21/02/2016 – 07h00 Nantes (Breizh-info.com) – Depuis plusieurs années, des fissures lézardent la belle voûte du choeur néoroman de l’église Saint-Martin de Chantenay, située à l’ouest de Nantes tout près de la gare de Chantenay et d’une autre église, plus emblématique, puisqu’il s’agit de l’église Sainte-Anne. Par rapport à la blanche flèche de cette dernière, perchée sur la butte du même nom au-dessus de la Loire, Saint-Martin est nettement moins connue.
A tort, comme nous l’apprend la page nantaise de La France des Clochers ; ce site réalise l’inventaire historique et photographique du patrimoine religieux chrétien en France. Cette église, « située rue des Réformes, est l’œuvre des architectes L. Laillaud (au XVIIIe) et Louis Gilée (au XIXe), qui reconstruisent en 1759-1761 cette église dont l’existence est attestée depuis 1237. Elle est agrandie au XIXe par l’architecte Louis Gilée. Saint-Martin de Chantenay est formé d’une nef bâtie en 1761, accrue en 1833-1841 d’une tour-clocher octogonale et de deux bas-côtés. La nef date de 1759-1761, l’intérieur est refait au XIXème siècle. L’autel date du XVIIIème siècle. »
A proximité se trouve un très vieux presbytère, qui date des XVe-XVIe siècles et a conservé de nombreux éléments d’époque, notamment son puits, sa tourelle d’escalier hors œuvre, des éléments de charpente et de poutraison, plusieurs huisseries, ainsi qu’une très belle cave. Il est toujours occupé par des religieux – ce sont maintenant trois missionnaires spiritains qui ont remplacé les curés de la paroisse, regroupée avec deux anciennes églises polyvalentes construites dans les années 1960-70, Saint-Etienne de Bellevue et Saint-Michel de la Croix Bonneau.
La voûte du choeur de l’église est ornée d’une belle peinture du XIXe représentant le Christ en gloire autour duquel se presse le clergé, l’évêque tenant la maquette de l’église, des bonnes soeurs, servants de messe, curés etc. Cependant, ce choeur est en mauvais état : outre un trou dans le sol juste derrière l’autel et un mauvais état général de la grotte de Lourdes ajoutée dans l’axe du choeur – une absidiole surmontée d’un carreau, comme il est souvent l’usage d’en faire à la fin du XIXe ou au début du XXe – plusieurs fissures lézardent la voûte. L’une d’elle se propage même à un des piliers à gauche du choeur, et court sur le plâtre au-dessus des boiseries.
La présence de jauges sur lesdites fissures montrait que la mairie – à qui appartient l’église – surveillait leur évolution. Breizh-Info a demandé à la municipalité si l’église courait un quelconque péril à cause de ces fissures. La réponse que nous transmet la direction du patrimoine bâti est plutôt rassurante : « les fissures de la voûte de l’abside de Saint-Martin de Chantenay sont des micro-fissures », c’est à dire qu’elles se limitent à la couche de plâtre et de peinture. « Il n’y a pas de problème structurel dans cet édifice », poursuit l’organisme municipal, qui insiste sur le fait que « la charpente en chêne est remarquable et d’une solidité impressionnante ».
Cependant, ces fissures ne seront pas rebouchées de sitôt. L’incendie de Saint-Donatien et le mauvais état d’autres édifices religieux nantais emblématiques a changé les priorités. Cependant, la direction du bâti nous précise qu’elle a « programmé en 2016 la restauration du chauffage avec l’architecte du patrimoine Pierluigi Pericolo », titulaire d’un marché à bons de commandes qui le fait intervenir sur le patrimoine nantais de 2013 à 2017. Les coûts et les dates des travaux ne sont pas encore connus à ce jour.
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