21/12/2015 – 05h00 Pontivy (Breizh-info.com) – Ce samedi, 150 militants antifascistes ( 350 selon les organisateurs, 200 selon les médias subventionnés) ont défilé à Pontivy malgré l’interdiction préfectorale émanant de la préfecture du Morbihan. Une manifestation pour l’immigration à laquelle une trentaine d’organisations avaient appelé à participer – et dans laquelle on retrouvait des militants radicaux dont certains cagoulés, mais également une « brigade de clowns » et quelques personnalités politiques locales, comme René Louail (tête de liste EELV aux élections régionales) , une conseillère municipale d’opposition (Front de Gauche) à Pontivy, ou bien encore des membres de Breizhistance, la gauche indépendantiste bretonne.
En France, la participation à une manifestation non-autorisée n’est pas un délit en soi. Mais le fait de l’organiser est passible de six mois de prison et 7.500 euros d’amende. La préfecture et donc l’État ayant vu son autorité bafouée – il s’agit clairement d’une humiliation pour les autorités – une procédure judiciaire a été lancée.
Par ailleurs, certains badauds, présents sur place, s’étonnaient de l’inaction des forces de gendarmerie, pourtant présentes en nombre : « une interdiction de manifester n’a donc aucune conséquence ? A quoi donc sert le préfet dans ce cas ? Les autorités ont le pouvoir d’embarquer tout le monde là, regardez, il y en a même qui portent des cagoules » soulignait l’un d’entre eux.
Il est vrai que dans d’autres situations – on se souvient notamment du Jour de Colère à Paris et même de certains rassemblements de La Manif pour Tous – les forces de l’ordre n’avaient pas hésité à parquer puis à embarquer de très nombreux manifestants. C’est également le cas systématiquement et arbitrairement lors des matchs de football, lorsque les supporteurs visiteurs se font embarquer ou refouler sans ménagement d’une ville dans laquelle joue leur équipe.
Des commerçants de Pontivy étaient agacés de la présence de ces manifestants- dont certains en état d’ébriété – à proximité du centre-ville.« Ils ne nous respectent pas, on nous a même dit que certains avaient voulu franchir les barrages de gendarme pour aller sur le marché de Noël. Si ça ne s’appelle pas de la provocation… Ils ne valent pas mieux que les autres. Et encore, en novembre, la manifestation était autorisée, pas celle là » nous indique un restaurateur. D’autres préféraient se concentrer sur le marché de Noël, qui a plutôt bien fonctionné, dans une ambiance familiale et traditionnelle.
La contre-manifestation annoncée n’a par contre pas eu lieu. Contacté via la page facebook du collectif « pas de migrants en Bretagne » un des animateurs nous explique « ne pas avoir voulu créer d’incident, ni nuire au marché de Noël » tout en se déclarant scandalisé par l’inaction des pouvoirs publics, mais aussi par certains médias, dont il estime le traitement de l’information très différent « selon qu’une manifestation autorisée dérape suite à des provocations émanant d’un contre rassemblement interdit, ou selon qu’une manifestation interdite se tienne quand même, en présence de gens cagoulés et armés pour certains».
L’arrivée prévue en janvier de 150 nouveaux immigrés en Ille-et-Vilaine, alors que d’autres départements se partagent une partie des Africains de la Jungle de Calais, ne risque pas de faire retomber le climat de tension entre partisans et opposants à l’immigration. « Nous allons vers de grosses tensions, et même vers des violences sérieuses entre citoyens, du fait de la crispation autour de la politique d’immigration» s’inquiète un gendarme morbihannais.
A Gedermalsen, aux Pays-Bas, des émeutes ont éclaté cette semaine en marge d’un conseil municipal, la municipalité discutant de l’accueil de 1500 demandeurs d’asile tandis malgré l’opposition de la population.
Photo : DR
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2 réponses à “Pontivy. Les antifascistes bravent l’interdiction de manifester”
Comme quoi tout le monde s’sseoit sur la parole de ce GVT
Et les bretons au chômage,ils s’en foutent