31/01/2016 – 08h00 Quimper (Breizh-info.com) – On le dit vaniteux. Jean-Jacques Urvoas, ce proche de Manuel Valls rêvait depuis longtemps de devenir ministre de l’Intérieur. Il se retrouve ministre de la Justice à quinze mois de la fin du mandat de François Hollande ; il était temps.
Le 26 juin 2012, Jean-Jacques Urvoas (PS), député de Quimper, est élu président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République de l’Assemblée nationale. Le rêve pour un maître de conférences en droit public à l’Université de Bretagne occidentale. Cette promotion en fait un des piliers du Palais Bourbon.
Les sentiments bretons du nouveau garde des Sceaux sont connus. C’est ainsi qu’avant le projet de loi relatif à la délimitation des régions, il avait lancé l’opération de « l’Assemblée de Bretagne ». Sans succès. Dans un courrier adressé aux socialistes bretons, il expliquait sa démarche en ces termes : « La Bretagne ne saurait être soluble dans une Région grand ouest dont à peu près personne ne veut. La seule option envisageable paraît être celle de la collectivité unique, qui fusionnerait les quatre conseils généraux bretons (voire cinq, si , comme je le souhaite, la Loire-Atlantique décider de s’associer à la démarche) et le conseil régional ». Et d’ajouter : «l’Assemblée de Bretagne exercerait ainsi l’ensemble des compétences actuelles dévolues aux Départements et à la Région, complétées par celles que la future loi de décentralisation pourrait lui octroyer. Il lui serait cependant possible de transférer aux intercommunalités la mise en oeuvre de certaines de ses missions ».
Jean-Jacques Urvoas envisageait de créer une collectivité de 142 élus (contre 284 aujourd’hui). La moitié des conseillers serait élue sur une base territoriale, l’autre le serait à la proportionnelle régionale pour assurer une représentation de tous les partis. L’Assemblée pourrait siéger à l’est de la Bretagne et l’exécutif serait basé à l’ouest ou l’inverse.
Dans un entretien accordé au Télégramme (samedi 8 mars 2014), il précisait sa pensée : « il ne s’agit pas d’une absorption des départements par la région mais d’une nouvelle organisation qui exercerait l’ensemble des compétences dévolues à ceux-ci plus le pouvoir réglementaire d’adaptation évoqué par François Hollande. Cela permettrait des économies de fonctionnement, de rendre l’action publique plus lisible et plus cohérente. Je souhaite aussi que la Loire-Atlantique s’associe à la démarche ».
Jean-Jacques Urvoas craignait en effet, qu’en ne prenant pas les devants, la Bretagne prît le risque d’être diluée dans un « magma du grand ouest ». Ce qui a failli se faire mais Jean-Yves Le Drian s’y est opposé avec force et son poids politique lui a permis d’empêcher la fusion Bretagne / Pays de la Loire. Alors que Bernard Poignant, à l’époque conseiller du Président, prônait une alliance avec les régions des Pays de la Loire et du Poitou-Charentes. Selon lui, « il faut penser avec un prisme européen et voir grand ». Un raisonnement battu en brèche par Urvoas : « l’argument de la taille critique n’est pas pertinent, des régions très étendues n’ont parfois aucune influence …» ( Le Nouvel Obs, 22 mai 2014).
Devenu un homme puissant, statut auquel accède tout détenteur d’un ministère régalien, Jean-Jacques Urvoas n’est plus le député de Quimper que définissait ainsi Ludovic Jolivet, maire de Quimper : « il est un peu hors-sol. Pour lui, un député n’est pas là pour distribuer les coupes dans les courses cyclistes ». Il paraît qu’il n’a jamais joué le people en ramenant sa famille à des sauteries politiques (Libération, 5 mai 2015).
Que peut faire aujourd’hui le ministre Urvoas pour la Bretagne ? Beaucoup. Par exemple, rouvrir les tribunaux des petites villes (Plöermel) que Rachida Dati, ministre de la Justice de Sarkozy, avait fermés. Ce serait un excellent moyen de désengorger les tribunaux des villes grandes et moyennes qui croulent sous les dossiers. En procédant ainsi, Jean-Jacques Urvoas pourrait montrer que ruralité et proximité ne sont pas des notions étrangères au nouveau patron de la place Vendôme.
Manuel Valls et Jean-Jacques Urvoas se sont rencontrés il y a plus de trente ans, en militant ensemble au syndicat étudiant de l’Unef. M. Urvoas fait partie de ceux qui ont milité auprès de François Hollande pour qu’il nomme Manuel Valls à l’Elysée.
« On est copains, on ne s’est jamais fâchés, j’ai confiance en lui. On a collaboré sur des questions de sécurité lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Je pense qu’il est un atout pour la gauche au pouvoir. Sa marque de fabrique, c’est l’énergie », confie Jean-Jacques Urvoas, que Manuel Valls n’a pas réussi à place au ministère de l’Intérieur lors du remaniement .
Le député du Finistère, âgé de 54 ans, se défend d’être le héraut du « vallisme » : « je ne suis pas son vassal, j’ai passé l’âge de faire des promesses ad vitam aeternam » (Ouest France, 20 avril 2014).
Bernard Morvan
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6 réponses à “Quimper. Que peut faire le ministre Urvoas pour la Bretagne ?”
mais urvoas n’a pas été élu pour la bretagne, mais au ministère, en france, de la justice
il peut rien faire et il ne fera rien du tout !!! Continuez à voter PS ….
RIEN. STRICTEMENT RIEN. Il est de ceux qui ont empêché la réintégration de Nantes et de la Loire Atlantique dans notre territoire national. Préjudice : 30 pour cent de notre PIB.
Docteur Louis Mélennec, Paris.
Un traitre comme tous les pseudos élus.
La Bretagne soumise à son colonisateur se laisse fouvoyer, piller et violer par la france.
A quand le réveil ?
V Perrel
Netra!
si Urvoas veut faire quelque chose pour la Bretagne ….Qu il démissionne !!! Mais voilà , la soupe est trop bonne …….