10/01/2016 – 08h00 France (Breizh-info.com) – Le 8ème numéro de la revue majeure de Géopolitique, Conflits, est sorti. Au sommaire, un gros dossier sur la puissance allemande. Mais on y retrouvera également un entretien avec Georges-Henri Sotou sur la géopolitique diplomate. Un portrait de Bachar El Assad par Frédéric Pichon. Un texte de Laurent Gayard sur le nouveau Grand Jeu en Asie centrale. Une réflexion sur le changement dans la continuité au Myanmar, par Jack Thomson. Un écrit sur la guerre insurrectionnelle, du partisan au djihadiste, par Florian Louis.
La rubrique Grande Stratégie sera elle consacrée à la papauté de la Renaissance – l’invention du soft power, sous la plume de Jean-Pascal Gay. Géopo-tourisme sera lui consacré à Singapour (Thierry Buron).
Dans le dossier central, Pascal Gauchon et ses collaborateurs étudient la position allemande aujourd’hui en Europe (Maxime Lefebvre, Pascal Gauchon), avec ses voisins proches ( Adreas Hettyey, Pascal Marchand) mais aussi dans le monde. Tout en se replongeant dans son histoire (Frédéric Munier) et en décortiquant son économie (Jean Kogej), son influence (Frédéric Munier). L’aspect militaire allemand (Lieutenant Pierre Martin) est également traité.
Un dossier riche pour comprendre un des moteurs de l’Union Européenne actuelle.
Au sommaire de ce numéro :
ÉCHOS
ÉDITORIAL
La plus belle géopolitique du monde ne peut donner que ce qu’elle a, par Pascal Gauchon
ACTUALITÉ
ENTRETIEN
Georges-Henri Soutou. La géopolitique diplomate, propos recueillis par Pascal Gauchon
PORTRAIT
Bachar, l’héritier par défaut, par Frédéric Pichon
ENJEUX
Frontières inanimées, avez-vous donc une âme ? par Helena Voulkovski
ENJEUX
Le nouveau Grand jeu, par Laurent Gayard
ENJEUX
La Ryalpolitique n’est pas une realpolitik, par Frédéric Pichon
ENJEUX
Myanmar. un changement dans la continuité,par Jack Thompson
IDÉES REÇUES
Flou artistique sur le climat, par Jean-Marc Huissoud
IDÉES
Du partisan au djihadiste. la guerre insurrectionnelle, par Florian Louis
GRANDE STRATÉGIE
La papauté de la renaissance. L’invention dusoft power ? par Jean-Pascal Gay
BATAILLE
Tarente 1940. Le chef d’œuvre inconnu, par Pierre Royer
BOULE DE CRISTAL DE MARC DE CAFÉ
Il y a urgence, le climat se refroidit, par Jean-Baptiste Noé
BIBLIOTHÈQUE GÉOPOLITIQUE
Connaissez-vous Kautilya, par Gérard Chaliand
CHRONIQUES
LIVRES/REVUES/INTERNET /CINÉMA
GÉOPO-TOURISME
Singapour, modèle ou exception ? par Thierry Buron
DOSSIER : La puissance allemande, aube ou crépuscule
Empire du milieu ou royaume du centre mou ?Par Pascal Gauchon
L’Allemagne. Un objet historique non identifié,par Frédéric Munier
La fin du peuple allemand ? par Julien Damon
La réunification a-t-elle changé l’Allemagne,par Thierry Buron
Miracles et mystères de l’économie allemande,par Jean Kogej
Les Allemands et leur armée, par le lieutenant Pierre Martin
La France doit-elle se comparer à l’Allemagne ? par David Colle
L’Allemagne en Europe, par Maxime Lefebvre
Allemagne et Europe centrale et orientale, par Andreas Hettyey
L’Allemagne contre la Russie. Tout contre ?par Pascal Marchand
La vraie « relation spéciale » des États-Unis, par Christophe Réveillard
L’Allemagne jugée par l’Italie
L’HISTOIRE MOT À MOT
« J’aime tellement l’Allemagne que je préfère qu’il y en ait deux », par Pierre Royer
Conflits se trouve en kiosque (9,90€) et l’abonnement est également possible via son site Internet.
L’exécution du Cheikh Al-Nimr par l’Arabie Saoudite, s’explique pour trois raisons essentielles.
En premier lieu, la théâtralisation systématique de la mort de « mécréants » par l’État Islamique a pour effet immédiat de reléguer au second plan les puissances sunnites établies, désormais jugées tièdes par une partie de l’opinion publique musulmane. Celles-ci doivent recourir à la surenchère afin de reconquérir une rue arabe en pleine effervescence.
En second lieu, l’instrumentalisation systématique des différences religieuses par les acteurs de l’État islamique a pour conséquence la multiplication de massacres entre chiites et sunnites sur le sol irakien. Ceux-ci sont en train de se répercuter sur l’ensemble du Moyen-Orient, où ces communautés cohabitaient souvent en paix, et appartenaient parfois aux mêmes tribus.
D’un point de vue géopolitique enfin, les ambiguïtés de la Turquie et de l’Arabie Saoudite vis à vis de Daesh ont placé ces deux pays dans une véritable impasse. Leur tentation est celle de la montée aux extrêmes. De ce point de vue, le fait d’abattre un avion russe ou de supprimer un leader chiite participe d’une seule et même logique. Ces exécutions vont générer à court terme des tensions dans l’ensemble du Moyen-Orient.
Elles auront pour effet immédiat de vivifier les communautés chiites de Syrie, de Bahreïn, d’Irak et naturellement d’Iran dans la mesure où l’Islam chiite repose précisément sur un sacrifice sanglant : celui d’Hossein à Karbala en 680 après J.-C. face aux armées du calife omeyyade Yazid. Dans la religion populaire, Hossein est moins mort pour assurer la victoire terrestre de la religion chiite, que pour gagner à ses fidèles le salut éternel en obtenant de Dieu, en échange de ses souffrances, le pouvoir d’intercession suprême au jour du grand jugement. Pétri de ces récits, le chiisme accorde une place très importante aux rituels de deuil. Dans l’imagination populaire chiite, Al Nimr est devenu le nouvel Hossein. Pour la dynastie des Saoud, les incidences graves à long terme ont semble-t-il moins pesé que la volonté de donner des gages à la population saoudienne et de faire ponctuellement remonter le prix du pétrole afin de constituer quelques réserves financières.
Thomas Flichy de La Neuville
Université de Paris IV – Sorbonne
Photo : DR
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