La novlangue est celle pratiquée par les médias dominants et par la plupart des hommes politiques. Un dictionnaire vient nous la dévoiler dans toute sa douce brutalité. Aux cerveaux asservis les auteurs livrent les clefs de l’émancipation. Et de la révolte.
Le mot de novlangue ne date pas d’hier. Il est apparu en 1949 dans le célèbre roman de George Orwell, 1984. Il était masculin, il est juste devenu féminin en même temps qu’il passait de la fiction à la réalité du monde contemporain – Eric Zemmour aurait sans doute des choses à dire à ce sujet. Le monde orwellien est devenu le nôtre. Non seulement on ne peut plus rien dire mais on ne peut plus penser librement. La faute à l’évolution sémantique : moins de mots, c’est moins de pensée ; et des mots imposés qui changent de sens, c’est une pensée qui est formatée dès avant son expression.
« La novlangue part de l’idée, lancée par les structuralistes français, que les mots véhiculent des valeurs et qu’en changeant le sens des mots on réussira à changer la réalité des choses », explique Michel Geoffroy : « La novlangue a donc pour but d’empêcher de penser les choses telles qu’elle sont. Il s’agit d’une désinformation qui a pour finalité de jouer sur les perceptions du sujet qui utilise ces mots. »
Sidérer la pensée, c’est l’annihiler
Le Dictionnaire de novlangue, de Jean-Yves Le Gallou et Michel Geoffroy, dirigeant et contributeur de la fondation Polémia, comprend mille mots. « Mille mots qui vous manipulent ». Dans sa première édition, il y a déjà sept ans, il n’en comprenait que deux cent cinquante. Certains sont des « mots trompeurs », d’autres des « mots subliminaux », d’autres encore des « mots sidérants », d’aucun des « mots tabous » selon la classification établie par les auteurs.
Les « mots trompeurs » sont des mots qui ont souvent changé de sens et finissent par désigner le contraire de ce qu’ils prétendent signifier. Des mots orwelliens par définition (« La liberté, c’est l’esclavage », dit le slogan du roman). Par exemple le mot « jeunes », qui ne définit plus un âge mais une origine immigrée, ou encore « populaire », qui est synonyme d’immigrés (« un quartier populaire »).
Avec les « mots subliminaux », on suscite un réflexe pavlovien. Par exemple avec le mot de « dérapage ». Dire qu’untel a « dérapé » implique que le lecteur ou l’auditeur perd son libre-arbitre. Titrer sur le « dérapage » de Nadine Morano, sur le « dérapage » de Jean-Louis Masson induit la lecture que l’on va faire des propos qui constituent le dérapage. L’emploi du « mot subliminal » a ceci de pervers que celui qui l’emploie sait que le temps de celui qui le lit est compté, qu’il ne va donc pas prendre le temps de l’analyse, ni même celui de la réflexion, ni a fortiori prendre connaissance des propos incriminés dans leur entièreté. Alors que le « dérapage », en fait, n’est généralement que l’expression d’une idée qui va contre la pensée dominante.
Les « mots sidérants » sont de même nature mais en plus puissants. « Ce sont des mots terroristes car ils sont destinés à empêcher toute pensée critique en imposant une association d’idée conditionnée. » Ils peuvent être répulsifs ou positifs, désigner le camp du Bien ou le camp du Mal. Dire que quelqu’un est d’ « extrême droite » suffit par exemple à disqualifier tous ses propos, quand bien même traiteraient-ils de la météo. « Raciste » remplit la même fonction. En revanche, affubler n’importe quelle opération farfelue des adjectifs « éthique », ou « environnemental », ou « humanitaire », ou « équitable », suffit à lui donner ses lettres de noblesse et à rendre quasi impossible, par avance, toute critique la concernant.
Faire sauter les tabous
Les auteurs listent les « mots tabous » qui ont, eux, tendance à disparaître. C’est même le destin de ces mots qui est tabou parce qu’il ne faut surtout pas les utiliser sous peine de devenir suspect. Selon les auteurs, « démocratie », par exemple, en fait partie, car le terme, surtout dans la bouche du quidam, a des relents de populisme, surtout depuis que la démocratie directe fait des misères, en Suisse, aux « valeurs de la République », qui sont, elles, positives et le sont d’autant plus que nul ne sait ce qu’elles sont. Parmi les « mots tabous », citons nation, patrie, puissance, souveraineté, indépendance, peuple, identité, racines, culture, frontières, civilisation, famille, traditions, etc.
Et le mot « race », bien sûr. Sa définition dans ce dictionnaire : « Mot tabou : les races n’existent pas et prétendre le contraire expose à des poursuites judiciaires ; on peut à la rigueur employer le mot “ethnie” ou “communauté” mais avec prudence et si possible toujours au pluriel (ex : “les violences interethniques”). »
La novlangue, explique Michel Geoffroy, « est un bobard permanent qui exprime l’emprise du politiquement correct sur notre société. Dépister la novlangue constitue donc une œuvre de salubrité et contribue à rétablir une liberté essentielle : la liberté de pensée ».
Cet ouvrage permet de décrypter le discours des médias dominants et de s’en libérer. A ce titre, il devrait être remboursé par la Sécurité sociale.
Marc Bertric
Jean-Yves Le Gallou et Michel Geoffroy, Dictionnaire de novlangue, Via Romana, 256 pages.
Une réponse à “« Dictionnaire de Novlangue » de Jean-Yves Le Gallou, Michel Geoffroy et Polémia”
ne dites pas Lobby Juif, dites apatride !
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