05/02/2016 – 06h00 France (Breizh-info.com) – Suite aux attentats de Paris, les efforts du gouvernement pour augmenter les effectifs des forces de l’ordre profiteront aussi à la pénitentiaire. Un concours pour le recrutement de surveillants pénitentiaires a eu lieu ce 28 janvier. Les syndicats ne cachent pas leur satisfaction, car le sous-effectif de personnel est patent et notoire. Conjugué à une forte surpopulation pénale, il donne lieu à des situations explosives dans les prisons bretonnes et françaises, où le personnel, de moins en moins considéré, est très vite débordé et fragilisé.
Le syndicat FO pénitentiaire résume sur son site le nombre de postes ouverts aux divers concours de l’administration pénitentiaire en ce début d’année. Il y aura ainsi 647 postes de surveillants (550 hommes, 97 femmes). Pour le concours de lieutenants, 54 postes sont ouverts (dont 32 au concours interne) ; pour celui des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, 150 postes sont ouverts (dont 50 au concours interne). Il y aura d’autres concours afin d’embaucher 2100 personnes sur l’année, et 2100 autres en 2017.
« C’est le résultat du mouvement de l’intersyndicale cet automne, mais aussi, reconnaissons-le, des attentats de novembre, hélas », explique Emmanuel Baudin, délégué interrégional FO-Pénitentiaire pour la DI Rennes (Bretagne historique, Anjou, Vendée, Maine, Basse-Normandie). « Il y aura plusieurs concours dans l’année, et ils vont revoir aussi le fonctionnement de l’école [ENAP] à Agen pour pouvoir former plusieurs promotions en même temps. Nous nous sommes accordés avec le ministère sur le fait que 80% des postes vacants seront occupés d’ici deux ans ».
Cependant, ce grand recrutement ne se fait pas sans inquiétudes. « Il faut toujours un certain sous-effectif car nous avons des salaires peu attractifs et ce sont les heures supplémentaires qui permettent de mettre du beurre dans les épinards », tempère William Cozic, délégué FO-Pénitentiaire pour Nantes. « Nos agents commencent à 1300 et ce n’est que dix ans après qu’ils émargent à 1600-1700, alors heureusement qu’il y a les heures supplémentaires. Cependant là le sous-effectif devenait complètement intenable, il était urgent de réagir. Nous avons été enfin entendus ». Emmanuel Baudin pointe un autre sujet d’inquiétude : « tout le monde recrute : policiers, gendarmes, douaniers, pénitentiaires. Les gens passent tous les concours, et essaient de rentrer en priorité dans la police et la gendarmerie. Nous, avec nos bas salaires, sommes toujours en dernier. Alors il y a le risque de baisser les moyennes auxquelles on retient les candidats pour arriver quand même à recruter, car le déficit de poste est tel – suite au laisser-aller de ces dernières années – qu’il est urgent de recruter ».
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