’Airbus. Il faudra bien du personnel pour s’occuper de cet aéroport maintenu. Mais là, ce serait de la création d’emplois sans création de valeur : aucun service supplémentaire mais plus de charges pour le contribuable.
Enfin, sur la question des travailleurs polonais, vous vous trompez : M. Gattaz parle bien d’emplois liés à la construction de l’aéroport, et tous les grands chantiers du BTP aujourd’hui utilisent une main-d’oeuvre venue des pays de l’Est et du Sud. Vinci est familier de cette pratique, qui lui a d’ailleurs valu des grèves sur certains chantiers ces dernières années.
justement ce n’est pas deplacer un aeroport d’un point A au point B, mais créer un aéroport , moitie fret moitie passager,à vocation international et intercontinental ou l’ancien deviendra son complement, car , au regret de vous contredire j’ai pas vu des lignes vers la russie ou le continent sud americain au deoart de chateaubougoon!!!! d’autre part beaucoup des anti s’emerveillait il y a quelque temps du developpement d’airbus et son nouvel avion, mais avion qui ne pourrait pas se poser dans l’ouest!!! sans oublier les projets d’implantation de grandes marques automobiles pour distribuer les pieces a travers le monde!!!! etre contre ce genre de type comme gattaz, n’oblige pas a tout refuser de ce qu’il dit
Oh ! la, la ! vous gaffez grave, là ! N’oubliez pas que la légalité de l’Aéroport du Grand Ouest reposerait sur le fait qu’il s’agirait d’un TRANSFERT et non d’une CREATION — Grenelle de l’environnement oblige. Notez bien que tous les discours officiels en faveur du projet parlent de « transfert » et que ce sont les adversaires qui parlent de « création ». Vous plaidez, en somme, pour l’illégalité du projet !
Un aéroport « moitié fret », dites-vous ? Mais quand le projet de construction a été dévoilé, certains se sont étonnés de la faible place dévolue au fret. Le fait est que l’aéroport de Nantes n’est pas un grand aéroport de fret. Vous pouvez toujours rêver que ça change, mais cela supposerait un grand développement d’infrastructures routières et ferroviaires (bonjour les dépenses publiques) sans la moindre garantie que les grands transporteurs internationaux détourneraient leurs flux vers un aéroport tout de même périphérique au sein de l’Union européenne.
Et à propos de lignes vers la Russie ou l’Amérique du Sud, vous rêvez encore. Ces lignes ne sont pas liées à la localisation de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes plutôt qu’à Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, 30 km d’écart ne pèsent pas lourd pour de telles destinations ! Si le marché régional existait, ces lignes existeraient déjà. Mais il n’est pas suffisant : les hubs ne sont pas faits pour les chiens. Construire un nouvel aéroport ne ferait pas apparaître par miracle de nouveaux voyageurs !
Y’a pas à dire, en lisant les commentaires, les arguments des antis font preuve d’esprit critique quand ceux des pros restent englués dans la foi obscurantiste. D’un côté, un vrai raisonnement. De l’autre, des mantras sans grand sens dans le contexte (emploi, développement, avenir) mais tellement répétés qu’ils finissent par hyptoniser les esprits simples.
Avant-hier, le Paradis. Hier, le communisme. Aujourd’hui, la croissance.
L’avantage de cette histoire, c’est qu’on saura à quoi s’en tenir sur le niveau des votants au référendum. Savoir à quel point le 44 est soumis à l’État jacobin malgré 40 ans d’inefficacité chronique (tiens, peu ou prou au moment de l’idée de génie NDDL).