09/02/2016 – 04h00 Nantes (Breizh-info.com) – Les audiences correctionnelles permettent parfois d’entendre d’incroyables histoires, où la réalité dépasse largement la fiction. Ainsi, mi-janvier 2015, de Mohammed A. , un migrant soudanais qui s’est inventé deux identités afin d’obtenir des aides sociales à Angers, Rouen, Caen et Nantes.
Le prévenu a été arrêté le 21 avril 2015 dans un train entre Nantes et Angers qu’il avait pris sans payer. Le contrôleur, tombé sur des papiers avec deux identités différentes, avait tiqué. En plus de papiers au nom de Mohammed Abubacar H., il y avait une pièce d’identité au nom de Bachir Adam. Celui-ci, qui déclare « je suis allé demander une aide auprès de la CAF pour faire le trajet ; on ne me l’a pas accordée », annonce qu’il est domicilié au CCAS de Nantes. Même s’il y a un traducteur – le prévenu qui est en France depuis plus d’un an ne connaît pas un mot de français – il a retenu l’abréviation qu’il prononce distinctement.
Avant qu’il obtienne la protection subsidiaire – il dit être originaire du Darfour – auprès de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), il a effectué, sous cinq identités différentes, des demandes de subsides matériels dans plusieurs villes – et des secours financiers à Nantes et Angers, qu’il a obtenus. Le juge lui demande pourquoi. Le prévenu répond : « afin d’en obtenir au moins une ! ». Le juge insiste : « à chaque fois que vous faisiez une demande, vos empreintes digitales étaient prises. Vous saviez bien que tôt ou tard… ». L’homme répond « je le faisais pour trouver un abri, pour dormir et pour manger ».
Le prévenu est connu sous deux identités différentes par l’OFPRA aussi, qui a accordé la protection subsidiaire à ses deux alias. « Quand l’OFPRA m’a envoyé deux papiers à mes deux différentes identités, j’ai choisi mon nom », explique tranquillement le prévenu. « Il a choisi son nom », réagit le juge, ébahi. « Peut-être a-t-il encore un sixième nom que nous ignorons ? ».
Le procureur, qui fustige « l’auto-attribution par le prévenu de cinq identités » afin de pouvoir faire « le bénéfice frauduleux d’allocations » demande quatre mois avec sursis. Presque rien. L’avocat insiste sur le fait qu’il « a obtenu par deux fois la protection subsidiaire, par des agents qui connaissent le Darfour sur le bout des doigts, au point de savoir qu’au bord de telle route ou à tel croisement il y a telle boutique ». Par ailleurs, note l’avocat, « le fait de multiplier les demandes sous plusieurs identités ne lui a rien apporté ». Enfin si : il a touché par deux fois 690€ de Pôle Emploi dans le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique. « Par ailleurs il n’est pas connu des services de police ; il aurait pu bénéficier d’une procédure moins infamante que la correctionnelle », insiste l’avocat, qui demande une peine moindre. Il obtient gain de cause : la justice ne condamne le fraudeur qu’à 1 mois avec sursis, et la confiscation de la pièce d’identité au nom de Bachir Adam. Il ne remboursera pas les sommes détournées.
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3 réponses à “Nantes. Un Soudanais s’invente cinq identités pour frauder les aides sociales”
Elle est pas belle la vie en douce France ?
Moi , c’est de très bon cœur que je paye l’impôt Hollande en sachant qu’il servira à nourrir cette « chance pour la France ».
Je suis fier de nous tous , tiens !
Et je suppose qu’il restera en France…
Merci qui ???